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Covid-Ramadan : Les tarawihs devraient être autorisés cette année sous conditions

À l’approche du mois de Ramadan, les citoyens commencent à espérer la réouverture des mosquées pour l’accomplissement des tarawihs. Selon Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques en systèmes de santé, le contexte sanitaire est actuellement favorable pour l’autorisation de ce rituel dont on a été privés depuis deux ans à cause de la pandémie. Il estime, toutefois, que certaines conditions doivent être réunies pour éviter tout retour en arrière.

Covid-Ramadan : Les tarawihs devraient être autorisés cette année sous conditions
Il serait souhaitable que les autorités envisagent dès maintenant l’aménagement et la sécurisation des espaces qui sont à l’extérieur des mosquées.

Cela fait deux années que les tarawihs n’ont pas été accomplis en groupe dans les mosquées marocaines à cause de la pandémie liée à la Covid-19. Va-t-on encore en être privés cette année ? La question commence à occuper le devant de la scène à l’approche du mois de Ramadan qui aura lieu début avril. Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, se montre rassurant. «Le contexte sanitaire est favorable à une autorisation de l’accomplissement des tarawihs dans les mosquées marocaines», estime-t-il. Et d’expliquer que tous les indicateurs épidémiologiques sont passés au vert et que nous enregistrons de moins en moins de cas par jour, ce qui suppose que nous avons de plus en plus de maitrise sur l’Omicron.

Dr Hamdi tient à préciser également que le Ramadan aura lieu cette année pendant la saison du printemps. «Une saison dans laquelle on enregistre naturellement une baisse significative en termes de contamination, ce qui devrait nous pousser à alléger davantage les restrictions», note-t-il. Toujours sur un ton optimiste, le médecin chercheur ajoute un autre argument en faveur de l’autorisation des tarawihs au niveau des mosquées, à savoir le taux de couverture vaccinale anti-Covid-19. «Les 2/3 de la population générale sont vaccinés et 85% de la population cible ont reçu au moins une dose du vaccin», se réjouit-il.

Les conditions à réunir…
Si la situation sanitaire est stable, cela ne veut pas dire que la guerre contre la pandémie est finie. Les scientifiques ne manquent pas de rappeler que le risque de dégradation de la situation sanitaire est toujours présent et que tout allégement devrait être réfléchi et surtout mesuré. À propos de l’autorisation des tarawihs dans les mosquées, Dr Hamdi pense que la principale contrainte réside dans le fait que ces prières sont accomplies dans des espaces clos où le risque de transmission du virus est fortement présent. D’ailleurs, révèle-t-il, une étude française avait précisé que 95% des contaminations ont lieu dans les espaces clos. Pour pallier cette contrainte, Dr Hamdi recommande que les mosquées soient aérées. «Les autorités religieuses et sanitaires doivent veiller à ce que les mosquées ouvertes aux tarawihs soient bien aérées que ce soit avant, pendant ou après les heures de prières», insiste-t-il. L’expert estime aussi qu’il serait «souhaitable que les autorités envisagent dès maintenant l’aménagement et la sécurisation des espaces qui sont à l’extérieur des mosquées». Une autre suggestion, et non des moindres : Dr Hamdi invite les autorités religieuses à prévoir des prières courtes. «Cela va permettre à la fois aux citoyens d’accomplir leurs prières tout en évitant les risques de transmission», explique-t-il.

Sur un autre registre, notre expert avance que la minimisation des risques de transmission relève aussi de la responsabilité individuelle de tout un chacun, surtout avec la disponibilité des vaccins. «Avec la stabilité de la situation épidémiologique, les mosquées doivent ouvrir et chaque citoyen peut prendre la décision qui lui convient», insiste-t-il. Sur ce volet, Dr Hamdi pense que les personnes vaccinées et ne présentant pas de facteurs de risque peuvent accomplir les tarawihs sans aucun problème. En revanche, regrette-t-il, le risque demeure présent chez les personnes qui ne sont pas vaccinées, particulièrement celles qui n’ont pas eu leur 3e dose et qui présentent des facteurs de risque, notamment l’âge et les maladies chroniques. Pour la énième fois, le chercheur en politiques et systèmes de santé réitère son appel aux citoyens pour recevoir leur dose booster. Il rappelle ainsi que l’Omicron est un variant transmissible et que, d’après une récente étude britannique, il serait tout aussi mortel que la première souche de la Covid-19, particulièrement chez les personnes qui n’ont développé aucune immunité, soit vaccinale, soit post-maladie. Ramadan ou pas, la vigilance doit rester de mise, car l’hypothèse de l’apparition d’un nouveau variant plus transmissible que l’Omicron n’est pas exclue. La vaccination reste, d’après plusieurs scientifiques, la seule arme.

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