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Ayoub Naïm, l'auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre «Fake» à cœur ouvert

Après «Allah Islah» et «Khedmouni», la troupe 19 H Théâtre séduit le public avec sa nouvelle création «Fake». Cette pièce comique en darija traite le phénomène de la désinformation et plusieurs sujets sociaux. Ce spectacle est programmé le 27 mai à 20 h au complexe culturel Mohamed Zefzaf à Casablanca dans le cadre du Festival international «Théâtre et Cultures». Avant d'y aller, Ayoub Naim, le créateur de la pièce, vous donne quelques détails.

Ayoub Naïm, l'auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre «Fake» à cœur ouvert

Votre pièce de théâtre Fake participe le 27 mai au Festival international «Théâtre et Cultures». Parlez-nous de cette création artistique ?

Fake est une nouvelle production que j’ai écrite et mise en scène.

L’idée est née de l’observation de l’évolution du paysage médiatique ces dernières années. Comme j’étais journaliste j’ai eu une place de choix pour constater comment se prolifère l’information. J’ai voulu allier les deux univers du théâtre et du journalisme afin de sensibiliser aux fake news.

C’est un travail d’équipe lancé il y a 2 ans avec la troupe 19 h Théâtre qui réunit des amoureux des planches, dont des lauréats du conservatoire et de l’Institut Supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle. L’écriture de la pièce a commencé avant la pandémie Covid-19. La production a été retardée à cause de la crise sanitaire mais nous avons profité de la fermeture des théâtres pour peaufiner le travail et améliorer le texte.

C’était également une occasion pour nous inspirer du phénomène de désinformation qui a accompagné la crise.

Fake est une pièce comique qui traite un sujet sérieux. C’est une manière de dénoncer l’accès absurde aux fausses informations.

On a choisi de traiter cela via le personnage d’El Mokhtar dont la vie sera chamboulée par une fake news. Il se retrouvera dans une situation rocambolesque et sera embarqué dans une succession de malencontreux événements complètement invraisemblables et surréalistes. Des faits qui seront faussement relayés et sournoisement détournés par des médias véreux. Une journée qui bouleversera à tout jamais sa vie et celle de son entourage.

Comment réagit le public à un tel sujet ?

Le public est très sensible à cette question que nous présentons de manière légère et intéressante.

On en rigole et on se rend compte qu’on peut tous être victimes des fake news. Il y a plusieurs degrés de lecture de cette thématique qui représente le fil rouge de la pièce. Fake traite également le fatalisme, la superstition, la bureaucratie ainsi que plusieurs sujets du quotidien du Marocain lambda.

Que représente pour vous la participation au Festival international «Théâtre et Cultures» ?

Nous sommes très contents et fiers d’être sélectionnés pour participer à ce festival. Ce n’est pas la première fois que nous y participons. 19 h Théâtre y a déjà présenté «Allah Islah» et «Khedmouni» en darija.

C’est toujours intéressant de participer à un festival de théâtre et d’avoir les retours de professionnels.

Le festival réunit un public particulier qui veut discuter avec les comédiens, l’auteur… s’intéresse aux coulisses. C’est un moment festif pour nous. On profitera de la présentation du 27 mai pour fêter le théâtre, cet art qui renait de ses cendres.


Est-ce qu'il y a un grand public marocain qui vient au théâtre ?

Le retour aux salles de spectacles est compliqué après la crise sanitaire. Les gens préfèrent rester chez eux mais après la baisse des cas, on est en train de reprendre la vie normale, on enregistre des guichets fermés.

Il y a beaucoup de produits culturels et un contenu de qualité au Maroc.

Malheureusement, tous les évènements se déroulent en deux mois et il y a peut-être un petit décalage entre la demande et l’offre assez abondante. C’est pour cela que la demande en termes de théâtre est encore basse.

Le public marocain a besoin de se réconcilier avec cet art qui se différencie des autres médiums par la particularité de voir les comédiens, d’interagir avec eux. Il suffit d’essayer une première fois pour avoir envie de revenir au théâtre.

Pourquoi vous avez choisi d’écrire en darija ?

19 H Théâtre n’écrit pas uniquement en darija. On a fait la pièce «Rangés» en français. Le choix de la langue s’impose selon les thématiques. Dans Fake, nous avons choisi la darija, car elle parle à tout le monde surtout avec l’aspect comique de la chose. Néanmoins, la darija est plus compliquée dans le choix des mots notamment pour traiter et vulgariser un secteur technique comme le journalisme.

Comment vous vous êtes retrouvé dans le théâtre ?

Je fais du théâtre depuis 2005. J'ai fait des cours dramatiques dans le conservatoire d'art dramatique Anfa à Casablanca avec Abdelhak Khaïri puis au conservatoire du boulevard de Paris. En parallèle, j'ai fait une formation de juriste. J'ai travaillé dans le journalisme sans laisser tomber pour autant le théâtre. Avant Fake, j'essayais de garder une distance entre ces deux domaines.

Quelles sont vos sources d'inspirations ?

Je suis plutôt le cinéma. Je me suis principalement inspiré pour Fake de films comme un Après-midi de chein, Inside Man, Fight Club. Je voulais faire des choses plus cinématographiques dans le théâtre.

Fake met en simultanée trois espaces en même temps jusqu’au moment ou on les voit en collision.

Mon inspiration est aussi théâtrale.

Quels sont vos projets ?

En théâtre, je voudrais faire vivre un peu plus Fake.

J'ai envie de replonger dans l'écriture et la mise en scène. Je reflechis à d'autres créations mais c'est encore des brouillons.

On va revenir à notre pièce Allah Islah programmée le7 juin au Megarama Casablanca et le 11 juin à la salle Bahnini à Rabat.

*********

Équipe de la pièce

• Écriture et mise en scène : Ayoub Naïm
• Interprétation : Ismail Alaoui, Imane Hadi, Hicham Echouhani, Hind Bennani, Latifa Hadi, Abdelhakim Aabour et Fatine Rahhou
• Scénographie et lumière : Mohamed Amine Ait Hammou
• Création son : Taoufik Belakhdar
• Régie générale : Mohamed Mahfoud
• Affiche : Aicha El Beloui
• Avec le soutien de l'Uzine Fondation Touria et Abdelaziz Tazi

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