Le Royaume doit se préparer et préparer un retour sécurisé à la vie normale dans les jours et semaines à venir, à l'instar de tous les pays qui ont réussi à vacciner tôt et largement leurs populations, a souligné le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi.
Rappelant à cet égard les efforts déployés par le pays et les sacrifices consentis, l'expert a fait observer que le succès dans la gestion de la crise sanitaire et le remarquable succès sur le front de la vaccination, doivent être mis à profit pour enclencher une dynamique sociale et une reprise économique rapides.
Sur la base des déterminants épidémiologiques et scientifiques, le chercheur en politiques et systèmes de santé suggère l'initiation à partir de début mars d'un assouplissement des restrictions sanitaires relatives aux voyages internationaux, la levée de l’obligation du port des masques dans les espaces ouverts, et l’autorisation progressive des grands rassemblements en plein air.
Il recommande aussi la suppression à partir de la troisième semaine de mars de l’obligation du port des masques dans les espaces clos aérés, retour progressif des grands évènements et rassemblements dans les espaces ouverts et intérieurs, y compris les prières "Taraouih" durant le mois de Ramadan prochain, les fêtes, les rassemblements, les funérailles et les stades.
Il est important toutefois de continuer à recommander fortement aux personnes âgées et aux personnes vulnérables, même si elles sont vaccinées, d’éviter autant que possible les espaces clos et les grands rassemblements, de porter des masques et respecter la distanciation, à chaque fois que c’est nécessaire, a-t-il ajouté.
Car pour lui, la protection sera de plus en plus une approche individuelle plutôt qu’une affaire collective. "La protection relèvera de la responsabilité individuelle, et chacun aura à choisir les outils qui composent son pack de protection et le degré de celle-ci en fonction de ses besoins personnels, en tenant compte des personnes vulnérables de son entourage dont l’immunité ne répond pas convenablement aux vaccins", a-t-il expliqué.
Pour les personnes qui n’ont pas pu bénéficier de la vaccination pour des raisons médicales, elles devront redoubler d’efforts, de vigilance, de respect des mesures barrières, a affirmé M. Hamdi, notant que les jeunes enfants de moins de 11 ans seront de plus en plus des victimes collatérales de l’infection par virus de la COVID 19, après la levée des mesures restrictives individuelles et collectives, du fait qu’ils ne sont pas vaccinés.
Pour le médecin, il serait judicieux d’ouvrir la possibilité de vaccination pour ces enfants dont les parents préfèrent l’immunité vaccinale aux risques de l’infection, des séquelles post Covid et du Covid long. Cette vaccination est par ailleurs très recommandée aux enfants vulnérables et leurs familles.
Concernant le système de santé, l'expert estime qu'il est grand temps de revenir à ses fonctions, celles de prendre en charge toutes les maladies et autres programmes de santé, et de remédier au retard qui a affecté un certain nombre d’interventions médicales en raison de la pandémie.
Ce retour sécurisé à la vie normale implique également le redéploiement du personnel des centres dédiés à la vaccination en limitant les effectifs pour libérer les professionnels et leur permettre de rejoindre leurs services d’origine.
Mais le médecin-chercheur continue d'insister sur l'impératif de poursuivre la vaccination, étant donné que la troisième dose ou la dose de rappel demeureront la principale et l’efficace protection contre le risque de cas graves et la mortalité, pour les personnes vulnérables, pour de nombreuses années encore.
"Bénéficier de cette dose booster aujourd’hui nous permettra à tous de reprendre une vie normale grâce à la protection vaccinale et non au détriment des vies de citoyens qui ont hésité à se faire vacciner", a-t-il affirmé.
Après avoir souligné que les pays vaccinés jouissent d’une immunité vaccinale importante, et d’une large immunité post infection, l'expert a fait savoir que le niveau prévu de propagation du virus au cours du printemps et de l’été sera très bas grâce à une vie à l’extérieur et une aération des espaces clos, en attendant une réactivation du virus l’hiver prochain mais sans grandes contraintes pour la vie sociale.
L’émergence d’un nouveau variant est très probable, mais la probabilité que ce variant soit plus grave qu’Omicron reste, sans être nulle, a-t-il assuré, relevant toutefois que les cas graves et les décès continueront d’être enregistrés principalement au sein des non complètement vaccinés parmi les personnes de plus de 60 ans et celles atteintes de maladies chroniques, sans que ces cas critiques ne constituent une menace pour le système de santé.