La tendance s’inverse dans le domaine de l’immobilier d’entreprise. Alors que la location dominait au cours des dernières années, les professionnels optent désormais pour l’acquisition. C’est en tout cas une des conclusions de «la première grande enquête de l’immobilier d’entreprise à Casablanca» réalisée par Carré immobilier. Ainsi, les professionnels s’orientent à l’avenir plus volontiers vers de l’acquisition de biens (55% des sondés) au détriment de la location, en matière de locaux, indiquent les auteurs de l’enquête, précisant que l’attrait pour des surfaces inférieures à 300 m² est grandissant. Toutefois, l’attrait pour des petites superficies de moins de 100 m² n’attire pas plus de 9% des demandes, contre 22% précédemment. Les terrains ont également la cote, avec une demande plus importante (50%) pour des superficies à partir de 3.000 m². «Il s’agit d’une évolution significative puisque celleci n’était que de 35% pour les trois dernières années». En revanche, pas de changement de tendance en ce qui concerne les projets d’investissement. En fait, l’enquête révèle que pour 52% des sondés, investir dans de nouveaux locaux est prévu dans les trois ans à venir, soit le même taux que lors des projets passés. «Si, en ce qui concerne les TPME, les ratios sont relativement stables en comparaison aux projets passés, les grandes entreprises (GE) sont plus nombreuses à prévoir des investissements immobiliers pour les années à venir. Peut-être le signe d’une reprise d’activité post-Covid plus significative ?», s’interrogent les auteurs de l’enquête.
En effet, 73% Carré Immobilier vient de publier les résultats de sa première enquête sur l’immobilier d’entreprise à Casablanca. Il en ressort un changement de tendance. Alors que les professionnels optaient pour la location, désormais l’achat a davantage la cote. L’étude a été réalisée auprès de 226 professionnels du 10 mars au 8 mai 2022. des professionnels projetant des investissements futurs ont indiqué avoir eu des projets les années passées. Toutefois, pour un peu plus de moitié d’entre eux, soit 55%, ces projets n’avaient pas vu le jour. «Nous pouvons donc supposer que ces mêmes projets sont toujours d’actualité». Signe d’une reprise économique, les investissements immobiliers à venir concernent, pour plus de la moitié, des créations. «Si la part des créations reste stable en ce qui concerne les TPE, elle progresse fortement sur les autres segments». L’étude souligne, par contre, un recul de la part des relocalisations et une progression de 7 points des extensions, avec l’industrie qui vient en tête.
L’enquête révèle que dans ce secteur, une forte demande en terrains a été constatée, affichant une évolution significative (19% pour les projets passés et 36% pour les projets futurs). Toutefois, la demande diffère d’un secteur à l’autre. Par exemple, dans les services, les entreprises sont beaucoup plus intéressées par les superficies entre 100 et 299 m². Idem pour le commerce où la demande pour les toutes petites superficies de moins de 100 m² a baissé au détriment de surfaces comprises entre 300 et 599 m². «Sur ce secteur, nous notons également un regain d’intérêt pour les surfaces allant de 600 à 999 m²». Enfin, dans l’industrie la demande est beaucoup plus faible sur les superficies supérieures à 1.000 m².
Une offre inadaptée aux besoins
Sur le volet offre, les répondants à l’enquête présentent un niveau mitigé de satisfaction. Si moins de la moitié des sondés considèrent que l’offre correspond à leurs besoins, 47% de l’échantillon pensent qu’elle n’est pas suffisamment adaptée et 7% la jugent pas du tout adaptée. «Ce niveau d’insatisfaction peut, en partie, expliquer pourquoi tant de projets initiés ces trois dernières années n’ont pas abouti». Et ce sont les industriels qui sont les plus insatisfaits avec un taux de 56%. «Lorsqu’on isole le secteur de la construction, ce taux grimpe à 65%», relève l’enquête. Une conséquence à l’offre immobilière industrielle «vieillissante» à Casablanca. L’étude souligne, par ailleurs, que cette inadéquation est surtout attribuable aux coûts jugés trop élevés aussi bien par les professionnels recherchant des locaux que ceux optant pour des terrains. «Les autres facteurs sont plus de l’ordre de l’environnement du bien recherché. De façon générale, les problèmes de stationnement ou la mauvaise accessibilité sont cités respectivement comme point noir par 65 et 25% des répondants», est-il noté. Si pour les professionnels recherchant des locaux le stationnement ne vient qu’en troisième position, il prend la tête du podium pour ceux recherchant des terrains. Ils estiment que l’offre disponible sur le Grand Casablanca ne répond pas à leurs attentes sur ce point.
À noter que pour la réalisation de cette enquête, Carré Immobilier a réalisé un sondage en ligne auprès de 226 professionnels du 10 mars au 8 mai de cette année. 80% des sondés représentaient des TPME majoritairement du secteur des services (57%). Les industriels suivent avec une part de 30% du panel, tandis que les commerçants représentaient 13% des questionnés. Pour la grande majorité des interrogés, le siège social de leurs entreprises est basé à Casablanca. L’étude a tourné autour de trois grands axes. Le premier concerne les recherches de locaux d’activité à Casablanca lors des 3 dernières années. Le deuxième porte sur les projets de recherche de locaux d’activité à Casablanca pour les trois prochaines années. Et le troisième s’intéresse à la perception de l’offre en immobilier d’entreprise dans la métropole.