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Enseignants-cadres des AREF : la fonction publique ou l’escalade !

Alors que l’on entre dans la dernière ligne droite pour la révélation du nouveau statut des fonctionnaires de l’Éducation nationale, les appels de la Coordination nationale des enseignants contractuels à maintenir le cap sur la voie de l’escalade ne faiblissent pas. Dans un récent communiqué, celle-ci appelle ses adhérents à boycotter le système Massar et à ne pas transmettre les notes des élèves à l’administration, annonçant une nouvelle année scolaire très agitée.

Enseignants-cadres des AREF : la fonction publique ou l’escalade !

En réponse à la dernière annonce faite par Chakib Benmoussa, la Coordination nationale des enseignants contractuels se garde bien d’adoucir ses positions. En effet, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, avait annoncé mercredi dernier, à l’occasion de la Journée internationale de l’enseignant, l’annulation des 12 statuts fondamentaux régionaux qui régissent les enseignants-cadres des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF) et leur remplacement par un statut fondamental unique garanti par l’État via l’adoption d’un décret. «Ce statut garantira les mêmes droits, opportunités et parcours professionnel que les enseignants fonctionnaires de l’État, tout en poursuivant le recrutement régionalisé afin d’assurer un service d’enseignement public au niveau de tout le territoire national», avait indiqué M. Benmoussa dans une lettre adressée aux enseignants.

Le ministre a en outre précisé que l’intégration des enseignants cadres des AREF dans ce nouveau statut unique leur permettra de bénéficier d’indemnités avec effet rétroactif à la date de leur recrutement, ainsi que de tous les avantages comme le droit de participation à tous les concours professionnels et le droit à la mobilité nationale.

La principale revendication des enseignants contractuels, à savoir l’intégration de la fonction publique, semble être réglée selon cette annonce. Et pourtant, la Coordination vient d’annoncer le 7 octobre (soit deux jours après l’annonce du ministre) son attachement à «l’intégration dans les rangs de la fonction publique» et à «la poursuite de la lutte pour faire échec au plan de contractualisation». La Coordination, à travers le même communiqué, appelle ses membres à boycotter le système Massar et à ne pas transmettre les notes des étudiants à l’administration, ce qui équivaut à une grève ouverte, selon le membre du bureau national de la Coordination, Saad Abail. Ce dernier, interrogé par «Le Matin» sur les raisons de cette escalade, a déclaré que le point nodal relatif à la création de postes budgétaires au sein du MEN pour les enseignants-cadres des AREF n’avait pas été atteint. «Ce que le ministre a dit sur le nouveau statut unique et sur le fait de garantir les mêmes droits et obligations pour les enseignantscadres des AREF, au même titre que leurs confrères fonctionnaires, est très bien, mais la principale demande portant sur la création de postes budgétaires au sein du ministère n’a pas été satisfaite et, par conséquent, leurs salaires continueront à apparaître dans la colonne “équipement”», explique M. Abail, ajoutant qu’en la maintenant ainsi, «cette situation consacrera la fragilité du statut de cette catégorie d’enseignants».

La Coordination a également appelé ses membres à porter des brassards rouges le mercredi 19 octobre et à observer des sit-in pendant les récréations du matin et de l’après-midi pour protester contre les procès intentés contre les enseignants (dont 10 qui encourent une peine de prison ferme pour une durée d’un an et plus) et à se préparer à organiser des marches régionales durant les prochaines vacances et à mener d’autres formes de protestation contre les retenues salariales décidées par les Académies. Sur le même sujet, le nouveau secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), Abdellah Ghmimat, a déclaré au «Matin» que la question de l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique a toujours été au cœur des discussions entre le ministère et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement. Et d’affirmer que les syndicats sont solidaires de cette revendication des enseignants contractuels, d’autant plus qu’elle ne coûtera rien au Budget de l’État (étant donné que le budget des AREF provient du Budget général de l’État) et que la situation précaire de 120.000 enseignants contractuels aujourd’hui, qui atteindront 200.000 dans deux ou trois ans sur les 316.000 que compte le corps enseignant, se répercutera négativement sur la qualité de l’école publique.

Le nouveau SG de la FNE a également souligné que cette question aurait pu être résolue après les deux ou trois premières réunions et qu’il est absolument nécessaire d’intégrer les enseignants contractuels dans la fonction publique, comme c’est le cas dans tous les pays disposant d’un système éducatif performant.

>> Lire aussi : École publique : une année ponctuée de grèves se profile à l’horizon

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