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Covid-19 : Les scientifiques favorables à l’allègement du protocole sanitaire aux aéroports

Pass vaccinal, PCR négatif de moins de 48h avant d’embarquer à bord de l’avion, test rapide… n’est-il pas temps d’alléger ces mesures sanitaires «draconiennes» appliquées aux voyageurs internationaux ? Les scientifiques contactés par «Le Matin» estiment que la situation épidémiologique est favorable à une levée, voire une suppression des restrictions sanitaires, particulièrement pour les voyageurs en provenance de pays largement vaccinés. En revanche, la prudence reste de mise pour les pays où le taux de vaccination est faible présentant ainsi des risques d’émergence de nouveaux variants.

Covid-19 : Les scientifiques favorables à l’allègement du protocole sanitaire aux aéroports
De l’avis des scientifiques, le Maroc se dirige vers le retour à la vie normale après plus de deux ans de la pandémie contre la Covid-19.

De l’avis des scientifiques, le Maroc se dirige vers le retour à la vie normale après plus de deux ans de la pandémie contre la Covid-19. Les indicateurs épidémiologiques sont stables depuis des semaines et les services de réanimation des hôpitaux sont de plus en plus soulagés des cas de Covid-19. Le contexte parait donc favorable pour un allègement des mesures sanitaires appliquées aux voyageurs favorisant ainsi la relance du secteur du tourisme. Les mesures, rappelons-le, ont été qualifiées de «draconiennes» aussi bien par les citoyens que par les professionnels du tourisme. En plus du pass vaccinal et d’un résultat négatif d’un test PCR de moins de 48h avant d’embarquer à bord de l’avion, le voyageur doit effectuer un test rapide dès son arrivée à l’aéroport avec la possibilité de faire un test supplémentaire à l'hôtel ou au centre de résidence pour les touristes, après 48 heures de son entrée au territoire national.

Ces mesures avaient justement pour objectif de protéger notre pays de toute menace extérieure, mais doivent-elles être maintenues aujourd’hui alors que le contexte a changé ? Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que les mesures appliquées aux frontières doivent suivre l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc, et ailleurs. Et d’autres termes, ajoute-t-il, les mesures en vigueur doivent être allégées, voire levées spécialement pour les voyageurs en provenance de pays largement vaccinés. «Ces pays connaissent actuellement une très faible transmissibilité du virus, ce qui minimise le risque de recevoir des voyageurs contaminés à la Covid-19», souligne-t-il. Et de préciser qu’actuellement, on peut se permettre de supprimer l’obligation du pass vaccinal. Sur un ton optimiste, Dr Hamdi précise que notre système de santé est actuellement désengorgé et demeure capable d’absorber d’éventuels cas de contamination pouvant émaner de l’étranger. Le chercheur en politiques et systèmes de santé tient à souligner, à cet égard, qu’un voyageur qui arrive de l’étranger présente les mêmes risques qu’un citoyen marocain qui fait des déplacements entre les villes et qui attrape la maladie.

Les test PCR… à moindre valeur ajoutée
Concernant le test PCR, le chercheur en politiques et systèmes de santé indique que cette mesure «ne serait plus nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire du pays, du moment où le voyageur provient d’un pays largement vacciné et que la stabilité est maintenue aussi bien au Maroc qu’à l’étranger». Les tests antigéniques, note-t-il, demeurent encore moins importants partant du principe que dans l’état actuel des choses, «ce n’est pas le fait d’être infecté à la Covid-19 qui poserait problème mais c’est plutôt le fait de ne pas être vacciné». Effectivement, les recherches menées à ce jour révèlent que les personnes ayant reçu les trois doses du vaccin présentent moins de risque de développer des formes graves de la maladie, et par conséquent d’alourdir le système de la santé. En revanche, Dr Hamdi estime que si les mesures devraient être allégées pour les pays vaccinés, certaines restrictions devraient rester en vigueur pour les voyageurs en provenance de pays dont le taux de vaccination est faible. Sur le plan scientifique, l’expert note que ces pays présentent plus de risque d’émergence de variants, ce qui pourrait constituer un danger pour notre pays.

De son côté, le PDG du groupe Akdital, Dr Rochdi Talib, pense qu’il est temps «d'ouvrir, de s'ouvrir et de laisser les gens vivre normalement comme avant la pandémie, pour pouvoir quand même booster l'économie dans le pays». Dr Rochdi, qui est aussi anesthésiste réanimateur de formation, appelle à considérer la maladie liée à la Covid-19 comme une pathologie semblable à d’autres et à apprendre à vivre avec en prenant les dispositions sanitaires nécessaires et en évitant la psychose. «C'est une psychose qui peut nous coûter très cher que ce soit au niveau de la santé publique ou au niveau économique», alerte le PDG d’Akdital.
Interpellé sur la même question, Dr Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid-19, considère que la phase d’Omicron est derrière nous et que la levée des restrictions au niveau des frontières reste légitime. Il invite, toutefois, à maximiser les efforts en termes d’admission de la troisième dose. Celle-ci, insiste-t-il, reste notre véritable alliée face à la menace d’Omicron.

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