Face à la résurgence de la Covid-19 et son variant Omicron, l’Association nationale des gestionnaires et formateurs des ressources humaines (AGEF) appelle ses adhérents à privilégier le recours au télétravail au vu des données épidémiologiques actuelles. Un appel qui va dans le même sens que celui de la CGEM. «Il est fortement recommandé de revenir, autant que faire se peut, au télétravail», déclare au journal «Le Matin», Zakaria Rbii. Il a d’ailleurs rappelé l’importance de ce mode de travail pour faire face à cette accélération fulgurante des contaminations avec la propagation du nouveau variant Omicron. Pourtant, selon notre interlocuteur, 70% des entreprises sondées, dans le cadre des échanges de pratiques entre professionnels RH, optent pour le présentiel contre 30% seulement pour le distanciel. «Une tendance qui doit être pratiquement renversée au moins jusqu’à fin janvier début février, parce qu’on considère que le pic de la troisième vague Omicron est entre le 25 et le 30 janvier 2022», précise M. Rbii. Tout cela pour dire qu’il faut adapter les méthodes de fonctionnement en fonction de la situation épidémiologique liée à la Covid-19. Un message pratiquement partagé par l’ensemble des adhérents de l’AGEF, rassure le porte-parole des professionnels RH.
Une enquête de ReKrute menée auprès de 2.709 salariés marocains, œuvrant majoritairement dans de grandes et moyennes entreprises, rendue publique récemment, répond à cette question. Il en ressort que plus de la moitié des Marocains (57%) préfèrent combiner télétravail et présentiel, malgré les difficultés techniques liées à ce mode de gestion. Un choix qui se justifie par le fait que le cumul entre le présentiel et le distanciel a mis en lumière certains bénéfices : un gain de temps, un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, la réduction du stress et de la fatigue et un gain de productivité. Selon la même source, 72% des personnes en télétravail sont allés jusqu’à aménager un espace de travail chez eux et ont l’intention de s’y investir dans le futur. Côté satisfaction, les résultats révèlent que 67% des télétravailleurs interrogés sont pleinement satisfaits, dont 25% vont jusqu’à la décrire comme «extraordinaire». En contrepartie, le télétravail n’est pas toujours rose. Les inconvénients existent aussi avec en tête le débordement du temps de travail sur la vie personnelle. Viennent par la suite le manque de reconnaissance et une importante charge de travail.
Le télétravail ne profite pas qu'aux collaborateursToujours selon ReKrute, les entreprises marocaines semblent également favorables au télétravail. Quelque «62% des participants à cette enquête disent que leurs entreprises l’appliquent aujourd’hui, dont 13% qui déclarent que leur entreprise a basculé en télétravail à temps complet, contre 38% qui disent que leur entreprise fonctionne encore en présentiel». Ce constat dépend du secteur d’activité, de la taille et de la culture de l’entreprise et du style de management adopté. Ainsi, 62% des entreprises œuvrant principalement dans le secteur des centres d’appel, de l’informatique, de la banque, de l’automobile, de la comptabilité et du BTP appliquent ce mode de gestion.
Un autre fait marquant observé se rapporte au fait que le télétravail fait grimper la productivité des salariés. 71% des salariés marocains en télétravail déclarent être plus productifs, et 80% des participants à cette enquête, qui font des réunions à distance, pensent que ces dernières sont plus efficaces que les réunions physiques. Néanmoins, 57% se plaignent des difficultés techniques qui, parfois, peuvent être source de démotivation et de baisse de productivité. Selon les données de cette enquête, la mauvaise connexion internet et l’inadaptation des outils de travail représentent les deux facteurs clés qui font que les salariés travaillant à distance se sentent moins productifs.