L’entrepreneuriat comme choix de carrière, c’est possible. Si les étudiants voient la création d’une entreprise comme un défi insurmontable, les salariés redoutent de quitter la zone de confort pour l’inconnu. Pourtant, tous les indicateurs le prouvent, l’activité entrepreneuriale se dynamise au Maroc. Le Royaume grignote des places dans le classement du rapport mondial du Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Ce résultat s’explique par une amélioration significative du taux d’activité entrepreneuriale (TAE) passant de 6,7 à 11,4% fin 2020. «Cette performance témoigne des avancées réalisées au niveau des conditions-cadres de l’écosystème l’entrepreneurial et confirme les progrès du Royaume dans les classements mondiaux, dont celui du Doing Business (52e rang)», note l’équipe GEM Maroc.
Au niveau national, l’étude révèle une forte accélération de la dynamique entrepreneuriale. Le pays continue à présenter des indicateurs assez élevés en matière de culture entrepreneuriale, bien que 27% seulement de la population adulte active (18-64 ans) estiment qu’il est facile de créer une entreprise. Pas moins de 42% s’attendent à démarrer une nouvelle entreprise dans les trois prochaines années : un fort potentiel entrepreneurial qui ne demande qu’à être libéré. Cependant, l’écosystème entrepreneurial reste entravé par divers obstacles, notamment la faiblesse du système d’éducation, la capacité limitée en matière de recherche et développement ainsi que le manque de compétitivité des marchés. Pour la cinquième année consécutive, GEM souligne l’urgence de développer ces conditions-cadres ainsi que le dispositif d’accompagnement entrepreneurial pour ériger la dynamique entrepreneuriale au niveau escompté en matière de création d’emploi et d’innovation.
Quitter le salariat pour une carrière entrepreneuriale
La dynamique entrepreneuriale s’est également accélérée après la pandémie. Cette tendance a été très significative chez les salariés notamment. Bien que la décision pour ces derniers soit difficile, beaucoup ont décidé de franchir le pas. Selon Afafe El Amrani El Hassani, enseignante chercheur à la FSJES Aït Melloul, consultante en Management, GRH et Gestion de carrière, il est assez normal au Maroc de commencer son parcours professionnel par un passage par le salariat où l’on apprend les aléas, contraintes et réalités du monde professionnel et où l’on parvient à aiguiser son profil professionnel et ses compétences et à acquérir l’expérience et l’expertise nécessaires. «Mais souvent, et dans la vie, où vie personnelle et professionnelle se côtoient de très près, et où ambitions, besoins et désirs changent et évoluent, nos priorités suivent la même logique et le même cheminement pour nous conduire vers la volonté de réaliser un changement radical de notre statut socioéconomique et désirer, ainsi, passer du salariat vers les nouveaux horizons qu’offre l’entrepreneuriat.
En atteignant ce moment précis de saturation professionnelle, où toutes les motivations matérielles, financières et promotionnelles offertes par le salariat ne suffisent plus à nous garantir ce précieux et délicat équilibre entre nos aspirations professionnelles et celles personnelles, entre notre volonté de nous donner à fond pour nous-mêmes ou pour autrui et notre désir de cultiver les terres des autres plutôt que les nôtres et lorsque nous nous apercevons que notre statut de salarié, aussi attirant soit-il, même en apportant tous les avantages qu’il peut nous offrir, ne suffit plus à assurer notre bien-être et à maintenir la flamme de notre énergie et de notre ambition aussi vivante et aussi vive, alors là, nous devons réaliser qu’il est grand temps de basculer vers l’entrepreneuriat», indique l’experte.
Le même constat est partagé par Hassan Jaï, entrepreneur & CEO de Welearn. Pour avoir lui-même migré du salariat à l’entrepreneuriat, l’expert explique qu’il y a beaucoup d’éléments ou de facteurs qui font que la personne va franchir le pas et abandonner le salariat pour plonger dans le monde de l’entrepreneuriat. «Si on n’a pas eu cette fibre entrepreneuriale dès le jeune âge, il y a des événements qui surviennent dans une carrière professionnelle qui font que l’action d’entreprendre devient une exigence», ajoute-t-il.
