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La dyslexie chez l’enfant : la prise en charge fait défaut

La dyslexie est l’un des motifs de consultation les plus fréquents en pédopsychiatrie, selon Dre Imane Oukheir, pédopsychiatre et psychothérapeute. Ceci témoigne de la prise de conscience de la part des parents de ce trouble qui peut, en effet, constituer un véritable frein à l’apprentissage. L’experte regrette, toutefois, le fait que la plupart des enfants diagnostiqués dyslexiques ne suivent pas le parcours des soins, à cause notamment de l’aspect financier et de la pénurie de professionnels.

La dyslexie chez l’enfant : la prise en charge fait défaut
La dyslexie est un problème persistant dont la prise en charge est incontournable.

La dyslexie est l’un des troubles d’apprentissage les plus connus aujourd’hui. Elle touche 5 à 10% de la population mondiale, selon les derniers chiffres de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Au Maroc, il n’existe pas pour l’heure de chiffres officiels sur le nombre de cas de dyslexie, mais les spécialistes contactés par «Le Matin» affirment que ce trouble d’apprentissage constitue l’un des motifs de consultation les plus fréquents en pédopsychiatrie.

Joint par «Le Matin», Dre Imane Oukheir, pédopsychiatre et psychothérapeute, confirme que les parents n’hésitent plus à amener leurs enfants pour consulter en cas d’apparition de signes inquiétants. Elle explique à cet égard que la dyslexie est un trouble sévère et durable du processus d’acquisition de la lecture chez un enfant d’intelligence normale et qui est normalement scolarisé. «Les premiers signes apparaissent à l’âge de 5 ans, mais le diagnostic ne peut être posé qu’à l’âge de 7 ou 8 ans», souligne-t-elle. Et d’ajouter que l’origine de ce trouble est plurifactoriel avec la présence d’un substratum organique mal élucidé associé à des facteurs externes comme un contexte social défavorable ou des conditions de scolarisation perturbées. «L’enfant qui souffre de dyslexie présente, en effet, des difficultés à reconnaître les mots. Il a tendance, sans le faire exprès, à inverser ou remplacer des lettres par d’autres, ce qui nuit à la vitesse et à la précision de sa lecture», détaille l’experte. La spécialiste appelle ainsi à assurer la prise en charge de l’enfant dyslexique pour éviter l’aggravation de la situation, mais aussi et surtout pour lui permettre de suivre sa scolarité et de se développer.

Ces freins à la prise en charge…
La dyslexie est un problème persistant dont la prise en charge est incontournable. Sur ce volet, Dre Oukheir estime qu’une fois le diagnostic établi, les parents ne poursuivent pas le processus de prise en charge qui, dans la majorité des cas, requiert des séances de rééducation adaptées. Malheureusement, regrette-t-elle, ceci pourrait avoir des répercussions néfastes comme l’incapacité à s’adapter à l’environnement scolaire et éducatif. Pour Dre Oukheir, il existe bel et bien des freins à la prise en charge. Il s’agit, entre autres, de l’aspect financier, la pénurie des professionnels et le manque d’orientation des enfants. «Au Maroc, des efforts sont menés par le ministère de l’Éducation nationale pour assurer la réussite du parcours scolaire des enfants atteints de dyslexie, mais le coût de la prise en charge et la pénurie des professionnels restent en deçà des attentes dans le contexte actuel», note la spécialiste. Et d’ajouter que la prise en charge est un travail d’équipe auquel la famille, l’école et l’enfant lui-même doivent contribuer en se basant sur l’orientation des professionnels.

Une précision d’une importance cruciale : les enseignants jouent un rôle très important dans le dépistage de ce trouble et dans l’accompagnement des enfants qui en souffrent, «d’où la nécessité de les former à ce propos», recommande Dre Oukheir. En effet, ajoute-t-elle, les enseignants doivent être suffisamment outillés en matière de connaissances et de techniques pour pouvoir réduire l’échec scolaire et éviter d’aggraver les difficultés auxquelles est confrontée cette catégorie d’élèves. 

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