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Festival du film de Saïdia : A la découverte du livre «Cinéma au Maroc» de Mariam Ait Belhoucine

Entre autres projections des films des compétitions des longs et courts métrages, la sixième édition du Festival du film de Saïdia a été une occasion pour présenter les nouvelles parutions dans le domaine du Cinéma, dont le livre de Mariam Ait Belhoucine intitulé «Cinéma au Maroc».

Festival du film de Saïdia : A la découverte du livre «Cinéma au Maroc» de Mariam Ait Belhoucine

Dans le livre de Mariam Ait Belhoucine, «Cinéma au Maroc», qui représente sa thèse de doctorat à la Sorbonne, l'auteure a réalisé une étude sur le cinéma marocain au niveau de la production avec des chiffres et des données bien précises. «J’ai voulu chercher dans le côté économique du cinéma, même si ce volet de créativité constitue la construction d’une civilisation et de son image artistique. Mais, cette évaluation du côté financier du cinéma est un outil pour connaître jusqu’à quel point le public marocain voit les films de ses réalisateurs. Puis, notre degré de réussite dans cette construction, et ce depuis l’écriture du scénario», indique Mariam Ait Belhoucine qui a effectué cette étude à partir de l’année 2002 jusqu’à 2014. «Il y a eu, donc, la possibilité de travailler dans le cadre du Centre cinématographique sous son arsenal juridique devenu praticable en 2004, avec les premières Commissions qui sélectionnent les films qui peuvent bénéficier d’un Fonds d’aide». Le résultat a donné lieu à des films dont le chiffre a approché la trentaine, une centaine de courts métrages et des documentaires. Ainsi, jusqu’en 2013, nous avons eu des productions qui ont été soutenues par une certaine commission, avec certaines idéologies, dont les membres ont été proposés par le Centre cinématographique marocain (CCM), ou le ministre de la Communication d’un certain parti et d’un certain gouvernement. Avant cette étape, nous avions des films sur la femme, l’émancipation féminine, puis il y a d’autres sujets en relation avec ce qui se passe sur le plan politique et social dans notre pays. Mais, quand on regarde ces films, on se demande sur quels critères ils ont été choisis pour construire notre société. À quoi bon donner ce financement quand le film n’est pas regardé, quand on n’a que peu de salles de cinéma et quand le réalisateur ne vit pas des recettes de son film êt ce dernier n’a pas une vie commerciale ? La vie de cette industrie cinématographique ne peut pas dépendre de ce fonds de soutien. Pour avoir une liberté dans la créativité, la liberté d’expression, il nous faut cette vie commerciale», précise Mariam. Et d’ajouter que le plus important des outils que nous devons avoir consiste dans le financement et la distribution pour arriver au consommateur final. Sans oublier, selon elle, que le volet du financement doit être le souci de beaucoup d’acteurs de la société.
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Questions à l’écrivaine et réalisatrice Mariam Ait Belahoucine



«Le financement et la distribution sont les maillons faibles de notre cinéma»


Le Matin : Qu’est-ce qui vous a motivée à mener cette étude sur le cinéma marocain ?
Mariam Ait Belhoucine
: C’est venu suite à une étude doctorale à la Sorbonne et à plusieurs recherches avec mon directeur de recherche. Je voulais comprendre en profondeur l’état du cinéma marocain, voir et toucher où cela fait mal, où se trouvent les failles et comment remédier à cela pour évoluer. Car, dépasser ces obstacles ne peut venir que via une étude que ce soit au niveau local ou international, c’est-à-dire voir ce que font les autres pays, comment ils le font et pourquoi. Une comparaison très objective. En plus de l’étude, il y a le côté très méthodique et la volonté venant d’une conscience profonde de l’importance du cinéma et de l’audiovisuel, puis de l’art, en général, pour répondre aux besoins éducatifs et de développement civilisationnel de notre société. Nous devons poursuivre un travail qui a été déjà fait par nos parents et nos grands-parents, sachant que le cinéma est le principal outil pour remédier à beaucoup de problèmes et maux de la société. Donc, la présence d’une industrie cinématographique va nous permettre d’avoir ce résultat, à travers une interaction avec la société et une ouverture d’esprit.

Avec quels constats êtes-vous sortie de cette recherche ?

Cette étude m’a pris cinq ans en parallèle à d’autres recherches qui ont permis de l’enrichir. Les principaux constats nous poussent à un remodelage et une restructuration de plusieurs maillons de la chaîne, sachant très bien que nous avons des ressources humaines de qualité, de bonnes écoles et une industrie établie depuis plus de 40 ans. D’où l’importance primordiale du Centre cinématographique marocain et de toutes les autres Chambres et organisations professionnelles. Ce dont nous avons besoin, c'est la restructuration du maillon des financements pour qu’ils soient plus diversifiés pour toucher tous les genres et catégories, puis celui de la distribution qui connaît de gros problèmes avec peu de salles qui survivent et pas de plateformes de commercialisation -qui devraient être sous la tutelle du CCM ou la cinémathèque-, et ce pour donner un nouvel élan au cinéma marocain.

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Parcours de la réalisatrice

Lauréate de l’Université Al Akhawayn en finance-marketing, Mariam Ait Belhoucine a suivi une formation en réalisation et production de films et un master en stratégies marketing, puis un doctorat en économie de cinéma, entre autres plusieurs formations en écriture. Mariam a, aussi, réalisé trois recherches qui ont abouti à des ouvrages, avec le professeur Claude Forest, ensuite le livre «Cinéma au Maroc», ainsi que quatre courts métrages et trois documentaires, puis un premier long métrage «Baba Marx».
 

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