L’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), en partenariat avec l’Association des régulateurs méditerranéens de l’énergie (MEDREG), a accueilli, du 21 au 23 juin 2022 à Marrakech, des délégations venant de plusieurs pays conduites par les présidents des régulateurs de l’énergie de la région méditerranéenne. Objectif : échanger sur les moyens de renforcer les synergies au niveau régional à la lumière de la conjoncture énergétique mondiale actuelle.
Durant ces trois jours, des réunions de gouvernance de haut niveau ont été tenues sanctionnées par l’organisation d’une conférence sur une régulation cohérente pour accélérer la transition énergétique sous les contraintes de la sécurité d’approvisionnement. «Notre ambition est de faire de cette rencontre une plateforme d’échanges entre les différents acteurs de la région pour développer davantage de synergies pour accélérer la transition énergétique et l’intégration des énergies renouvelables dans nos réseaux», a déclaré, à cette occasion, le président du MEDREG, Petrit Ahmeti. L’enjeu étant de répondre aux inquiétudes sur la sécurité d’approvisionnement en énergie, à la lumière des conflits actuels en Europe, en diversifiant les sources d’énergie et en développant les interconnexions entre les pays de la région.
Même son de cloche auprès du président de l'Autorité nationale de régulation de l'électricité, Abdellatif Bardach, qui a souligné que «l’indépendance énergétique ne peut se faire que dans le cadre d’une interdépendance qui permet de mobiliser les ressources énergétiques les plus compétitives, les plus diversifiées, les plus durables et les plus fiables là où elles se trouvent pour alimenter les zones de consommation là où elles sont situées». Et de noter que l’énergie ne doit pas être considérée comme étant le nerf de la guerre, mais plutôt celui de la paix et de la prospérité, à travers la création d’un espace euro-méditerranéen où les flux d’énergie circuleront librement.Le Maroc, hub énergétique régional entre l’Afrique et l’EuropeLors de cette rencontre, les intervenants ont souligné le rôle du Maroc en tant que leader régional de la transition énergétique engagé en faveur du renforcement des interconnexions énergétiques entre l’Afrique et l’Europe. «Nous avons un choix politique volontariste qui a été fait au plus haut niveau par S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, pour une stratégie énergétique ambitieuse fondée essentiellement sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’intégration régionale. Cette stratégie est aujourd’hui plus pertinente que jamais et nous l’articulons autour de trois objectifs : la durabilité, la flexibilité et la compétitivité», a affirmé la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali.Dans ce sens, la responsable a plaidé pour une régulation cohérente qui devrait pousser vers plus d’intégration et d’optimisation des marchés dans la région. Une intégration pour laquelle le Maroc s’est engagé à travers plusieurs projets, notamment au niveau des réseaux et des marchés de l’électricité communs. Le premier projet concerne le renforcement de l’interconnexion avec l’Espagne par une nouvelle ligne de 700 mégawatts (MW), à un coût estimé à 158 millions d’euros. Le deuxième projet est relatif à la mise en place d’un projet d’interconnexion avec le Portugal avec une ligne de 1.000 MW, dont l’étude de faisabilité est en cours, à un coût estimé à 735 millions d’euros. Le troisième projet en perspective est celui de l’interconnexion avec la Mauritanie. Par ailleurs, le Maroc a donné son accord pour la mise en place d’un marché arabe commun de l’électricité.