Toutefois, Mme El Amrani El Hassani conseille un peu plus de prudence avant de franchir le pas. Selon elle, la décision mérite d’être bien étudiée et analysée longuement, car elle engendre un changement radical du cours de la vie professionnelle et même personnelle. «Il est important de dresser un bilan de compétences et d’entamer une profonde réflexion sur les motivations qui nous incitent à franchir ce pas décisif dans notre vie aussi bien personnelle que professionnelle ! Il est important aussi d’essayer de nous projeter dans l’avenir et d’essayer de nous représenter dans notre nouvelle situation socioéconomique et surtout d’essayer de nous représenter tous les éventuels scénarios allant du monumental échec à la spectaculaire réussite ! Avant de prendre une telle décision, il est important aussi de réorganiser toutes nos cartes, de gérer nos priorités et d’analyser les conséquences de cette décision sur l’ensemble des parties prenantes concernées telles que notre conjoint et nos enfants et d’étudier les retombées de notre projet sur leur bien-être et stabilité matérielle, sociale et surtout psychologique», prévient l’experte. C’est donc une étape à réfléchir et à préparer minutieusement en se faisant accompagner. Une fois la décision prise, prenez le temps de préparer un business plan solide. Il ne faut pas hésiter à tester votre projet en étant salarié sans pour autant changer le rythme de votre rendement. Autres conseils utiles : Faites-vous accompagner par des experts tout au long de cette phase transitoire; Faites des économies pour couvrir vos dépenses en attendant vos premiers bénéfices et envisager les formations en entrepreneuriat.
Commencer une carrière professionnelle avec l’entrepreneuriat
Grâce à la culture entrepreneuriale acquise dans les universités et les écoles d’enseignement supérieur, beaucoup de futurs lauréats font le choix de ne pas passer par la case du salariat. Il y en a même qui arrivent à mettre leurs projets en marche avant la fin des études. Cette tendance prend de l’ampleur, notamment avec l’organisation de l’écosystème entrepreneurial au Maroc. En effet, de nombreuses structures d’accompagnement et de financement sont aujourd’hui disponibles et faciles d’accès pour les jeunes. Cette dynamique commence dès l’université où tout est mis en place pour encourager l’entrepreneuriat. C’est le cas de l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra qui englobe un centre dédié. «En tant que membre du Réseau marocain d’incubation et d’essaimage (RMIE), le Centre se charge de sensibiliser les étudiants à l’importance de l’entrepreneuriat comme option de carrière possible. Dans «ce cadre, le CUAE2TI a organisé plusieurs activités entrepreneuriales pour montrer aux étudiants les opportunités qui existent», note l’université.
Même en étant initié à l'entrepreneuriat lors des études, un jeune qui commence sa carrière en optant pour la création de son propre projet doit se donner un moment de pause pour réorganiser ses priorités. "Vous n'êtes plus un étudiant, mais un entrepreneur... agissez en conséquence", note Hassan Jaï, entrepreneur & CEO de Welearn. Il conseille également de bien sélectionner les structures d'accompagnement qui vont suivre l'évolution de la startup jusqu'à son démarrage. C'est une génération qui ne crains pas l'échec car il fait partie de la culture entrepreneuriale, mais la prudence reste de mise.
Mais la culture entrepreneuriale est à promouvoir encore, l’acte d’entreprendre se maintient à des niveaux timides, et ce en dépit des actions menées ces dernières années pour inculquer aux jeunes l’esprit d’entreprendre au niveau de l’enseignement fondamental et universitaire, aussi bien public que privé.
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Se reconvertir professionnellement jusqu’à quel âge ?
Il n’y a pas d’âge ! Supprimez les préjugés que vous pouvez avoir sur la reconversion professionnelle. Il est toujours possible de changer, de se lancer en affaires et de créer sa propre entreprise. Il suffit de bien étudier son projet, d’évaluer son évolution et de prévoir l’éventuel échec. Il faut également se faire accompagner quel que soit le niveau d’expertise.
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Comment bien démarrer son business
Tout d’abord, une grosse volonté et une détermination à toute épreuve, ensuite une idée intéressante et qui peut être valorisée et créer de la richesse, et avec une adaptation continue au marché et une consolidation de l’offre. Le réseau est également à construire et consolider, car c’est ce qui permettra au business de grandir. Le plus important, c’est de croire en soi et en sa capacité à réussir. Il ne faut pas se laisser démonter par un entourage qui peut être parfois décourageant. Même si faire adhérer le proche entourage à son projet peut être un bon facteur de réussite.
