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WIA 54 : le financement n’est pas le seul déterminant pour réussir son projet d’entreprise

Pour gagner la confiance des bailleurs de fonds, l’entrepreneuse doit être entourée de personnes ayant acquis l'expérience nécessaire à la gestion de projets innovants et toujours prête à défendre son projet. Ce ne sont pas les sources de financement qui manquent, mais surtout l’accompagnement, le soutien personnel et l’orientation des porteuses de projets pour bénéficier des offres dédiées. C’est ce qui ressort globalement du débat organisé jeudi dernier par la Fondation Women In Africa.

WIA 54 : le financement n’est pas le seul déterminant pour réussir son projet d’entreprise
Ph. Sradni

L'entrepreneuriat féminin était sous les projecteurs à l'occasion de la présentation des projets encadrés par le programme «WIA 54-2021» de Women in Africa Initiative. Il s'agit des projets «M4Nature», «Jobwinwin», «Zora» «Bebdary», «MyTindy», «Iziproteine», «Rhita créations» et «Green Watech». Des projets innovants portés par de jeunes Marocaines engagées qui ambitionnent, lors de la séance de restitution de leur travail, le 9 juin à Casablanca, de valoriser et de promouvoir le rôle et le leadership de la femme au sein de la communauté. Malgré le dynamisme qu’on pourrait reconnaître à l’entrepreneuriat féminin ces dernières années, nombreuses sont les femmes qui ont du mal à faire rayonner leurs projets, voire les faire vivre.

Quels pourraient être les obstacles ? Le financement est-il un incontournable déterminant pour réussir son projet et le faire grandir ? Pour répondre à ces interrogations, la Fondation Women In Africa Philanthropy a organisé une table ronde après la séance de pitch et d’échange sous le thème «Comment booster l’accès au financement des femmes entrepreneuses ?» modérée par Kenza Lahlou, marraine de WIA Afrique du Nord. Pour la fondatrice de WIA Initiative, Aude de Thuin, «la prise de conscience croissante du rôle des femmes dans le développement économique progresse au fil des années. Mais cela ne veut pas dire qu’on les aide pour autant.

C’est contradictoire. Maintenant, il faut passer de la prise de conscience au soutien réel des entrepreneuses, notamment l’accès au financement». Pour elle, c’est tout un écosystème qu’il faut absolument faire évoluer pour conduire le changement. Son message : «Ayez confiance en vous», «Ne faites jamais les choses seules», «Soyez toujours bien entourées». Et c’est bien la raison d’être du programme WIA-54 pour faire face à la difficulté majeure des entrepreneuses africaines d'accéder aux financements en permettant aux porteuses de projets innovants de consolider leurs acquis et de renforcer leurs capacités à travers un programme de mentorat global. Toutefois, d’autres déterminants s’imposent pour gagner la confiance des bailleurs de fonds. Que ce soit auprès des banques, des investisseurs ou via des programmes gouvernementaux, ce ne sont pas les sources de financement qui manquent, mais surtout l’accompagnement, le soutien personnel et l’orientation des entrepreneures pour bénéficier des offres dédiées. Dounia Boumehdi, DG de MITC Capital et membre du board au sein de l’AMIC, croit en l’importance des réseaux et du mentoring pour gagner en en confiance, en compétences et en créativité et atteindre les buts fixés. «Les femmes entrepreneures qui lèvent des fonds doivent se projeter et construire des liens avec les autres femmes qui réussissent tout en créant de l’émulation.

Plus il y aura des femmes qui descendent dans le terrain en prenant à bras le corps leurs paires qui ont besoin de s’affirmer, les choses vont certainement progresser». Pour Leila Doukali, présidente de l’AFEM, le problème des freins liés à l’entrepreneuriat féminin se situe pour l'essentiel ailleurs que dans l’investissement ou le financement. «D’après mon expérience, entreprendre pour une la femme est déjà un parcours du combattant. L’envie d’entreprendre chez elle existe sans conteste, mais reste à veiller à ce qu'elle soit bien entourée, bien accompagnée, portée, soutenue et rassurée». Othman Chraibi, Chief Investment Officer d’UM6P Ventures affirme, de son côté, que dans leurs stratégies d’investissement, il n’y a vraiment rien de discriminant. «Mais ce qui est triste, c’est de voir qu’il y a très peu de femmes qui viennent défendre leurs projets de financement ou d’investissement», regrette-t-il. Les participants à cette table ronde sont unanimes pour dire que l’approche genre en termes d’investissement n’existe pas. Les structures financières font un travail intéressant, pour accompagner les projets structurants et innovants peu importe le sexe de la personne qui présente le dossier. La règle impérative consiste à rendre son dossier financier bancable. «Augmenter ses chances de réussir sa demande de financement repose sur un dossier solide». C’est tout l’intérêt des ateliers de formation, de coaching et de mentoring.
 

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