Connexion
L'emploi, une question compliquée qui nécessite un travail de longue haleine et des initiatives concrètes et continues de la part de tous les acteurs économiques, politiques et sociaux. C’est en somme le constat qui a fait l’unanimité des intervenants au webinaire de présentation du rapport sur le «paysage de l'emploi au Maroc», élaboré par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et la Banque mondiale (BM). « La question de l'emploi revêt une grande importance, dans la mesure où elle constitue un élément clé de la croissance et pèse aussi sur le moral de la population », a indiqué à cette occasion le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi. Selon lui, la création d'emplois au Maroc dépend de la persistance à diversifier l'économie et à accroitre la compétitivité.
Évoquant la dynamique du marché de travail marocain durant les 10 dernières années, le directeur pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, Jesko Hentschel, a souligné que le tissu économique marocain souffre de problèmes, surtout les petites et moyennes entreprises (PME) qui ont du mal à réaliser de la croissance et par conséquent, de créer des emplois. À cela s’ajoutent le problème de la lenteur de la formalisation de l’emploi, de l'inclusion des jeunes au marché de l’emploi et la participation encore faible des femmes à la vie active. En termes de chiffres, le taux de formalisation de l’emploi s'est accru, 32,80% en 2000 contre 45,40% en 2019, mais il existe une marge importante pour améliorer la protection de tous les travailleurs. Aussi, l’étude indique que la jeunesse marocaine connaît un taux élevé de NEET et de chômage, en particulier chez les jeunes femmes.
Le président de la commission sociale à la CGEM, Hicham Zouanat, a souligné que la création d'emplois est portée essentiellement par le secteur privé, précisant que 9 sur 10 postes d'emplois émanent de ce secteur. Il a identifié 3 aspects pour promouvoir l’emploi, à savoir la compétitivité, productivité, flexibilité, et ce en garantissant la qualification des salariés par le biais notamment de la formation.
Défenseur de l’innovation sociale, Adnane Addioui, président de Mcise, a estimé que ce secteur constitue un vecteur important dans la création de la valeur et de l'emploi. Il a également assuré que l'entrepreneuriat social constitue aujourd'hui un véritable modèle pour absorber les besoins des jeunes en matière d'emplois durables, en coûtant moins à l'État, en produisant de la valeur ajoutée et en employant plus dans des postes meilleurs en termes de rémunération.Résultat de la première phase d'un programme d'études sur l'emploi mis en œuvre conjointement entre le Maroc et la BM, ce rapport livre un diagnostic de l'emploi qui analyse les données provenant principalement des enquêtes sur la main-d'œuvre et utilise de nouvelles méthodes analytiques pour cerner les principales tendances du marché du travail. Il a ainsi permis d’identifier 4 priorités qui serviront de point de départ pour une analyse plus approfondie et la formulation de stratégies dans la prochaine phase du programme. Il s’agit de :
• l'accélération de la transformation structurelle pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans les secteurs à plus haute productivité ;• la promotion de la formalisation et l'amélioration de la qualité des emplois ;• l'accroissement de la participation des femmes au marché du travail (PFMT) ;• le soutien des jeunes dans leur passage des études au marché du travail et l'abaissement du taux élevé de chômage chez les jeunes.******************Création d'un compte satellite de l'emploiLe Haut-Commissariat au Plan (HCP) procèdera au lancement d'un compte satellite de l'emploi pour mesurer la productivité par branche d'activité, par agent économique, par genre et par qualification. Il s’agit d’un cadre comptable et d’un outil de visibilité et de politiques efficaces qui permet de faire ressortir et de décrire de façon plus précise des aspects qui restent occultés dans le cadre central ou qui n’y apparaissent que dans une mesure assez limitée.
