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Jalil Sebti: «La conjoncture économique actuelle recèle pour les entreprises marocaines des opportunités à ne pas manquer»

Jalil Sebti: «La conjoncture économique actuelle recèle pour les entreprises marocaines des opportunités à ne pas manquer»
Jalil Sebti, DG de la Banque Commerciale groupe BCP.

Le Matin : L’événement «Les Régionales de l’investissement» du Groupe entame sa deuxième édition cette année. Quel bilan pouvez-vous dresser de la première édition, organisée en 2021, en termes de projets d’investissement identifiés, de dossiers financés et d’emplois créés dans les différentes régions ?

Jalil Sebti : La première édition du roadshow «Les Régionales de l’investissement», qui a sillonné 11 villes du Royaume, a atteint les objectifs initialement fixés.
En pleine pandémie, nous avons relevé le défi d’aller à la rencontre des opérateurs économiques dans les différentes régions, et nous avons offert en parallèle une fenêtre en live pour ceux qui ne pouvaient pas assister physiquement à l’événement.
Les résultats étaient au rendez-vous puisque plus de 4.000 entreprises y ont participé à travers les différents canaux, et près de 70 partenaires publics et privés, régionaux et centraux, ont pris part à cette tournée afin d’assurer, aux côtés de nos experts, un accompagnement sur mesure aux entreprises participantes.
Cette édition a également permis de révéler le potentiel de nos régions en matière d’investissements.
Le bilan est plus que satisfaisant : plus de 16 milliards de dirhams d’intentions d’investissement ont été identifiés dans l’ensemble des régions du Royaume, avec des besoins de financement s’élevant à 9,3 milliards de dirhams.
Les équipes des Banques Populaires Régionales ont assuré un suivi très étroit de ce bon cru. Je suis fier d’annoncer qu’à date, près de 25% de ce potentiel a déjà obtenu l’accord de la Banque en matière de financement, et que les équipes continuent à œuvrer pour concrétiser le reste.

Au-delà du bilan chiffré en termes d’investissement et de financement, la première édition des «Régionales de l’investissement» a également été un espace de débats et de propositions traitant les différentes problématiques liées à l’investissement au niveau régional et national. Est-ce que cet événement a permis de faire avancer certains dossiers entre les pouvoirs publics, le secteur bancaire et le monde de l’entreprise ?

«Les Régionales de l’investissement» ont permis de faire la lumière sur certains freins et limites à l’investissement en fonction des régions, particulièrement les problématiques du foncier, de l’infrastructure, de la coordination régionale, des lois à faire évoluer dans certains secteurs…
Ces points ont été enregistrés par nos différents partenaires. «Les Régionales de l’investissement», dans leur deuxième édition, pourraient constituer une plateforme leur permettant d’informer des évolutions que ces sujets auraient connues entre-temps.
Cette tournée nous a permis de confirmer notre intuition quant à l’important besoin en matière d’accompagnement des entreprises, notamment les TPME. Elle a été l’occasion de faire connaître les différents mécanismes d’accompagnement et de soutien à l’investissement mis en place par les acteurs publics.
Par ailleurs, les différentes escales ont connu la conclusion de plusieurs conventions, entre des acteurs publics et privés, à portée nationale ou régionale. Ces partenariats portaient essentiellement sur la facilitation de l’acte d’investir.


La deuxième édition, qui démarre dans les prochains jours, se distingue de la première par une approche sectorielle qui s’ajoute à la dimension régionale. Pourquoi ce choix ?

Notre groupe a développé depuis 2015 des partenariats avec des fédérations professionnelles telles que l’AMICA, l’AMITH, la FCP, la FEDIC, la FENIP et la FENAGRI, qui représentent des secteurs à fort potentiel. D’autres partenariats viendront enrichir ce portefeuille lors de la deuxième édition du roadshow «Les Régionales de l’investissement». Depuis cette date, nous œuvrons pour adapter notre offre à leurs besoins spécifiques.
Ces partenaires ont été associés à la première édition du roadshow «Les Régionales de l’investissement» afin de braquer les projecteurs sur les opportunités que recèle chaque secteur.
Cette deuxième édition s’inscrit dans la continuité de la première. Le choix de l’approche sectorielle est motivé par notre souhait d’analyser en profondeur, avec les acteurs concernés (interprofessions, experts et acteurs), les potentialités et les contraintes de chaque secteur afin d’apporter des réponses concrètes, taillées sur mesure, et de développer notre approche centrée sur les écosystèmes dans l’accompagnement des entreprises.

Qu’est-ce qui a justifié l’identification de tel secteur pour telle région ? Pourquoi l’industrie pharmaceutique pour Rabat-Salé-Kénitra et pas un autre secteur ?

