accompagnement des Marocains résidant à l’étranger (MRE) est un sujet qui revient au-devant de la scène et tout particulièrement au lendemain du Discours Royal d’août dernier. Cette question implique de s’interroger sur les instances qui existent et qui prennent en charge ce volet, sur leur mission et leur efficacité. La première instance concernée par ce débat est le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Certains sont même allés jusqu’à s’interroger sur son efficacité et l’intérêt de le maintenir en exercice. Une idée que le président du Conseil, Driss El Yazami, rejette en bloc. Pour lui, il faudrait réformer la Constitution pour faire disparaître le CCME. Il reconnaît toutefois qu’il faut une nouvelle équipe, dont il ne fera pas forcément partie, pour poursuivre le travail. «Le CCME est une instance constitutionnelle qui a tout son rôle à jouer en matière d’accompagnement des MRE», a-t-il indiqué, tout en précisant qu’un projet de loi portant notamment sur son fonctionnement devrait bientôt être adopté par le gouvernement, avant d’être présenté au Parlement.
Encore du pain sur la planche…
Poursuivant le bilan des réalisations du CCME, El Yazami reconnaît que l’institution n’a pas réagi suffisamment par rapport à la réponse aux plaintes des MRE, notamment les tracasseries administratives et les problèmes d’ordre judiciaire. Pour lui, c’est un problème auquel il faudra s’attaquer immédiatement. Sur ce volet, l’invité de Rachid Hallaouy a tenu à apporter une clarification : Le CCME est une instance consultative qui n’a pas à régler les problèmes. «Jusqu’à date d’aujourd’hui, son rôle se limite à la consultation et au suivi de la situation des MRE en vue de faire des propositions d’amélioration», souligne-t-il.
Abordant l’axe de la citoyenneté politique des MRE, El Yazami a souligné que le débat a toujours été porté par le CCEM et que plusieurs colloques ont été organisés à cet égard. Mieux encore, a-t-il, noté, «le Maroc a été le troisième pays dans le monde à tenter l’expérience d’avoir des députés représentant les Marocains du monde». Néanmoins, a-t-il relevé, force est de reconnaître que les Marocains du monde sont en train de s’enraciner politiquement dans les pays de résidence et que les futures générations s’intéressent à des rapports culturels et non pas forcément politiques et économiques avec le Maroc.
Pour pallier cette réalité, le président du CCEM a recommandé, entre autres, d’augmenter le nombre de MRE dans les instances de bonne gouvernance comme le CNDH (Conseil national des droits de l'Homme) et le CESE (Conseil économique, social et environnemental). «Ils y sont déjà, conformément à la loi en rigueur, mais l’on gagnerait beaucoup si l’on revoit leur nombre à la hausse», a-t-il suggéré.Quid du statut de l'investisseur MRE ?
«Il n’y a aucune base légale pour donner un statut particulier à l’investisseur MRE et le privilégier, ni par rapport au Marocain qui réside dans son pays, ni par rapport à un investisseur étranger», a-t-il répondu à la question de Rachid Hallaouy tout en soulignant que le gouvernement est en train d’y réfléchir, mais pour l’heure aucun changement n’a été annoncé. Pour lui, tout ce que l’on peut faire dans cet axe est de proposer, entre autres, un accompagnement particulier pour les investisseurs MRE. Concernant la mobilité des MRE et de la problématique des visas, il a appelé à une cogestion positive avec l’Union européenne dans la mesure où cette affaire concerne plus de 3 millions de Marocains. Ceux-ci constituent, selon lui, un trésor commun à protéger et non pas à limiter dans leur mobilité.