Avoir les compétences requises pour gérer et développer l’entreprise, faire un business plan pour avoir une visibilité sur le marché, les objectifs de ventes et le niveau des charges. Cela permet aussi de se poser, de faire des bilans d’étape et de réajuster les paramètres en cas de nécessité. Et last but not least, si c’est la première expérience entrepreneuriale, il faut se faire accompagner pour éviter certaines erreurs et bénéficier de conseils précieux pendant la phase critique du démarrage. Ne pas se précipiter et être sûr avant de se lancer. L’entrepreneuriat est un choix de vie qui n’est pas facile, mais qui est très valorisant et épanouissant.------------------------------------------------------------------------------
Invité de L’Info en Face
Hassan Jaï : «L’entrepreneuriat est la voie pour libérer les énergies»
Entrepreneur & CEO de Welearn, Hassan Jaï est de ceux qui ont fait le choix de faire carrière dans l’entrepreneuriat et d’abandonner le salariat pour innover et créer. Il partage ici ce passage entre les deux mondes qui n’est pas aisé, mais qui est passionnant.
Est-ce qu’on nait entrepreneur ou on le devient ? Hassan Jaï : Je vais répondre en parlant de ma propre expérience. Que ce soit au cours de mes études ou dans ma famille, rien ne me prédestinait à l’entrepreneuriat. J’ai fait des études d’ingénierie et donc je pensais automatiquement au salariat. À la fin de mes études, j’ai eu le choix entre faire carrière dans l’administration publique, une entreprise nationale ou une multinationale. J’ai choisi cette dernière pour démarrer ma vie professionnelle. Ma soif d’apprendre encore et mon besoin d’être créatif m’ont amené à souvent changer de poste dans le cadre d’une mobilité interne et à proposer mes idées. Donc, pour moi, l’entrepreneuriat n’a pas été mon premier choix de carrière, mais c’est devenu une exigence après pour répondre au besoin que j’ai de laisser exprimer mes idées. L’entrepreneuriat est la voie pour libérer les énergies et permet donc de construire une carrière dans le domaine de notre choix.
Comment arrive-t-on à accepter de réorienter sa carrière vers l’entrepreneuriat ?
Il y a beaucoup d’éléments ou de facteurs qui font que la personne va franchir le pas et abandonner le salariat pour plonger dans le monde de l’entrepreneuriat. Si on n’a pas eu cette fibre entrepreneuriale dès le jeune âge, des événements qui surviennent dans une carrière professionnelle qui font que l’action d’entreprendre devient une exigence. Pour ma part, l’entrepreneuriat m’a permis de me repositionner tel que j’étais au départ, c’est-à-dire une personne créative qui a des idées à mettre en place et qui ne suit pas un chemin tout tracé.Est-ce que dans le contexte actuel de crise, l’idée de changer de carrière pour l’entrepreneuriat séduit toujours ?
Il faut savoir que l’incertitude est le maître mot qui caractérise cette conjoncture. C’est vrai que la plupart des gens cherche la stabilité actuellement. Il y a même un rapport qui vient de sortir et qui indique que la pression sur l’emploi augmente dans le monde. À cela s’ajoute les changements de paradigmes que nous imposent le digital et le numérique. Donc, dans ce monde, il n’y a aucune certitude et le confort ne sera pas acquis si nous sommes salariés et avons un revenu fixe ! La seule certitude que nous avons, c’est notre capacité à créer, à innover et à persévérer. Cette certitude vient bien évidemment d’une expérience qui va renforcer votre volonté. Vous pouvez faire le choix d’utiliser ces capacités en tant que salarié, mais aussi voler de vos propres ailes et laisser émerger vos idées d’entreprendre.Comment être sûr de ce choix de changement de carrière ?
