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À la veille de l’élaboration du projet de loi de Finances par le gouvernement, l'horizon s'assombrit pour l'économie mondiale et régionale avec de lourdes conséquences attendues sur la demande adressée au Maroc et le risque d’impayés pour les entreprises. Croissance mondiale atone, récession en zone euro, explosion des défaillances d’entreprises chez les principaux pays partenaires économiques, problèmes de chaîne d'approvisionnement, fortes pressions inflationnistes, notamment sur les prix énergétiques et alimentaires…, autant de contraintes que le Maroc aura à surmonter en 2023 selon la dernière étude publiée par Allianz Trade.
Selon ses prévisions, la crise énergétique et la hausse des taux d'intérêt feront chuter la croissance du PIB mondial à seulement +1,5% l’année prochaine, soit un rythme aussi faible qu'en 2008. Les ruptures profondes et durables sur les marchés de l'énergie et l'impact négatif sur la confiance des ménages et des entreprises feront entrer le secteur manufacturier en récession dans la plupart des pays. «Après s'être contractée de 0,6% au deuxième trimestre (t) 2022, la croissance mondiale repassera dans le négatif au quatrième trimestre (-0,1% t/t) et ne devrait pas se redresser avant la mi-2023.
Ainsi, Allianz Trade revoit à la baisse ses prévisions pour 2023 à +1,5%», souligne l’assureur-crédit. La croissance du commerce mondial restera également faible avec +1,2% en 2023, les économies avancées étant confrontées à une récession induite par la demande intérieure. Et malgré une récession mondiale au quatrième trimestre, Allianz Trade prévoit une inflation élevée jusqu'au premier trimestre 2023, lorsque les prix du gaz atteindront un pic. Les prix de l'alimentation et des services maintiendront la pression sur les cours jusqu'à la fin de l'année. Globalement, le niveau d'inflation mondiale atteindrait 5,3% en 2023 (contre près de 8% en 2022). Sombre tableau également pour le principal partenaire économique du Maroc. La zone euro entrera en récession l'année prochaine, avec une contraction du PIB de -0,8%, en raison de la flambée des prix de l'énergie, mais aussi des économies nécessaires en réponse au manque d’approvisionnement en gaz ainsi que des effets négatifs sur la confiance que l’environnement économique engendre. Selon Allianz Trade, l’économie française entrera également en récession en 2023, avec une contraction du PIB attendue à -0,6% du PIB. De même pour l’Espagne (-0,3%), l’Allemagne (-1,3%) ou encore l’Italie (-0,5%).
Le Royaume-Uni n’y échappera pas non plus (-0,2%). Plus loin, aux États-Unis, l’économie entrera aussi en récession avec -0,7%. En Afrique, le PIB perdra 2 points de pourcentage par rapport à 2021, soit une croissance de 3,1% en 2023. Quelles implications pour les entreprises ? «Le retour du risque de crédit est à prévoir dans la mesure où cette récession va faire ressortir (leurs) vulnérabilités», répond l’assureur-crédit. La conjonction d'une demande plus faible, de contraintes de production prolongées (prix des intrants, pénurie de main-d'œuvre et problèmes de chaîne d'approvisionnement) et de problèmes de financement croissants (accès et coûts) fait mécaniquement grimper les prévisions de faillites d'entreprises, notamment pour les pays et secteurs européens les plus exposés aux problèmes énergétiques. Le risque d’impayés sera très élevé chez les principaux pays partenaires du Maroc. Le recul de 0,8% du PIB de la zone euro a le potentiel d'accélérer la hausse des défaillances en 2023 à plus de 40%, avec une augmentation de 16% pour l'Allemagne, de 29% pour la France, de 31% pour l'Italie et de 25% pour l'Espagne. Au Royaume-Uni, les faillites augmenteront de 7% alors qu’aux États-Unis, elles exposeront de 37%.
