Le coton, fibre végétale qui est transformée en fil puis tissée afin de fabriquer les tissus que nous utilisons au quotidien, représente plus de 50% de la consommation mondiale des fibres textiles. Pour autant, la culture et la production du coton sont considérées comme étant parmi les industries les plus polluantes et consommatrices d’eau du monde (entre 7 à 29 m3 d’eau consommée par kg de coton produit !). Elle utilise environ un quart des pesticides vendus dans le monde alors qu’elle ne représente que 2,4% de la surface agricole. La production de coton est donc nocive pour ceux qui le portent et ceux qui le cultivent.
Quel potentiel alors pour la commercialisation de cette alternative du tissu classique ? «Nous devons préciser en premier lieu que le segment client que nous ciblons est constitué principalement des gens suivant la tendance écologique. Suite à une étude de marché, nous avons trouvé que ces clients sont effectivement à la recherche d'une alternative éco-responsable du prêt-à-porter, mais qu'ils galèrent à trouver. Ceci d'une part, d'autre part, la qualité du tissu que nous proposons est similaire à celle de la soie. Le plus intéressant c'est que le prix de vente est beaucoup moins cher que ce qu'on estimerait», explique Ghita Dahhou, dont l’équipe se compose de 8 élèves de première et deuxième année, âgés de 19 à 21 ans.
Soutenus par Orange et Injaz Al Maghrib, les élèves inventeurs de S-ilk attendent la confirmation d’autres entités financières qui pourraient éventuellement financier le projet.
S-ilk est essentiellement destiné aux fournisseurs de matière première. «Nous avons entamé le contact d'entreprises clients, dont l'identité ne peut être dévoilée pour le moment», indique Ghita sans en dire plus. En tout cas, S-ilk a un avantage de taille : le processus de fabrication ne nécessite que quelques heures pour avoir le produit final.