Il faut tout d’abord avoir confiance en soi, être prêt à franchir le pas et ne pas avoir peur de l’échec. Il faut également confirmer son expertise et aller jusqu’au bout de son idée. Toutefois, il ne faut jamais se lancer dans une idée innovante sans maîtriser les métiers qui y sont attachés. Pour ce faire, il faut toujours chercher à comprendre les nouveaux métiers et compétences très pointilleuses. Aujourd’hui, internet offre une multitude de possibilités pour apprendre les nouveaux métiers digitaux, et cela est très important pour le jeune entrepreneur. D’ailleurs, la technologie offre maintenant de nombreuses opportunités d’entreprendre. Le marché est à l’affût de ces nouvelles technologies et la demande est réelle. Je note ici que les jeunes entrepreneurs marocains doivent désormais penser dans le sens d’un marché mondial et ne pas se contenter du Maroc.Racontez-nous votre expérience de changement de carrière…
Après quelques années dans le salariat, nous avons créé la start-up Welearn dans le domaine de l’éducation. Nous concevons des programmes de formation pour notre propre usage ou pour des entreprises au Maroc et à l’étranger. Nous avons, comme la majorité des entreprises, eu des difficultés pendant la pandémie, mais nous avons su rebondir et aujourd’hui nous avons réussi à intégrer le marché français. Je souhaite dire, à ce propos, que la résilience vient de la force de la pression. Si cette dernière est trop importante, cela vous apprend à devenir résilient sans craindre l’échec. Je conseille toujours aux jeunes de garder confiance en eux et de faire preuve de résilience pour se donner toutes les chances afin de pouvoir se relever et relancer son activité.Souad Badri
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Avis de l’experte
Afafe El Amrani El Hassani : «Le passage du salariat à l’entrepreneuriat est un changement de carrière qui exige une bonne réflexion»
Ce n’est jamais évident d’abandonner la sécurité du salariat pour se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Pour minimiser les risques d’échecs d’une telle démarche, il est recommandé de mener un grand travail sur soi en amont, d’identifier ses priorités et, surtout, d’analyser les conséquences qu’une telle décision peut avoir sur l’ensemble des parties prenantes concernées, notamment la famille. Le point avec Afafe El Amrani El Hassani, enseignante chercheuse à la FSJES Aït Melloul, consultante en Management, GRH et Gestion de carrière.
Passer du salariat à l’entrepreneuriat est une reconversion qui n’est pas facile. À votre avis, quand faut-il y penser ? Afafe El Amrani El Hassani : Dans la vie professionnelle, nous sommes amenés à passer par plusieurs phases et étapes où nous apprenons, accumulons des savoirs aussi bien théoriques, techniques que pratiques et, surtout, où nous devons apprendre à évoluer et à nous épanouir sur les plans personnel et professionnel ! En effet, une carrière se gère, se développe et se trace ! Tantôt au gré du destin et des opportunités qui se présentent, mais souvent en raison de notre volonté et le cours que nous voulons donner à notre parcours professionnel. Ce parcours professionnel commence souvent par un passage par le salariat où nous apprenons les aléas, contraintes et réalités du monde professionnel et où nous aiguisons notre profil professionnel et nos compétences vers un domaine bien précis, ce qui nous permet d’en maîtriser tous les rouages, de détenir toutes les ficelles et d’acquérir l’expérience et l’expertise nécessaires pour faire de nous des professionnels aguerris, efficaces et efficients, et par la même occasion appréciés et sollicités dans son milieu de travail. Mais souvent, et dans la vie, où vie personnelle et professionnelle se côtoient de très près, et où ambitions, besoins et désirs changent et évoluent, nos priorités suivent la même logique et le même cheminement pour nous conduire vers la volonté de réaliser un changement radical de notre statut socioéconomique et désirer, ainsi, passer du salariat vers les nouveaux horizons qu’offrent l’entrepreneuriat.
En atteignant ce moment précis de saturation professionnelle, où toutes les motivations matérielles, financières et promotionnelles offertes par le salariat ne suffisent plus à nous garantir ce précieux et délicat équilibre entre nos aspirations professionnelles et celles personnelles, entre notre volonté de nous donner à fond pour nous-mêmes ou pour autrui et entre notre désir de cultiver les terres des autres plutôt que les nôtres et lorsque nous nous apercevons que notre statut de salarié, aussi attirant soit-il et apportant tous les avantages qu’il peut nous offrir, ne suffit plus à assurer notre bien-être et à maintenir la flamme de notre énergie et de notre ambition aussi vivante et aussi vive, alors là, nous devons réaliser qu’il est grand temps de basculer vers l’entrepreneuriat !Quels réflexes faut-il adopter avant de décider de se lancer dans cette aventure ?
