«Into The Wild» marche dans les pas de son aîné, Festival Oasis, avec une première édition qui s’est clôturée en beauté. Les aficionados de musique électronique ont vu la crème des platines se succéder sur scène avec Agoria, Âme, Anja Schneider, Capra, MYD, Lakuti, Mind Against, Tama Sumo ou encore Jyoty. Le line-up était également aux couleurs du Maroc avec la participation du duo Wahm et celle des DJ Yasmean, AMVN et la figure de proue de la scène marocaine, Amine K, qui a embrasé la piste de danse en clôture du festival.
«Into The Wild» se veut également une vitrine promouvant le potentiel inouï des régions du Maroc et leur diversité. Pour ce faire, l’événement a intégré à son programme une série d’activités telles que le kitesurf ou le quad pour les amateurs de sensations fortes. Les épicuriens avaient, quant à eux, rendez-vous avec les chefs Yasmina Ksikes du restaurant Lalla Mina (Los Angeles) et Aniss Meski de la table marrakchie Mouton Noir qui ont honoré les produits de la région, entre terre et mer.
À Dakhla, «Into The Wild» a donné le la aux éditions à venir qui investiront, chaque année, une région différente du Royaume pour mettre en lumière la destination Maroc et la promouvoir à l’international.************************Rencontre avec la fondatrice du Festival Oasis et du concept «Into The Wild»Marjana Jaidi : «Il ne s'agissait pas d’un simple festival festif, l’objectif est de promouvoir cette partie du Royaume au grand potentiel»
Le Matin : Comment le concept de «Into the Wild» est-il né ?
Marjana Jaidi : Mes amis créateurs du concept «Karavane» m’ont invitée pour un week-end. J’ai bien aimé cette expérience nomadique qui m’a donné envie de faire découvrir de nouveaux horizons aux festivaliers. Cet événement a été préparé en amont durant la vague Omicron. ll fallait prendre des décisions tout en prenant en considération les risques liés à la crise sanitaire. J’ai ainsi décidé de faire une édition à taille humaine pour que ça reste gérable et adaptable en cas d’imprévus.Pourquoi le choix de Dakhla pour cette première édition ?Nous avons choisi Dakhla parce que c’est un lieu sublime adapté à la taille du festival. Outre le décor, la richesse du terroir local nous a inspiré les expériences gastronomiques qui se sont greffées au programme. Des dîners orchestrés par des chefs marocains pour valoriser les produits phares de Dakhla, à l’instar de la langouste et les huîtres. Afin de faire découvrir pleinement la région à nos festivaliers, nous avons également organisé des activités, notamment les excursions en bateau ou en quad. Dakhla est une destination prometteuse en plein développement avec, entre autres, la construction de plusieurs hôtels. La ville se déploie, et nous aussi nous allons voir les choses en plus grand à notre retour à Dakhla. Le but de cette édition est de montrer à nos festivaliers que le Maroc ne se limite pas à Marrakech et de leur faire découvrir d’autres horizons.Quels sont vos objectifs pour la prochaine ?Je vois grand pour la prochaine année et j’aimerais relever un challenge à chaque édition. Je suis fière de mon équipe, composée de Marocains et d’étrangers qui collaborent, main dans la main, dans un esprit synergique. Nous avons de grandes ambitions pour l’année prochaine. Le lieu est confidentiel pour le moment, mais tout ce que je peux dire, c’est que c’est un peu plus accessible que Dakhla. Toutefois, la capacité hôtelière de la prochaine destination est de seulement 1.000 à 1.500 lits. Nous sommes ainsi en train d’étudier la possibilité de mettre en place un concept de camping afin d’offrir une expérience hors des sentiers battus à nos festivaliers. Côté programmation, nous songeons à ouvrir la scène à de nouveaux genres et ne pas nous limiter à la musique électronique.À quand le retour de l'Oasis Festival à Marrakech ?Oui, nous y retournerons. Toutefois, il n’est pas prévu d’y revenir pour faire la même chose afin de continuer à développer le concept de l’Oasis Festival. Je veux que l’on apporte quelque chose de différent, que l’on ne se repose pas sur nos lauriers. Le concept de l’Oasis Festival est établi et ancré, mais je souhaite le porter encore plus haut. Certains me disent que c’est une prise de risque, pour moi, c’est un challenge que j’aimerais relever.Quels sont les retours dont vous avez eu écho au sujet de la scène électronique marocaine ?J’ai eu l’occasion d’échanger avec des festivaliers qui ont fort apprécié les prestations des DJ marocains. Leurs sets ont ce petit plus apporté par les sonorités du Maroc, et de l’Afrique du Nord plus globalement, qui rendent leur musique spéciale. La scène électronique cartonne au Maroc et nous avons de plus en plus de DJ talentueux.Bénéficiez-vous d’un soutien pour mener à bien vos événements au Maroc ?Le soutien des sponsors nous a facilité la tâche en ce qui concerne cette édition. Cela nous permet d’aligner les prix de nos pass sur ceux des autres festivals au Maroc, malgré le fait que nous recevons de grands artistes. À Dakhla, le ministère du Tourisme nous a prêté main-forte pour organiser l’événement, je suis très reconnaissante envers eux. Il ne s'agissait pas d’un simple festival festif. L’objectif était de promouvoir cette partie du Royaume au grand potentiel pour que ceux qui la découvrent y reviennent et la recommandent, et ainsi de créer un pont culturel entre les étrangers et les locaux.