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«Fi Zaouiyati Oummi» d’Asmae El Moudir projeté au Club cinématographique universitaire «Raouia»

Le Centre Sijilmassa des études et recherches audiovisuelles, dirigé par le réalisateur Azzelarab Alaoui, a organisé, le 17 mars, sa troisième rencontre des «Jeudis du cinéma», en projetant le documentaire «Fi Zaouiyati Oummi» ou «Carte postale» d’Asmae El Moudir. Et ce dans le cadre du Club cinématographique universitaire baptisé «Raouia».

«Fi Zaouiyati Oummi» d’Asmae El Moudir projeté au Club cinématographique universitaire «Raouia»
Raouia recevant un prix symbolique à l'occasion de la nomination du club par son nom

Une première pour ce documentaire qui, en dehors de sa tournée à l’étranger, n’a jamais été projeté au Maroc. Puis, cela a aussi été un moment de célébration pour le Club cinématographique universitaire qui, dorénavant, prendra le nom de la grande actrice marocaine Raouia. Cette dernière, très émue par ce privilège qui va immortaliser son nom dans un club de cinéma, n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance au Centre Sijilmassa qui compte créer 13 Clubs cinématographiques universitaires. «C’est une bonne initiative, car actuellement, vu la fermeture continue des salles obscures, les films ont seulement la chance d’être vus dans les festivals et, parfois après des années de leur sortie, dans les chaînes de télévision coproductrices. Même si, franchement, rien ne peut remplacer le grand écran. Toutefois, la création de ces clubs va permettre à beaucoup de nouvelles productions d’être vues par un nombreux public de jeunes universitaires», souligne l’artiste Raouia.

De son côté, la réalisatrice Asmae El Moudir a indiqué qu’elle n’a pas hésité à accepter la proposition du Centre Sijilmassa pour projeter le film, et ce après avoir reçu l’autorisation de la Chaîne «Al Jazira». «Après la sortie du film en 2020, nous l’avons projeté à travers une grande tournée à l’étranger (IDFA à Amsterdam, au Canada, en Suède…). Son avant-première au Maroc n’est pas encore programmée, mais quand j’ai reçu l’invitation du Centre Sijilmassa, je n’ai pas hésité un moment pour accepter, parce que j’ai toujours rêvé de voir cette masse de gens dans une salle pour voir un film et j’en suis très contente. Sachant que, pour moi, ce film est une expérience personnelle qui me tient tant à cœur».

En effet, ce film est fait par pure coïncidence quand la réalisatrice Asmae El Moudir a trouvé une vieille carte postale dans les affaires de sa mère, où est photographié le village de montagne Zawia où sa maman est née et avait quitté lorsqu’elle était encore enfant sans jamais y retourner. C’est, ainsi, qu’Asmae a pensé donner vie à ce lieu à travers une histoire sensationnelle. El Moudir se rend au village, cet endroit isolé, et commence à tisser les fils de son récit. «J’ai découvert cette carte postale depuis toute petite. Pendant des années, cette image faisait partie de mes livres.

Je l’ai même utilisée comme marque-page. Plus tard, alors que je cherchais des documents parmi les affaires de ma mère, je l’ai trouvée, puis j'ai demandé à ma mère ce qu’elle représente et elle a répondu que c'est une photo du village dans lequel elle est née et quitté encore petite fille». Cette histoire rentre dans la catégorie de films qu’Asmae aime réaliser et qui évoquent des sujets sociaux. Selon le synopsis du documentaire, «Asmae se lance dans une quête du passé de sa mère, et donc du sien. Elle établit des liens personnels avec les femmes et les jeunes filles du village ; l’une des jeunes filles s’appelle Oum Elaid. Plus El Moudir apprend à la connaître, elle et sa famille, plus elle se rend compte à quel point sa vie aurait été différente si sa mère était restée au village».

El Moudir souligne que ce voyage intime et personnel a commencé au départ avec la recherche des racines de sa famille et le souvenir de sa mère, «mais se transforme en une histoire universelle sur l’émancipation, la migration et le désir humain d’appartenir à une communauté». Une histoire passionnante réalisée avec beaucoup de professionnalisme qui a commencé sa tournée de festivals internationaux en novembre dernier avec la 33e édition du Festival du film «Edfa» dans la capitale néerlandaise Amsterdam, part au Canada, en Suède et ainsi de suite. Le film «Carte postale» est considéré comme l'un des meilleurs documentaires arabes produits en 2020. Cette qualité a été confirmée après avoir remporté le Prix du meilleur documentaire au Festival de Toronto, qui est une victoire aussi bien pour la réalisatrice que pour «Al Jazeera Documentary» qui l’a produit.

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Biographie

Lauréate de l’ISCA de Rabat et de l’Université Abdelmalek Essaâdi en études cinématographiques et audiovisuelles, Asmae El Moudir est réalisatrice de courts métrages et de documentaires en free-lance avec des boîtes de production au Maroc et à l’étranger.
Sa filmographie compte, entre autres, «La dernière balle» (Fiction-2010), «Les couleurs du silence» (Fiction-2011), «Mer(e)» (Fiction-2012), «Friday» (Doc-2013) en plus de 15 documentaires et vidéos clips.

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