Il est vrai que la décision de franchir ce pas aussi difficile que celui de quitter la sécurité et le luxe du salariat pour se lancer dans l’aventure et le hasard de l’entrepreneuriat n’est pas une affaire aisée ou aussi simple qu’elle pourrait en avoir l’air ! En effet, plus nous nous avançons dans notre carrière professionnelle en tant que salariés, moins nous devenons enclins à entreprendre ! Cette vérité est d’autant plus compréhensible qu’après une certaine période de salariat, nos conditions matérielles évoluent, des fois même de façon considérable ! Sans oublier cette symétrie et ce parallélisme entre notre vie personnelle et celle professionnelle, du moment que notre situation sociale évolue et nos responsabilités sur les deux volets croissent également. Nous nous habituons à un certain train et rythme de vie et il nous devient difficile de sortir de notre zone de confort pour nous aventurer sur des terrains étranges et étrangers ! C’est pourquoi, et avant de céder au «caprice» ou bien au «besoin» de quitter son statut de salarié pour adopter celui d’entrepreneur, il est important de dresser un bilan de compétences et d’entamer une profonde réflexion sur les motivations qui nous incitent à franchir ce pas décisif dans notre vie aussi bien personnelle que professionnelle ! Il est important aussi d’essayer de nous projeter dans l’avenir et d’essayer de nous représenter dans notre nouvelle situation socioéconomique et surtout d’essayer de nous exposer tous les éventuels scénarios allant du monumental échec à la spectaculaire réussite ! Avant de prendre une telle décision, il est important aussi de réorganiser toutes nos cartes, de gérer nos priorités et d’analyser les conséquences de cette décision sur l’ensemble des parties prenantes concernées, telles que notre conjoint et nos enfants et d’étudier les retombées de notre projet sur leur bien-être et stabilité matérielle, sociale et surtout psychologique.Le passage du salariat à l’entrepreneuriat est une démarche ambitieuse, mais elle n’est pas sans risques. Quels moyens se donnerpour les contourner ?
La décision d’effectuer un changement aussi radical dans la gestion de notre carrière professionnelle et qui aura des incidences directes et incontournables sur notre niveau socioéconomique et, surtout, sur notre vie sociale et familiale est une décision délicate et qui mérite réflexion et maturité avant de franchir ce cap souvent irréversible et non sans conséquence ! C’est pourquoi sagesse et prudence sont de mise et doivent nous orienter et nous accompagner tout au long de notre réflexion ! Nous ne devons pas céder uniquement à l’attrait du gain aussi bien matériel que social, tout comme nous ne devons pas y chercher la simple indépendance et l’autonomie d’action et de décision que n’offre généralement pas le salariat ! Nous devons, en revanche, réfléchir aux motivations profondes qui nous amènent à prendre cette décision ! Puis nous devons effectuer un grand travail sur soi pour découvrir si nous possédons, déjà en nous, le profil entrepreneurial !En effet, acquérir le titre d’entrepreneur ne fait pas de nous un réel entrepreneur pour autant ! Nous devons posséder les qualités, compétences, capacités, aptitudes et charisme d’un entrepreneur ! Dans ce même sens, avoir une longue expérience, surtout sur le plan technique uniquement, ne nous permettra jamais de réussir à gérer des ressources humaines et financières et d’avoir l’intelligence sociale, émotionnelle et comportementale nécessaire et suffisante pour devenir un véritable manager, voire un leader capable de prendre des décisions, fédérer des hommes et canaliser des énergies ! Finalement, nous pouvons ajouter que le passage du salariat vers l’entrepreneuriat est une décision qui s’analyse, s’étudie et se discute avec toutes les parties concernées, surtout notre famille, qui, à défaut d’être impliquée dans la réflexion et le processus de prise de décision, peut constituer un frein au lieu d’être une motivation et un obstacle à la place d’un stimulus ! L’entrepreneuriat est un monde exceptionnel, mais complexe ! Et nous y aventurer sans y être préparés pourrait nous réserver de bien fâcheuses surprises et avoir des conséquences dramatiques aussi bien au niveau financier, social, familial, psychologique qu’émotionnel!
Propos recueillis par S.B.>>Lire aussi: Les porteurs de projets réclament des structures d'accompagnement plus agiles