Menu
Search
Vendredi 22 Novembre 2024
S'abonner
close
Vendredi 22 Novembre 2024
Menu
Search

Généralisation du préscolaire : Le programme national avance à grands pas malgré la crise sanitaire

Clap de fin de l’année scolaire 2021-2022. Après deux années de perturbations causées par la pandémie Covid-19, cette année a été l’occasion de rattraper les retards cumulés à l’école, notamment pour le préscolaire qui a été fortement touché par la crise. D’après le ministère de l’Éducation nationale, malgré les interruptions des cours durant les premiers mois de la pandémie, la feuille de route tracée pour la généralisation du préscolaire n’a pas été impactée.

Généralisation du préscolaire : Le programme national avance à grands pas malgré la crise sanitaire

L’année scolaire écoulée a marqué le retour à une scolarité normale après deux années de perturbations causées par la pandémie Covid-19. Les systèmes de l’éducation ont, en effet, été touchés de plein fouet par la crise sanitaire. L’enseignement préscolaire a été particulièrement impacté par ces perturbations. Les multiples interruptions des cours n’ont pas été faciles à gérer pour les jeunes enfants en phase de découverte de l’école. «Nous pouvons dire que cette année a connu la reprise d’une scolarité normale après une période difficile causée par la pandémie. Les enfants ont pu reprendre leur préscolarisation et ainsi être mieux préparés avant de rejoindre le cycle primaire», déclare au «Matin» une source du département en charge du Préscolaire au sein du ministère de l’Éducation nationale. Par rapport à la stratégie nationale pour rehausser la qualité de l’enseignement préscolaire, surtout après la pandémie, notre source affirme que l’année 2021-2022 a connu des événements marquants. «Tout d’abord, la mise en place de trois conventions de partenariat avec des acteurs de référence du tissu associatif qui constitue le début d’une nouvelle phase.

Aussi, le choix des associations qui gèrent les classes du préscolaire se fait de manière encore plus rigoureuse sur la base de l’expérience dans le domaine, de la responsabilité et des engagements de qualité», assure le département en charge du Préscolaire. On indique, par ailleurs, que le contenu et la durée de la formation initiale des éducatrices et éducateurs ont été revus afin de mieux les outiller dans leur exercice quotidien avec les jeunes enfants. «En réunissant opérateurs, experts et partenaires, le ministère a élaboré un programme de 400 heures qui couvre les différentes compétences et habiletés nécessaires. Cette formation est ensuite complétée par d’autres modules, des ateliers, des séances d’encadrement et supervision pédagogiques…»

Sur le taux de généralisation de l’enseignement préscolaire, les chiffres officiels pour l’année 2021-2022 seront annoncés lors du bilan général du département. «Les statistiques disponibles actuellement sont en cours d’affinement dans les bases de données. Dans le préscolaire, en effet, les enfants peuvent intégrer une école à n’importe quel moment de l’année et non nécessairement à la rentrée scolaire de septembre. Dans tous les cas, le taux de scolarisation des enfants de 4 à 6 ans pour 2020-2021 est de 71% avec une part du public qui est de plus en plus importante et une réduction significative du préscolaire dit non structuré», indique la même source.

Où en est le programme de généralisation de l’enseignement préscolaire ?

Sur le programme national de la généralisation, certes la pandémie a eu un effet, mais les projets de constructions ou d’extensions de classes préscolaires se sont poursuivis au niveau du ministère et de ses partenaires, notamment l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). «Vu que la stratégie du département vise à généraliser l’accès à un préscolaire de qualité, cette période écoulée a été mise à profit pour asseoir les composantes de cette qualité. Parmi les chantiers sur lesquels nous avançons, il y a la formation, le système d’assurance qualité, l’accompagnement des acteurs, le programme pédagogique et la continuité avec le primaire… L’égalité des chances sera ainsi au cœur du déploiement de l’enseignement préscolaire», explique le département. Et d’ajouter : «L’objectif de la généralisation est d’atteindre 100% de couverture en 2028 pour les 4-6 ans avant d’entamer la tranche des 3 ans. Au rythme actuel, le Maroc continue à faire avancer ses indicateurs quantitatifs, mais également de qualité. Avec un taux de 71% (chiffres de 2020-2021), il est aujourd’hui important de rappeler que ce taux était de 49% en 2018 au moment du lancement du programme.

Parallèlement, la mise en place de structures d’accueil publiques gratuites et de qualité va permettre de favoriser l’accès aux enfants des quartiers défavorisés et du milieu rural».

