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Les spécialistes de la communication politique sont presque unanimes à souligner que les médias sont intrinsèquement liés à la démocratie, comme l’huile est indispensable au bon fonctionnement d’une machinerie complexe. En assurant différentes missions – d’information, d’éducation des citoyens, de contrôle des pouvoirs –, les acteurs médiatiques exercent un rôle politique, en ce sens qu’ils soutiennent le fonctionnement démocratique et organisent des débats qui contribuent à changer les mentalités. C’est ce qu’a défendu Mohammed Haitami, le PDG du Groupe Le Matin, lors de la journée organisée autour des «Voies du renforcement de l’inclusion de la femme dans la dynamique économique du Maroc».
Organisée, mardi, par la Fédération pour la promotion du statut économique de la femme marocaine (RESOFEM), cette rencontre a eu lieu quelques jours après l’événement phare organisé par le Groupe Le Matin, Morocco Today Forum (MTF), dont la dernière édition avait pour thème «La femme, actrice incontournable du développement du Maroc». Et c’est la raison pour laquelle les organisateurs ont invité Mohammed Haitami, le PDG du Groupe Le Matin, pour présenter les grandes conclusions de cette édition du MTF et ce qui s’est ensuivi comme projet, notamment la création d’un observatoire et d’un baromètre pour suivre les réalisations relatives au statut de la femme.
Avant de détailler les objectifs d’une telle action, le PDG du Groupe Le Matin a plaidé pour une véritable révolution sociétale à même de favoriser le changement des mentalités. «Je voudrais commencer par un concept que je connais, c’est celui du stock et des flux. Quand vous avez un stock qui est là, vous savez ce qui rentre et ce qui sort. Or quand on regarde le classement de notre pays, on se rend compte qu’il y a un problème. Cela veut dire qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits, mais qui ne donnent pas les résultats escomptés. Pour régler ce problème, j’imagine qu’on a besoin d’autres leviers. Le premier levier auquel je pense, c’est le levier sociétal. Cela veut dire qu’on a besoin de changer un certain nombre de mentalités, on a besoin de faire une véritable révolution sociale», a-t-il insisté. Ces propos corroborent ce qui a été mis en avant par d’autres intervenants qui ont souligné que la problématique relative au statut de la femme est systémique et holistique.
Pour Mohamed Haitami, «Il y a un véritable travail à faire et il faut une volonté politique pour forcer les mentalités et procéder à des transformations». C’est dans ce cadre qu’il a évoqué l’expérience du Groupe Le Matin qui a tenu apporter sa contribution à ce débat sociétal. «Nous organisons chaque année une conférence internationale sur un sujet donné, de nature sociale ou de l’économie du savoir… On s’est donc posé la question au sujet de la femme. Nous sommes un groupe média, nous n’avons pas le savoir-faire pour vraiment cerner le sujet. Nous avons donc organisé un workshop animé par des personnes qui connaissent mieux la question que nous, une vingtaine de personnes ayant autorité en la matière», a-t-il expliqué. Il est allé jusqu’à révéler le processus adopté pour le choix des thèmes abordés lors du MTF. «J’étais frappé par le fait que la première chose qui a été relevée dans le cadre de ce workshop est cette recommandation : “si vous voulez organiser quelque chose à ce sujet, il faut surtout dire pourquoi cela ne marche pas”. Effectivement, nous avons annoncé trois thèmes. Il s’agit de l’éducation et de la formation, de l’employabilité et un troisième thème qui m’avait interpellé et auquel nous faisons peut-être pas attention en tant qu’hommes, c’est la violence contre les femmes», a-t-il indiqué.
Un sujet qu’il a qualifié de très important et qui a démontré, selon lui, que beaucoup d’échecs de politiques trouvent leurs causes dans le fait qu’il y a beaucoup de violence à différents stades, niveaux et endroits. Ensuite, le patron du Groupe Le Matin a annoncé, en s’adressant à l’assistance composée en grande partie de féministes, l’élaboration d’un «document de restitution» qui comporte certaines recommandations en plus du contenu débattu à l’issue des travaux de ce Forum. «Suite aux travaux du MTF, nous avons pris une décision, celle d’agir pour la création d’un Observatoire avec, en plus de cela, un baromètre qui va réunir probablement un certain nombre de personnalités.
Ce qui va permettre de dire ce qui a été réalisé au profit de la femme durant les mois d’avant, les mauvaises décisions de justice, des initiatives, les textes de loi, les décrets qui ne sont pas sortis, des événements et des éléments qui freinent, retardent ou empêchent l’avancement... Nous allons essayer en tant que média – le rôle des médias et très important – d’agir. Ce que je sais, c’est qu’il y a un très grand travail qui nous attend», a-t-il conclu.
