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Sécurité alimentaire : Les enjeux mondiaux en débat à l’Université Mohammed VI Polytechnique

Tout à son engagement pour la recherche, l’innovation et la coopération académique, l’Université Mohammed VI Polytechnique a réussi le pari de délocaliser au Maroc, une fois sur deux, les «Tables rondes de l’Arbois». Ce rendez-vous annuel incontournable de l’Université d’Aix-Marseille a vu les travaux de la 12e édition se dérouler à Benguérir sur le thème «Nourrir le monde : les enjeux, les limites».

Sécurité alimentaire : Les enjeux mondiaux en débat à l’Université Mohammed VI Polytechnique
Daniel Nahon, fondateur des «Tables rondes de l’Arbois». Ph. Seddik

L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) a réussi le pari de réunir à Benguérir d’éminents chercheurs, des scientifiques de renom et des décideurs de haut niveau autour d’un sujet d’actualité, «Nourrir le monde : les enjeux, les limites». Cette importante manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la douzième édition des «Tables rondes de l’Arbois», rendez-vous annuel incontournable de l’Université d’Aix-Marseille, s’est tenue pour la première fois en dehors de l’Hexagone. «Nous travaillons avec le fondateur des Tables rondes, Daniel Nahon, originaire du Maroc, dans le cadre de nos projets de recherche. Nous avons donc réussi à amener cet événement ici au Maroc», nous explique le directeur de l’UM6P, Hicham El Habti.

À ce propos, Daniel Nahon affirme, pour sa part, qu’il a été décidé d’organiser cet événement au Maroc. «On va désormais essayer de trouver une solution pour alterner ces tables rondes, une fois au Maroc et une fois à Aix-Marseille Université. Car le Maroc joue un rôle crucial pour l’Afrique. On veut aussi englober la Méditerranée et l’Afrique dont les enjeux sont capitaux. Le monde ignore encore l’Afrique, ce qui est une erreur politique grave. Or le Maroc a compris et décidé de s’intéresser de l’Afrique», déclare-t-il en réponse aux questions du journal «Le Matin». En effet, selon les organisateurs, la tenue de cette 12e édition au Maroc symbolise la volonté des Tables rondes de l’Arbois de s’ouvrir à un continent africain en pleine émergence scientifique, culturelle et économique, pour lequel la nutrition durable demeure un objectif majeur de développement. «Cette édition se tient également dans un contexte global de désinformation et de pseudoscience, nécessitant une communication plus renforcée entre la communauté scientifique et un public en quête perpétuelle de réponses basées sur les sciences exactes», souligne-t-on dans un communiqué diffusé à cette occasion. Ainsi, forte de son engagement pour la recherche, l’innovation et la coopération académique à l’international, l’UM6P a veillé depuis son inauguration à stimuler la réflexion scientifique ayant un impact sur les enjeux stratégiques de développement durable.

Après «la Semaine de la Science» et les «Journées scientifiques» en 2021, la tenue des Tables rondes de l’Arbois constitue donc une nouvelle concrétisation de la stratégie de l’Université visant la démocratisation de l’accès à la production scientifique de pointe par les citoyens, les décideurs et les faiseurs d’opinions. Justement, le principe de ces tables rondes, même si les orateurs principaux sont des chercheurs et des hommes de science, est de s’ouvrir sur les populations et d’échanger avec elles. C’est dans cet esprit que le contenu de cette édition a été suivi – contexte pandémique oblige – en streaming dans l’ensemble des universités marocaines, relève Hicham El Habti. Le thème choisi est pertinent, vu la situation géopolitique et la flambée des prix des produits de base.

«Leur production est un enjeu majeur pour une population en croissance. La sécurité alimentaire est une condition sine qua non de tout développement», explique-t-il lors de la séance d’ouverture des travaux de cette édition des Tables rondes de l’Arbois, en lançant à l’attention des scientifiques une série de questions. En effet, il s’est demandé comment le réchauffement climatique impacte la production agricole. Quel est le volume des terres arables en Afrique ? Pourquoi cette dernière peine-t-elle à subvenir à ses besoins ? Pourquoi la santé recule-t-elle, même si on y mange mieux ? Autant de questions qui ont cadré les débats de la journée de mercredi et qui se poursuivent aujourd’hui toute la journée. Ainsi, dans ce cadre, Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine, a souligné (dans une communication qui a été lue en son nom lors de cette rencontre) que l’Afrique n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs tracés en matière de sécurité alimentaire, en soulignant le paradoxe qui existe entre le volume important des terres arables dans le continent et le manque de production en la matière. Le constat est sans appel : en 2020, le nombre de personnes souffrant de manque de nutrition est estimé à 280 millions (un cinquième de la population africaine).

Aussi, 450 millions souffrent d’insécurité alimentaire, alors que la demande intérieure des produits de consommation croit 10 fois plus que la production agricole. Par ailleurs, d’autres problématiques ont été soulevées lors des échanges dans le cadre de ces Tables rondes. Les thématiques abordées étaient variées, allant du milieu naturel dont dépend la production de nourriture, au rôle du réchauffement climatique global, en passant par les ressources en eau, les énergies renouvelables, les terres arables et les techniques agricoles. Pour chacun de ces thèmes, des experts de renom ont exposé les dernières avancées scientifiques dans leurs domaines respectifs. «L’ambition de cette édition des Tables rondes de l’Arbois est la valorisation de la culture scientifique autour d’un sujet d’intérêt général, tout en favorisant l’accessibilité et la compréhension de son apport scientifique», tel est le défi que les organisateurs s’efforcent de relever.

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