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Faux gardiens de voitures : il est grand temps de mettre fin à l'anarchie !

Les dépassements des gardiens de voitures sont légion et de plus en plus dangereux. Non-respect des autorisations, comportements déplacés avec les clients, tarifs exagérés, agressions, mafia de location des espaces... les exemples sont multiples et le désarroi des citoyens grand. L'assassinat dernièrement d'un jeune homme à Fès par un gardien de voitures a été la goutte qui avait fait déborder le vase et qui implique une réaction ferme des autorités concernées. Les internautes expriment clairement leur mécontentement et appellent à la suppression des «gilets jaunes». Les spécialistes contactés par «Le Matin» estiment qu’un contrôle rigoureux de ce secteur, qui fonctionne dans l’anarchie absolue, est plus ce que nécessaire.

Faux gardiens de voitures : il est grand temps de mettre fin à l'anarchie !
La gestion des espaces de stationnement et des parkings est régie par la Loi organique 113-14 relative aux Communes, dont l’article 83 évoque clairement les prérogatives communales en la matière.

C’est plus qu’une nécessité… une urgence ! L’affaire du jeune homme tué à Fès par un gardien de voitures remet sur la table la problématique liée à la gestion des gardiens de voitures, qu’on appelle aussi les «gilets jaunes». La victime, après avoir garé sa moto, aurait refusé de payer le gardien, jugeant que celui-ci ne disposait pas d’une autorisation. L’incident a suscité l'indignation des Marocains sur les réseaux sociaux. Des internautes qui appellent à nouveau à la suppression définitive du phénomène des «gilets jaunes». Un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur. Installés dans chacune de nos rues, ces «gilets jaunes» ne cessent de courir entre les voitures pour encaisser les frais de surveillance. Ces scènes se répètent à longueur de journée. Pis encore, les automobilistes se voient obligés de faire face à des gardiens qui fixent eux-mêmes les tarifs pouvant aller jusqu’à 20 DH dans certains espaces à Casablanca. Les citoyens pointent également du doigt les comportements désobligeants et parfois agressifs de ces gardiens, ce qui donne lieu à des scènes de bagarre qu’on voit de plus en plus dans les rues. C’est la pagaille à tout-va !

Des scènes d'anarchie répétée
C'est pratiquement le quotidien des faux gardiens de voitures ! Il y a ceux qui imposent leurs tarifs aux automobilistes, ceux qui manquent de respect aux clients, voire les agressent verbalement et, pire encore, physiquement, et puis ceux qui «maltraitent» les voitures qui leurs sont confiées. Des scènes que l'on peut remarquer chaque jour et qui démontrent un niveau inacceptable d'incivisme. Certains faux «gilets jaunes» profitent du besoin des automobilistes de trouver un stationnement le plus rapidement possible et le plus proche des lieux où ils se rendent, pour enfreindre les règles de l'éthique d'abord et aussi celles qui réglementent le secteur. Le comble de ces agissements arrive même au meurtre comme ce qui est arrivé à Fès. Quelles qu'en soient les circonstances, ces agissements sont inacceptables et doivent être stoppés.

Quelle gestion ?
«La gestion des espaces de stationnement et des parkings est régie par la Loi organique 113-14 relative aux communes, dont l’article 83 évoque clairement les prérogatives communales en la matière», explique Jalal Hakimi, avocat au barreau de Casablanca. Et d’ajouter qu’en vertu de cet article, «la commune crée et gère les services et équipements publics nécessaires à l’offre des services de proximité dans les domaines du transport public, y compris l’assainissement liquide et solide et les stationnements des véhicules». La responsabilité du contrôle et d’encadrement de ce service public qu’est le stationnement est donc attribuée aux Conseils locaux. Ces derniers sont tenus, d’une part, d’octroyer les autorisations aux gardiens et, d’autre part, de veiller au respect des contrats conclus avec les sociétés délégataires désignées pour gérer certains parkings ou endroits de stationnement. Partant de ces éléments juridiques, force est de reconnaître que c’est la prolifération des faux gardiens qui pose problème. Sur ce volet, Saïd El Mouhtadi, coordinateur général des associations professionnelles de gardiennage de voitures à Casablanca, confirme que si le secteur opère aujourd’hui dans l’anarchie absolue, c’est bel et bien à cause de ceux qui violent la loi. «Si des personnes travaillent légalement avec des autorisations ou des contrats de gestion déléguée, conclus par les Communes ou les Conseils municipaux avec des sociétés, d’autres ne sont pas agréées», confirme-t-il. Et d’ajouter que les associations ont réclamé à plusieurs reprises la résolution de ce problème à travers la réforme du secteur.

Quelles solutions ?
Le coordinateur général des associations professionnelles de gardiennage de voitures à Casablanca estime que les citoyens ne sont pas suffisamment informés sur ce type de métier et c’est ce qui explique leur appel à supprimer définitivement les «gilets jaunes» à travers des campagnes qu’ils ne cessent de lancer sur Facebook et Twitter comme «Boycott-moul-gilet», ou «Noud Arri AlaKtafek» (autrement dit ironiquement : «Retrousse tes manches et va trouver un emploi». Pour lui, cette option ne constitue pas une solution au problème dans la mesure où le secteur regroupe des citoyens qui trouvent dans le gardiennage un moyen de gagner leur vie. Casablanca en compterait des dizaines de milliers.  «Le combat devrait être mené contre ceux qui ne sont pas autorisés à exercer ce métier et qui ne cessent de gêner les citoyens au quotidien», souligne-t-il. Concernant les propositions de solutions à ce problème, les experts contactés par «Le Matin» estiment à l’unanimité qu’il demeure plus urgent d’instaurer une réglementation avec des textes clairs et stricts. Ils disent aussi qu’il est important de bénéficier des expériences de pays ayant précédé le Maroc dans la gestion de ce type de problèmes comme l’Égypte. Selon les experts, les mesures à prendre devraient permettre de sanctionner tous ceux qui s’autoproclament gardiens de voitures. Cela nous éviterait des conflits qui peuvent se transformer en drame, à l’image de celui de Fès.
 

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