«Quel est le bilan du gouvernement, 100 jours après son investiture ? Si l’on prend en compte les promesses données dans le cadre des programmes électoraux, la plupart d’entre elles n’ont pas été réalisées. Cela dit, la principale avancée dans l’action gouvernementale concerne le dossier de la généralisation de la protection sociale, dont beaucoup de textes juridiques ont été adoptés. Autre point assez important à mettre à l’actif du gouvernement : la signature de la Charte de la majorité. Ce Pacte, s’il est respecté et s’il est adopté en tant qu’outil pour la prise des décisions sur la base du consensus et d’une approche concertée, peut être considéré comme un point positif. D’autant que l’ancien exécutif avait beaucoup souffert du manque de coordination, d’homogénéité et de solidarité, ce qui a alourdi ses mécanismes et impacté son rendement.
De même, au niveau des Affaires étrangères, des acquis de taille ont été enregistrés depuis l’investiture de ce gouvernement, même si la diplomatie marocaine travaille, comme on le sait tous, dans une logique qui transcende le temps gouvernemental. Et donc ces succès ne doivent pas être attribués raisonnablement à l’actuel Exécutif. Excepté ce qui précède, il est difficile de parler de réalisations du gouvernement, notamment en cette période de crise pandémique. Pis encore, ce gouvernement ne semble pas être en mesure d’honorer nombre de ses grandes promesses électorales. Par exemple, le dossier des contractuels n’avance pas comme promis. Le dialogue avec le département de l’Enseignement n’a été enclenché que tardivement. Et la mise sur pied du nouveau système du Bachelor est sérieusement compromise. Ceci étant dit, je pense qu’il est difficile d’évaluer le rendement ou l’efficacité d’un gouvernement au bout des premiers cent jours, même si les citoyens s’attendaient à des décisions marquant une rupture avec le passé.»