Le choix des couples région-secteur a été longuement étudié ; il prend en considération dans la quasi-majorité des cas les spécificités des régions. C’est le cas pour l’Automobile à Tanger, l’Agroalimentaire à Agadir, la pêche et la valorisation des produits de la mer à Laâyoune…
Pour d’autres régions, c’est le potentiel et/ou les projets structurants en cours de réalisation qui ont justifié le choix, à l’instar du Tourisme à Dakhla ou de la Logistique à Nador.
Pour Rabat, le choix de l’industrie pharmaceutique et médicale s’explique, d’une part, par l’importance de l’infrastructure de santé au sein de la capitale, et de l’autre par notre volonté d’associer, au coup d’envoi de la deuxième édition, un secteur stratégique et en plein essor aux différentes initiatives royales : la généralisation de la protection sociale et le lancement de l’unité de fabrication de vaccins.

Quels sont les objectifs que le Groupe BCP s’est fixés pour cette deuxième édition, en termes de projets à accompagner ?

En termes d’objectifs, nous ambitionnons d’abord de poursuivre l’accompagnement des intentions d’investissement identifiées lors de l’édition 2021 qui n’ont toujours pas été concrétisées, puis d’en révéler de nouvelles via la promotion du dispositif d’offres mis en place par notre Banque dans le cadre de ce roadshow. Cette édition sera pour nous l’occasion de lancer de nouveaux produits et offres élaborés pour répondre aux besoins spécifiques des acteurs de chaque secteur.

Le monde de l’entreprise est toujours impacté par les effets de la crise sanitaire auxquels se sont ajoutés d’autres chocs comme la sécheresse et les tensions géopolitiques mondiales. Estimez-vous que la conjoncture soit propice pour engager des investissements ? Et qu’en est-il de la santé financière des opérateurs économiques qui n’a pas été épargnée par cette conjoncture ?

L’année 2022, qui devait confirmer la sortie de la crise de la Covid, a été marquée par la recrudescence de la poussée inflationniste et les pénuries de certaines matières premières, phénomènes qui ont déjà été constatés fin 2021, mais qui ont été amplifiés par les implications du contexte géopolitique, notamment le conflit en Ukraine. Ce contexte ne manquera pas d’impacter la conjoncture économique. En effet, les principaux organismes nationaux et internationaux ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour le Maroc, sous l’effet de cette crise et de la mauvaise année agricole.

Ceci nous pousse, plus que jamais, à être aux côtés de nos clients, à les accompagner pour faire face à cette conjoncture.
En plus d’être une partie prenante de tous les plans gouvernementaux visant à atténuer les effets de cette conjoncture sur les entreprises marocaines (moratoires et rééchelonnements des crédits mis en place en faveur de plusieurs secteurs d’activité), nous assurons un suivi au cas par cas des besoins supplémentaires de financement induits par la hausse des prix des matières premières, notamment en matière de besoins de financement de stocks ou d’importations.
Néanmoins, la conjoncture économique actuelle recèle, pour les entreprises marocaines, des opportunités à ne pas manquer en raison de la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales, imposée par la crise de la Covid et accentuée par la crise en Ukraine et ses répercussions.
Ceci favorisera sans doute la dynamique de l’investissement privé et plus particulièrement des TPME, et nous sommes prêts à les accompagner dans la relève de ces défis.

La souveraineté économique, la relocalisation des chaînes de valeur mondiales, l’import-substitution, l’encouragement du capital national, l’intégration de l’informel sont des sujets d’actualité dans la conjoncture actuelle. Dans quelle mesure cette édition des «Régionales de l’investissement» et l’action du Groupe BCP apporteront-elles des réponses aux questions posées par ces sujets ?

Les questions de la souveraineté industrielle, assorties des différentes potentialités de substitution de la transition énergétique – avec les obligations en matière d’empreinte carbone – et du développement des exportations, seront au centre des débats programmés pour cette édition.
L’objectif sera de sensibiliser les entreprises aux opportunités qui se présentent à elles, aux mesures d’appui mises en place par l’État et à la panoplie d’offres de financement et d’accompagnement pour faire aboutir leurs projets.

D’autres sujets d’actualité seront au menu des entretiens avec l’invité spécial, à chaque étape du roadshow.
Quant à l’intervention du Groupe, ce dernier essaiera de couvrir tous les besoins de l’entreprise, de l’accompagnement au financement de l’investissement et de l’exploitation, en passant par le Trade Finance et la couverture de change.
La séance des workshops, véritable plateforme d’accompagnement, connaîtra également un enrichissement avec de nouveaux acteurs qui couvriront la dimension de l’accès aux marchés, à l’instar de l’AMDIE et du département du Commerce relevant du ministère du Commerce et de l’industrie.

Lire aussi : Les Régionales de l'investissement : la BP vise un potentiel d'investissement de 15 milliards de dirhams en 2022 

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