Bonne nouvelle pour les patients atteints du diabète de type 1. Des chercheurs canadiens affichent des résultats prometteurs pour un médicament qui pourrait remplacer les piqûres d’insuline, indispensables pour le traitement de la maladie. Joint par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que cette étude est révolutionnaire puisqu’elle propose une formulation d’insuline qui ne devra plus être injectée avant chaque repas, améliorant ainsi la qualité de vie et le moral de millions de diabétiques de type 1 dans le monde. Dans le détail, Dr Hamdi explique que le médicament proposé par les chercheurs contient de l’insuline à avaler sans pour autant qu’il y ait le risque que celui-ci soit détruit dans l’appareil digestif. «Toute l’insuline passe directement au foie sans être détruite dans l’estomac, ce qui donne pratiquement les mêmes résultats que l’insuline injectable», note-t-il.
L’équipe de chercheurs, ajoute Dr Hamdi, a également conçu un autre type de comprimé d’insuline qui se dissout lorsqu’il est placé entre la gencive et la joue. «Cette technique permet d’amener directement l’insuline vers le foie sans qu’elle ne soit gaspillée ou décomposée», détaille-t-il. Et d’ajouter que ces chercheurs sont sur la bonne voie, sachant que de nombreuses études ont été lancées auparavant, sans qu’il y ait de résultats significatifs. Notre interlocuteur tient, toutefois, à préciser que le comprimé a été testé sur les rats et que les essais sur l’homme demeurent incontournables.
Une fois l’étude finalisée, elle sera portée par un laboratoire pour la commercialisation du produit, éventuellement au Maroc sous autorisation du ministère de la Santé et de la protection sociale. Autant dire que le chemin est encore long ! En attendant la mise sur le marché de ce médicament, les patients sont appelés à poursuivre leur traitement au risque de voir leur état de santé se dégrader. Sur ce volet, Dr Hamdi rappelle que le diabète de type 1, qui touche particulièrement les enfants et les adolescents de moins de 20 ans, multiplie amplement le risque d’insuffisance rénale, de l’accident cérébral et le plus souvent de l’amputation de jambes, sans oublier les impacts psychologiques et socio-économiques.
Côté coût, le spécialiste espère que le médicament proposé par les chercheurs sera à la portée des patients. Il convient de rappeler, à ce titre, que des dizaines de millions de diabétiques à travers le monde rencontrent des difficultés pour avoir accès à l’insuline à un prix abordable. Le constat a été dressé en 2021 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, célébrée le 14 novembre. Ce problème se pose avec acuité, selon l’organisme, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais aussi dans des pays où les prix des médicaments sont peu régulés comme aux États-Unis, par exemple. Soulignons, par ailleurs, que des études sont lancées dans le monde pour proposer des méthodes à même d’en finir avec le diabète. Ces chercheurs misent plutôt sur la greffe des cellules souches qui produisent de l’insuline dans le foie. Les études, paraît-il, avancent très bien ces dernières années !