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Inflation : une rupture cette année, après deux décennies de relative accalmie

En 2022, l'inflation devrait rompre avec l'évolution modérée des vingt dernières années. Entretenue par des facteurs endogènes et exogènes, elle se situerait autour de 4,7% selon la Banque centrale. Soit un plus haut depuis l'année 2000, un pic de 3,9% ayant été enregistré en 2008, rappelle le HCP dans une note publiée hier.

Inflation : une rupture cette année, après deux décennies de relative accalmie

Cette année, l'inflation devrait se maintenir à des niveaux supérieurs à la moyenne de la dernière décennie. C'est ce qu'affirme le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une note sur «L'évolution de l'inflation au Maroc» publiée hier. «La hausse des cours des matières premières importées et la crise dans la région de la mer Noire conjuguée à une montée vertigineuse des prix du baril à environ 140 dollars seraient de nature à maintenir le taux d’inflation au cours de l’année 2022 à des niveaux relativement élevés», explique le HCP. Le Maroc ne fera évidemment pas l'exception, l’inflation s'annonçant plus élevée et généralisée que prévu dans le monde, du fait notamment de l’augmentation des cours de pétrole et des produits alimentaires. En février, ces derniers ont déjà flambé de plus de 20% par rapport au même mois de l'année précédente. De même, les prix des céréales ont augmenté de 14,8% en février 2022, sur un an, et les huiles ont atteint un nouveau sommet le mois dernier, soit 36,7% en glissement annuel également.

3,9%, le pic des 20 dernières années
Pour rappel, Bank Al-Maghrib table cette année sur une inflation de 4,7%. Déjà à fin février, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,3% comparativement aux deux premiers mois de 2021. Une flambée principalement attribuée aux produits alimentaires (4,9%), les prix des produits non alimentaires ayant pris 2,4%.
L'inflation attendue cette année au Maroc devrait ainsi rompre avec l'évolution modérée constatée sur la période 2000-2021, note le HCP. L’indice des prix à la consommation avait, ainsi, évolué en dessous de la barre de 2% sauf pour les années 2002, 2006 et 2008 avec respectivement 2,8%, 3,3% et 3,9%.
En fait, la hausse généralisée des prix couvait déjà en 2021. L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits réglementés, s'est accélérée à partir du mois d’avril. L’indice moyen sous-jacent des prix à la consommation (ISJ) a évolué en moyenne de 2% sur la période avril-décembre 2021, contre 0,2% au cours de la même période en 2020. En février 2022, il a augmenté de 3,5%.

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