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Des ingénieurs de l’EMI inventent du tissu à base de lait périmé

L’innovation bat son plein au sein de l’École Mohammadia d’ingénieurs (Emi Enactus). Après Nuwood qui est un produit de substitution du bois 100% naturel, une autre équipe d’élèves ingénieurs met au point S-ilk, qui est une alternative du tissu classique. Obtenu à partir du lait périmé auquel on ajoute des additifs naturels pour obtenir une pâte que l'on extrude pour avoir les fibres de tissus, S-ilk a une qualité similaire à celle de la soie. Les premiers prototypes étant réalisés, il ne reste plus que la production en masse. Les détails.

Des ingénieurs de l’EMI inventent du tissu à base de lait périmé
L'équipe S-ilk se compose de 8 élèves de 1ère et 2e année, âgés entre 19 et 21 ans.

Le coton, fibre végétale qui est transformée en fil puis tissée afin de fabriquer les tissus que nous utilisons au quotidien, représente plus de 50% de la consommation mondiale des fibres textiles. Pour autant, la culture et la production du coton sont considérées comme étant parmi les industries les plus polluantes et consommatrices d’eau du monde (entre 7 à 29 m3 d’eau consommée par kg de coton produit !). Elle utilise environ un quart des pesticides vendus dans le monde alors qu’elle ne représente que 2,4% de la surface agricole. La production de coton est donc nocive pour ceux qui le portent et ceux qui le cultivent.
Et c’est depuis l’École Mohammadia d'ingénieurs (EMI ENACTUS) que des étudiants ont trouvé une magnifique alternative au tissu classique : du tissu biodégradable. «Notre projet est nommé S-ilk qui est une alternative du tissu classique. Il s'agit d'un tissu à base d'une protéine extraite du lait appelée la caséine. Dernièrement, nous avons obtenu notre premier prototype sous forme de fils de textile et la prochaine étape sera la production en masse», explique au journal Le Matin Ghita Dahhou, membre de l’équipe d’élèves ingénieurs à l’origine de cette invention.

Une alternative éco-responsable du prêt-à-porter

S-ilk, qui est la combinaison entre soie et «milk», est concrètement obtenu à partir du lait périmé. L’équipe procède ainsi à l'extraction de la caséine, à laquelle l’on ajoute des additifs naturels pour obtenir une pâte que l'on extrude pour avoir les fibres de tissus : «L’un des membres de notre équipe a de bonnes connaissances sur la production et la distribution des produits laitiers au Maroc. Il nous a dévoilé la quantité perdue chaque année du lait non consommable (1% du chiffre d’affaires). Nous avons cherché alors un moyen pour exploiter ces pertes, ce qui nous a conduits à la création de S-ilk», précise notre interlocutrice.

Quel potentiel alors pour la commercialisation de cette alternative du tissu classique ? «Nous devons préciser en premier lieu que le segment client que nous ciblons est constitué principalement des gens suivant la tendance écologique. Suite à une étude de marché, nous avons trouvé que ces clients sont effectivement à la recherche d'une alternative éco-responsable du prêt-à-porter, mais qu'ils galèrent à trouver. Ceci d'une part, d'autre part, la qualité du tissu que nous proposons est similaire à celle de la soie. Le plus intéressant c'est que le prix de vente est beaucoup moins cher que ce qu'on estimerait», explique Ghita Dahhou, dont l’équipe se compose de 8 élèves de première et deuxième année, âgés de 19 à 21 ans.

Soutenus par Orange et Injaz Al Maghrib, les élèves inventeurs de S-ilk attendent la confirmation d’autres entités financières qui pourraient éventuellement financier le projet.
S-ilk est essentiellement destiné aux fournisseurs de matière première. «Nous avons entamé le contact d'entreprises clients, dont l'identité ne peut être dévoilée pour le moment», indique Ghita sans en dire plus. En tout cas, S-ilk a un avantage de taille : le processus de fabrication ne nécessite que quelques heures pour avoir le produit final.

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