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Driss Kassouri : «L’Allemagne a compris qu’il était dans son intérêt d’avoir de bonnes relations avec un pays stable ayant une profondeur africaine réelle»

Driss Kassouri : «L’Allemagne a compris qu’il était dans son intérêt d’avoir de bonnes relations avec un pays stable ayant une profondeur africaine réelle»

La reprise des relations entre le Maroc et l’Allemagne après des mois de tension survient quelques semaines après l’installation du nouveau gouvernement allemand, qui semble vouloir rompre avec les positions hostiles adoptées par le passé à l’égard du Maroc, notamment en ce qui concerne la question du Sahara marocain, souligne Driss Kassouri, professeur de sciences politiques à l'Université Hassan II de Casablanca. «Berlin adoptait une position hostile à l’intégrité territoriale du Maroc au sein de l’Union européenne. Et étant donné que l’Allemagne compte parmi les pays les plus avancés et influents au sein de l’UE, il était inconcevable que des décisions favorables au Maroc émanent de l’UE», a-t-il ajouté, précisant à cet égard que l’ancien gouvernement allemand s’était beaucoup aligné sur les positions d’Alger. Mais visiblement, cette ambigüité est en train de changer, relève M. Kassouri, indiquant que le nouveau gouvernement revient à de meilleurs sentiments envers le Maroc en adoptant une position plus équilibrée et plus cohérente avec celle de l’UE s’agissant du Sahara marocain.

Berlin a donc compris que le Maroc ne transige pas sur ses intérêts fondamentaux et qu’il n’entreprend pas de relations de partenariat avec des pays hostiles à son intégrité territoriale. Par ailleurs, M. Kassouri souligne que l’Allemagne, qui a choisi l’apaisement avec le Maroc, ne veut surtout pas passer à côté de ses intérêts économiques en Afrique. «L’Allemagne est la première économie d’Europe, mais ses relations avec l’Afrique ne reflètent pas ce positionnement. Elle avait tablé sur ses relations avec l’Algérie, pour changer cette donne, mais cela n’a pas donné les résultats escomptés. Car l’Algérie n’a pas une profondeur dans le continent, contrairement au Maroc qui y jouit d’une influence culturelle, historique et spirituelle, le tout encadré par plus de 1.000 accords de partenariat avec les pays africains», explique-t-il.

C’est la raison pour laquelle, précise M. Kassouri, l’Allemagne a tenu à mettre un terme à sa crise avec le Maroc, un pays stable, avec des relations exemplaires avec les plus grandes puissances et une position stratégique enviable. Berlin a compris qu’il était dans son intérêt de traiter avec le Maroc en gardant à l’esprit toutes ces données, explique M. Kassouri, précisant que le Royaume est un pôle de stabilité et une force économique en devenir, sans oublier le volet sécuritaire qui en fait un partenaire fiable de l’UE. D’ailleurs, le message du Président allemand a souligné ce point, puisqu’il a mis l’accent sur «l’engagement tout particulier du Maroc dans la lutte contre le terrorisme international, essentiel pour mon pays (l’Allemagne) et sa sécurité».

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