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Les enfants également concernés par les violences basées sur le genre

Les stéréotypes de genre favorisent des manifestations de violences non seulement à l’égard des femmes, mais aussi à l’égard des enfants. C'est ce qu'indique l’Association Meilleur avenir pour nos enfants. L’Association a également partagé les résultats de sa dernière étude sur la prévalence du phénomène des violences faites aux enfants au sein de la société marocaine, et ce à l’occasion de la campagne mondiale des 16 Jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes.

Les enfants également concernés par les violences basées sur le genre

Depuis le lancement de la campagne mondiale des 16 Jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes le 25 novembre dernier, plusieurs associations se mobilisent pour vaincre ce fléau. Mais rares sont celles qui évoquent les violences faites aux enfants, l’une des formes les plus abjectes des violences basées sur le genre et qui touchent des milliers d’enfants à travers le monde et au Maroc.

Les violences sexuelles représentent 25,3% des violences qui touchent les enfants 

D’après l’Association Meilleur avenir pour nos enfants (Amane), les violences sexuelles, qui représentent un quart des violences subies (25,3%), concernent nettement plus souvent les filles (61%). Et bien que 39% des victimes de violences sexuelles soient des garçons, il règne un préjugé tenace dans l’imaginaire collectif selon lequel les garçons ne seraient pas concernés par des situations d’abus ou d’exploitation sexuels. «Les stéréotypes de genre inculqués dès l’enfance favorisent, tout au long de la vie, des manifestations de violences qui sont en partie liées aux représentations sociétales de la féminité, telle que la soumission, et de la masculinité, telle que la virilité, et qui restent très ancrées dans les mentalités. Les types de violences subies par les enfants dès le plus jeune âge et la conceptualisation sociale de la violence varient d’ailleurs selon leur sexe. À titre illustratif, les parents et les éducateurs considèrent, par exemple, que la violence physique à l’égard des garçons est tolérable, car c'est un signe de “bonne” éducation», indique l’Association.

La famille souvent impliquée dans la violence contre les enfants 

Dans une étude réalisée par «Amane» en 2021 sur la prévalence du phénomène des violences à l’égard des enfants, l’Association souligne que ces actes de violence, commis par des adultes proches de l’enfant, sont souvent passés sous silence. «Il s’agit d’actes sexuels imposés par la force, la menace, la contrainte ou la surprise, par un des parents ou des membres de la famille (inceste), par des amis de la famille, par des personnes d’autorité (milieux scolaire, religieux) ou encore sur les réseaux sociaux. La crainte pour l’enfant de dénoncer des actes sexuels infligés par un proche, combinée au caractère tabou de la sexualité au Maroc, conduit au non-dévoilement des situations de violences sexuelles et donc à une sous-estimation du phénomène», souligne l’Association dans son étude. Selon les spécialistes de la protection de l’enfance consultés dans le cadre de cette enquête, les conséquences directes des violences à l’égard des enfants au Maroc sont très graves. Il s’agit notamment de l’augmentation du risque d’exploitation des enfants dans le travail et dans la prostitution, pour venir en aide aux familles dont les revenus ont diminué du fait de la crise sanitaire. Ces mêmes spécialistes signalent également l’augmentation du risque de mariage d’enfants, un risque qui affecte surtout les filles.

Le lien entre violence faite aux femmes et celle contre les enfants 

L’Association précise, en outre, que les violences vécues par les femmes ont aussi des conséquences sur leurs enfants, comme le démontrent plusieurs témoignages recueillis dans le cadre de cette étude. «Les normes sociales affectant les femmes et les discriminations subies au quotidien ont un impact indirect sur leurs enfants. Étant donné l’ampleur du phénomène, il est crucial d'accorder une attention particulière aux enfants de mères victimes de violence domestique. En effet, les violences perpétrées contre des figures familiales ont un impact qui peut être très grave sur le développement physique, émotionnel et social de l’enfant. Sans même parler des conséquences symboliques, avec l’incorporation de stéréotypes conduisant à la reproduction du cycle de la violence, les conséquences psychologiques de l’exposition à la violence peuvent toucher à la santé des enfants et affecter leur développement scolaire», explique «Amane». Et d’ajouter que «la lutte contre les violences sexuelles à l’égard des enfants passe par le changement des mentalités et la libération de la parole». L’Association rappelle, enfin, que sa mission consiste à informer et sensibiliser les enfants aux violences sexuelles afin qu’ils sachent en repérer les signes, comment s’en protéger et vers qui se tourner pour en parler. «Amane» travaille également avec les adultes, et notamment avec les parents, les travailleurs sociaux et les enseignants, pour qu’ils renforcent leur compréhension du phénomène et sachent comment accompagner les enfants en cas de suspicion ou de violence sexuelle avérée.

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