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Élections partielles : la lecture du politologue Ahmed El Bouz

Les élections partielles organisées jeudi 21 juillet dans les circonscriptions d’Al Hoceïma, Médiouna et Meknès se sont soldées par la réédition des résultats du scrutin du 8 septembre 2021. Le Rassemblement national des indépendants, qui conduit la majorité gouvernementale, n’a pas manqué de s’en féliciter, d’autant qu’il est en butte à une forte campagne sur les réseaux sociaux visant son président. Voici la lecture du politologue Ahmed El Bouz.

Élections partielles : la lecture du politologue Ahmed El Bouz
Ph. Saouri

Les élections partielles organisées jeudi dans les circonscriptions d’Al Hoceïma, Médiouna et Meknès étaient particulièrement attendues, dans la mesure où elles interviennent dans un contexte marqué par une vive campagne contre le président du RNI et Chef du gouvernement sur les réseaux sociaux, à cause notamment de la flambée des prix des carburants. Comme il est fréquent dans pareilles circonstances, des observateurs s’attendaient à un vote-sanction, mais rien de tel ne s’est produit.

Dans la circonscription d’Al Hoceïma, le candidat du RNI est même arrivé en tête des élections qui s’y sont déroulées. Selon les résultats provisoires annoncés après le dépouillement de 100% des bureaux de vote, le candidat du parti de la colombe, Boutahar El Boutahiri, a devancé ses confrères représentant les deux autres partis de la coalition gouvernementale, Mohamed Hamouti du PAM et Noureddine Moudiane de l’Istiqlal, et le candidat de l’USFP (opposition) Abdelhak Amghar.

Le principal perdant dans cette circonscription est le Mouvement populaire, dont le candidat Mohamed Laaraj n’a pas pu récupérer son siège après l’invalidation de son élection par la Cour constitutionnelle. Dans la circonscription de Meknès, le siège disputé est revenu dans le giron du RNI et de la famille Tahiri. La candidate Sofia Tahiri a en effet remporté les élections partielles au niveau de cette circonscription et succède ainsi à son frère Badre Tahiri, dont le siège a été invalidé par la Cour constitutionnelle. Commentant cette victoire électorale, le coordinateur régional du parti de la colombe dans la région de Fès-Meknès, Mohamed Chaouki, n’a pas hésité de la qualifier de «mini-plébiscite» en faveur de sa formation.

Dans la circonscription de Médiouna, le candidat du Parti de l’Istiqlal, Hachim Amine Chafik, a remporté le siège qui était à pourvoir après dépouillement des voix exprimées. M. Chafik, dont l’élection a été annulée par la Cour constitutionnelle en mai dernier, reprend ainsi sans surprise son siège à la Chambre des représentants. Dans sa lecture des élections partielles organisées dans ces districts, le politologue Ahmed El Bouz estime que c’est le contexte dans lequel se sont déroulées ces élections qui leur confère cette importance.

Dans une déclaration au «Matin», M. El Bouz explique que c’est cette campagne menée dans les réseaux sociaux contre le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch qui a amené certains à envisager le scénario du vote sanction. «Autrement, ces élections seraient même passées inaperçues», analyse le politologue. Par ailleurs, et pour ce qui est des leçons à tirer de ces élections partielles, il n’est pas évident de dresser un tableau global et de tirer des conclusions générales, comme c’est le cas à l’issue des élections générales, poursuit M. El Bouz. «Ces élections se caractérisent par une faible mobilisation des électeurs. Seuls les votants faisant partie des inconditionnels des partis politiques prennent la peine de se rendre aux urnes», explique-t-il.

Concernant le Parti de la justice et du développement, dont l’échec fulgurant du 8 septembre s’est à nouveau confirmé lors de ces élections, M. El Bouz a souligné que même le secrétaire général de cette formation, Abdelilah Benkirane, ne se faisait pas d’illusions sur le résultat de cette échéance. Ces élections sont dominées par la logique des «fiefs électoraux» et les candidats des partis de la majorité étaient bien dans les leurs. Le résultat presque surprenant de ces élections est la défaite de l’ex-ministre de la Culture et candidat du Mouvement populaire, Mohamed Laaraj. «Mais au vu des résultats du scrutin du 8 septembre dernier, on se rend compte que l’écart entre lui et le candidat ayant remporté jeudi le quatrième siège, en l’occurrence l’USFPiste, Abdelhak Amghar, était vraiment minime», précise le politologue.

Lire aussi : Elections partielles à Al Hoceima et Meknès : la domination de la majorité se confirme

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