Pour atteindre ces objectifs, le ministère compte également sur le soutien des acteurs de la société civile à travers des partenariats noués avec les fondations de référence qui ont accumulé une importante expérience de terrain dans le préscolaire. «Le ministère de l’Éducation est le régulateur du système et le principal financeur du domaine. La société civile est l’opérateur qui accompagne le ministère dans la mise en place de sa stratégie et le développement d’un préscolaire de qualité. Ainsi, les associations fournissent le service au sein des établissements en formant le personnel et en gérant et animant les classes suivant les exigences précisées par le ministère de tutelle», indique notre source.

Parmi les partenaires clés dans ce grand chantier, il y a la Fondation marocaine pour la promotion de l’enseignement préscolaire (FMPS) et la Fondation Zakoura qui opèrent dans les 12 régions du Maroc. Grâce aux conventions qui les lient au ministère, elles vont pouvoir contribuer à la promotion d’un enseignement préscolaire de qualité et généralisé.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Questions au directeur général de la Fondation marocaine pour la promotion de l’enseignement préscolaire (FMPS)

Aziz Kaichouh : «La FMPS a accéléré le rythme d’ouvertures, ces deux dernières années, afin d’honorer ses engagements et réussir ce chantier»

Le Matin : Quel bilan faites-vous de l’année 2021-2022 ?

Aziz Kaichouh : Quatorze ans après sa création, la FMPS continue de consolider sa position d’acteur national de référence en développant un modèle de préscolaire répondant aux normes d’excellence pédagogique accessibles aux populations dans les zones rurales et les quartiers défavorisés.

Aujourd’hui, la Fondation dispose d’un réseau de plus de 13.000 classes préscolaires couvrant les 12 régions et 82 provinces du Royaume. À ce jour, elle gère 60% des classes du préscolaire public, et 20% de l’ensemble des classes au niveau national. Par ailleurs, 5.000 nouvelles classes sont prévues pour la prochaine rentrée scolaire 2022-2023.

La FMPS cherche à contribuer en continu à l’amélioration du préscolaire à travers le développement des relations de partenariat de confiance mutuelle, fortes et de long terme avec des acteurs publics et privés.

Parmi les évènements les plus marquants de l’année 2022, la signature du partenariat stratégique avec le ministère de l'Éducation nationale le 7 avril dernier.

Le ministère délègue la gestion du préscolaire public à la FMPS à travers cet accord qui porte sur 4 volets. Il s’agit de la gestion directe des classes du préscolaire public, la mise en place et en œuvre d’un dispositif de formation pour les éducateurs du préscolaire, d'un dispositif de labellisation pour attester de la qualité du préscolaire et d'un dispositif d’évaluation des acquis des enfants.

Quelle importance accordez-vous à la formation des éducateurs au sein de la FMPS ?

Le capital humain est un facteur déterminant de la qualité au sein de la Fondation. Dans ce cadre, la politique de gestion des ressources humaines mise en œuvre par la FMPS vise à faire évoluer et à développer les qualifications et les compétences des collaborateurs en permanence afin d’assurer une croissance durable.

Plusieurs sessions de formation ont été organisées dans ce sens pour le corps de formateurs et les équipes pédagogiques de la FMPS afin de renforcer leurs capacités professionnelles en partenariat avec l’Institut français et Atfale.

Les systèmes éducatifs ont été fortement touchés par la pandémie de la Covid-19. Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur l'enseignement préscolaire ?

Certes, la gestion de la rupture de la relation avec l’école et les éducateurs n’a pas été simple. Il a fallu relever plusieurs défis au niveau des établissements d’enseignement préscolaire pour assurer la continuité de la scolarisation des élèves. Heureusement, la feuille de route tracée par le ministère de l'Éducation nationale pour la généralisation du préscolaire n’a pas été impactée. Bien au contraire, la FMPS a accéléré le rythme d’ouvertures, ces deux dernières années, afin d’honorer ses engagements et réussir ce chantier.

Quelles ont été les actions de la FMPS pour limiter l’impact de la crise sanitaire ?

La FMPS a su maintenir son niveau de performance face à la crise sanitaire liée à la Covid 19 à travers la digitalisation des contenus pédagogiques et des sessions de formation.

En effet, la FMPS a mis en place plusieurs programmes digitalisés afin d’assurer la continuité pédagogique des enfants pendant cette période. Nous avons ainsi lancé «Atfalouna», une émission avec des activités éducatives qui est diffusée quotidiennement sur certaines chaînes TV nationales. La FMPS a également produit «Nadi Al Hourouf», une web-série permettant de renforcer les apprentissages de l’enfant et faciliter la maîtrise de lecture et l’écriture en langue arabe à travers des méthodes pédagogiques ludiques et de qualité. Et nous avons, enfin, mis en place la «FMPS Channel», une plateforme éducative sur YouTube qui offre plusieurs ressources éducatives numériques adaptées aux enfants du préscolaire (activités, jeux, histoires, comptines…).

Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.