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Covid-19 : Le pic de la vague Omicron paradoxalement plus bas que celui du Delta

Le variant Omicron est bien plus transmissible que le Delta. Pourtant, le pic de cette dernière vague est paradoxalement plus bas que celui de la précédente. Selon les médecins, cela est notamment dû au nombre de tests effectués tous les jours qui est plus bas en comparaison avec le nombre de cas réels.

Covid-19 : Le pic de la vague Omicron paradoxalement plus bas que celui du Delta

Après une fin d’année 2021 plutôt inquiétante suite à l’apparition du variant Omicron, il semblerait que la situation commence à se calmer de nouveau. D’après le ministère de la Santé et de nombreux scientifiques, le pic des contaminations de cette troisième vague de la Covid-19 aurait été atteint il y a moins de deux semaines. Mais, alors que nous nous attendions à ce que le nombre d’infections quotidiennes explose, il est resté inférieur au niveau enregistré durant le pic de la vague Delta.

«Contre toutes les prévisions faites en se basant sur les modèles sud-africain ou européen, la vague Omicron a enregistré un pic hebdomadaire plus bas que celui de la vague Delta (49.760 cas contre 66.565). Nous remarquons également que la vague Omicron a connu une phase ascendante plus courte, uniquement de 5 semaines, alors que lors de la vague Delta, celle-ci avait duré 7 semaines», déclare au «Matin», Dr Said El Kettani, médecin interniste libéral, qui suit de près l'évolution de la pandémie. Ce dernier affirme, par ailleurs, que la progression la plus importante lors de la vague Delta a été de 157% début août 2021, tandis que lors de la vague Omicron, malgré un pic moins élevé, nous avons enregistré une progression de 209% entre la dernière semaine de décembre et la première semaine de janvier», détaille le médecin.

Le pic des décès entre les 15 et 18 février

Pourquoi donc le pic d’Omicron est-il resté inférieur à celui de Delta ? Pour répondre à cette question, Dr El Kettani propose plusieurs pistes de réflexion, notamment l’impact des mesures restrictives, l’immunité vaccinale, mais surtout le nombre de tests effectués par jour et leur fiabilité. «La sensibilité des tests notamment antigéniques serait faible avec le variant Omicron alors que le test PCR poserait un problème d’interprétation par rapport au délai entre le début des symptômes et le jour où le prélèvement a été effectué. Donc avec Omicron la possibilité de faux négatifs devient possible», explique l’expert. Et d’ajouter que «la faible virulence d’Omicron par rapport au variant Delta aurait incité certains malades et contacts à ne pas consulter, à ne pas se faire tester et à s’auto-médiquer. De plus, la vague Omicron coïncide, cette année, avec l’apparition simultanée de plusieurs épidémies, à savoir celles de la grippe H1N1, H2N3… qui ont presque toutes la même symptomatologie».

Même son de cloche auprès de Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, qui assure que le nombre de cas enregistrés ne reflète pas la réalité, justement parce que le nombre de tests réalisés est très bas. «Sous-estimant la virulence du variant Omicron, de nombreuses personnes ne se font pas tester même si elles sont sûres d’être positives. D’ailleurs, le nombre de tests réalisés quotidiennement avait atteint lors de la vague Delta les 50.000 alors qu’actuellement nous sommes loin de ces chiffres», souligne Dr Hamdi. Ce dernier rappelle également que même si le Maroc a dépassé le pic de la vague Omicron, des pics régionaux sont prévus durant les prochains jours. «Lorsqu’on parle de pic national, on se réfère plus aux régions où on enregistre le plus grand nombre de contaminations, notamment celle de Casablanca. Mais des pics régionaux arrivent plus tard.

D’ailleurs, nous remarquons actuellement une hausse des cas dans d’autres régions qui atteindront bientôt leurs pics», indique notre interlocuteur. «Le décalage entre les régions fait que le pic devient un plateau. On remarque ainsi une réduction de la taille de la courbe de la vague verticalement, donc un pic moins important et moins élevé, et une courbe qui se rallonge horizontalement donc plus longue dans le temps. Ce décalage a aussi un impact positif sur le système de santé dans les hôpitaux et les services de réanimation qui ne se fait pas en même temps partout. La pression est supportée par les régions d'une manière décalée, ce qui laisse au système de santé une grande capacité d'épauler les régions sous pression par celles déjà soulagées si besoin, ce qui permet d'éviter plus de recours aux mesures restrictives pour aplatir cette pression», se réjouit Dr Hamdi. Le médecin affirme également que le nombre d’infections devrait poursuivre sa baisse à moins que le variant BA.2 ne se greffe sur le paysage épidémique au Maroc. Toutefois, le pic des hospitalisations et des admissions en réanimation devrait être atteint entre les 7 et 10 février. Pour celui des décès, il faut compter entre les 15 et 18 février.

Source : Calcul de Dr Said El Kettani sur la base des statistiques de Worldmeter Covid-19.

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