L’artiste-peintre et écrivaine marocaine Loubaba Laalej était l’invitée de la quatrième rencontre littéraire organisée le 24 mars par le Book Club «Le Matin». Présenté par le critique Moubarak Hosni, ce rendez-vous était l’occasion de décortiquer le livre «Icônes de la plasticité au féminin». Dans ce recueil de textes et œuvres, Loubaba Laalej relate «la vie d’artistes femmes exemplaires qui ont vaincu la diversité». L’artiste ramène à la mémoire de grands noms de l’art plastique d’ici et d’ailleurs. Derrière son travail, un message pour les générations futures afin de perpétuer la créativité, trouver des exemples et se remémorer les signatures qui ont fait la différence dans le milieu de l’art plastique. Optant pour l’écriture fragmentaire dans l’esprit du haïku japonais, Loubaba a parlé dans son livre de parcours féminins exceptionnels. «Pour faire cette anthologie, j’ai pensé aux femmes qui ont du courage, du génie…»
Parcours de passionnées
On ne peut pas parler des icônes de la plasticité au féminin sans évoquer l’Italienne Artemisia Gentileschi. Ses peintures audacieuses, vibrantes et parfois violentes lui ont permis de dépasser les préjugés de genre. Malgré le soutien de son père, l’artiste a eu du mal à dépasser son viol.Loubaba Laaalej a aussi cité des parcours de femmes artistes nées sous une bonne étoile comme Élisabeth Vigée Le Brun qui «avait le don de la féminité». Avec le public du «Matin», l’auteure a partagé des histoires féministes inspirantes telles que celles de l’artiste et photographe américaine contemporaine Cindy Sherman considérée comme une des représentantes de la photographie plasticienne. «Cindy Sherman a présenté une femme tentatrice et fatale. Elle ne peint pas la femme-objet, mais demande la liberté du corps», a affirmé Loubaba Laalej.Artistes marocaines
Dans son livre «Icônes de la plasticité au féminin», Loubaba Laalej a également parlé d’artistes marocaines comme Meriem Meziane. Cette «première artiste-peintre marocaine à faire une formation académique» a osé le nu sous un voile, «symbole de l’innocence et de la pureté».L’auteure a aussi choisi d’écrire sur le parcours de Chaïbia, l’autodidacte et visionnaire, ainsi que sur la créativité de Zahra Ziraoui, «la femme de lettres qui s’intéressait à la philosophie, à la littérature et à la critique d’art».Féminisme de douceurLe livre de Loubaba aide à comprendre comment plusieurs femmes créatrices de talent sont arrivées au monde de l’art. Il ne s’agit pas de dresser des simples portraits, mais d’un vrai travail de réflexion et de synthèse. «Icônes de la plasticité au féminin» est un acte féministe doux. Son livre dévoile en douceur les obstacles et clichés imposés aux femmes artistes. Loubaba Laalej veut transmettre des messages de paix et du vivre ensemble. Pour elle, même si la place de la femme dans le monde de l’art plastique est mineure, son rôle est majeur.