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Hassan Bahej : «Pour développer l'accès à internet, la coopération public-privé est nécessaire»

Polémique autour de l'Apebi, organisation des prochaines élections, position des membres de l'association, transition numérique du Maroc, MoroccoTech… Ce sont autant de questions, entre autres, sur lesquelles Hassan Bahej, président-directeur général d'IBM Maroc et membre de l'Apebi, qui a été invité de «L'Info en Face», a été amené à s'exprimer.

Hassan Bahej : «Pour développer l'accès à internet, la coopération public-privé est nécessaire»

«L’objectif principal du MoroccoTech est de faire un bilan de tout ce qui a été fait et de fédérer les acteurs pour résorber la fracture numérique actuelle», a affirmé le président-directeur général d’IBM Maroc, Hassan Bahej. Invité de «L’Info en Face», le membre de la Fédération des technologies de l’information, de télécommunication et de l’offshoring (Apebi) précise que sans infrastructures, rien ne peut être fait. «Pour MoroccoTech, si aujourd’hui, nous prenons les chantiers un par un, dans le futur, nous pourrons certainement organiser des Think Tanks et des réunions de travail par secteur. Les responsables de l’ANRT et les opérateurs, par exemple, doivent participer à ce genre de réunions et sortir avec une feuille de route». Hassan Bahej pointe, par ailleurs, du doigt une problématique majeure : celle de l’accès à internet. «Si je prends les statistiques actuelles, je remarque un gros problème au niveau de l’internet fixe, que ce soit l’ADSL ou la fibre optique. Nous avons à peine 1,6 million d’abonnés en 2020, avec une évolution de près de 13% chaque année».

L’invité de Rachid Hallaouy souligne qu’en parallèle, les abonnements à l’internet mobile explosent chaque année avec une progression de 71% à presque 27,7 millions d’utilisateurs d’internet mobile. «Dans l’internet mobile, la bande passante dépend de la densité où vous vous trouvez. Aujourd’hui, presque 50 millions d’abonnements mobiles sont enregistrés au Maroc. Si nous voulons offrir du contenu et des services aux citoyens, aux entreprises ou aux investisseurs, il faut que nous mettions en place l’infrastructure nécessaire», souligne-t-il. Ainsi, pour permettre à tous de bénéficier d’un accès à internet, le membre de l'Apebi souligne l’importante de la coopération public-privé. «Il faut prendre les trois opérateurs télécoms ainsi qu’Autoroutes du Maroc, l’ONCF et l’ONEE, qui disposent déjà de leur infrastructure de fibre, par exemple, et essayer de mutualiser», préconise-t-il. Pour lui, MoroccoTech a été créé pour fédérer ces acteurs. «En tant que régulateur, l’ANRT doit jouer un rôle très important au niveau de ce programme, pour préparer et pousser à plus de public-privé et d’avoir l’infrastructure qui réponde aux besoins du pays».

Alors que les opérateurs se préparent pour la 5G, Hassan Bahej insiste sur l’importance de la fibre optique. «Il faudrait que les responsables de l’urbanisation mettent en place une loi qui impose, systématiquement, pour les constructions futures, la mise en place de la fibre comme prérequis».

Le secteur bancaire a bien pris le virage digital

Outre l’infrastructure, réussir la transition numérique nécessite un travail de fond de façon à avoir un Cloud privé pour le gouvernement. «C’est-à-dire que quand vous demandez un service, vous n’avez pas besoin de répondre à différents ministères pour arriver au département demandé. Il faut devenir transparent et c’est la technologie qui va le permettre». Selon le membre de l’Apebi, le travail en collège du privé et du public se traduira justement par le développement par les entreprises d’applications capables de répondre à ce besoin. Hassan Bahej donne ainsi l’exemple du secteur bancaire qui a bien pris le virage digital. «Les banques aujourd’hui sont, pour la plupart, bien développées au niveau de la transformation digitale. Elles sont même un peu rentrées dans le monde des technologies distributives comme l’intelligence artificielle et la blockchain, avec en prime un travail colossal qui a été fait par Bank Al-Maghrib et ses équipes». Beaucoup de travail de fond qui dissipe tout doute, pour l’invité de «L’Info en Face», quant à la réussite de la transformation digitale du secteur. «La banque passe, aujourd’hui, d’un mode de front office et back-office vers un mode vraiment concentré sur les clients en utilisant l’analytique pour mieux connaître ses clients et définir des modèles ou des offres qui leur sont adaptés».

Si le secteur bancaire s’en sort haut la main dans la digitalisation, ce n’est pas le cas de l’ensemble du tissu économique et notamment les entreprises. «Le problème aujourd’hui, c’est que ces sociétés n’ont pas d’interlocuteur. L’idée est donc de faire un audit des besoins des entreprises par secteur et de revenir vers elles avec des solutions clé en main», relève-t-il. Des entreprises qui, pour une grande partie, font face au frein de l’investissement initial et qui exerce leur activité avec le minimum d’équipements nécessaires. «Nous avons proposé un modèle sous forme de Cloud. Et nous travaillons actuellement avec des organismes pour définir des solutions Cloud avec des abonnements mensuels. Vous êtes une entreprise, vous voulez vous informatiser. Vous avez besoin de financement ? Les banques vont jouer le jeu, à l’État de jouer le sien», note-t-il.
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Polémique autour de l’Apebi : «À l’unanimité, on soutient l’ensemble des personnes au sein de l’Apebi y compris le président et vice-président»

Commentant la polémique déclenchée depuis le lancement du MoroccoTech, Hassan Bahej condamne, au nom de l’Apebi, les injures. «Nous sommes quand même en train d’attaquer une institution qui a démontré sa crédibilité sur 30 années d’existence», indique-t-il. Et d’ajouter, «la Fédération dispose d’un organe de gouvernance qui est composé du conseil d’administration, le comité des sages qui est composé des anciens présidents qui sont toujours aux côtés de l’Apebi pour assurer son bon fonctionnement. Maintenant, je ne vais pas rentrer dans le détail des personnes, mais beaucoup de choses ont été dites. Je vais préciser que le 26 janvier 2022 nous nous sommes réunis avec l’ensemble de ces instances de gouvernance. Nous avons analysé la situation. Et à l’unanimité, nous soutenons l’ensemble des personnes au sein de la Fédération y compris le président et vice-président».

 

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