Connexion
«Travaillons tous ensemble pour protéger nos enfants contre la cyber-violence et le cyber-traque». Tel était le thème du Safer Internet Day 2022. Cette journée, célébrée le 8 février, a relancé cette année le débat sur les moyens de protection des enfants face aux multiples dangers de la Toile. «À l’ère du digital, les enfants et les jeunes ont de plus en plus accès à Internet, d’où la nécessité d’instaurer une culture d’usage responsable et sécurisé des technologies de l’information et de la communication, ainsi que d’accompagner les internautes, notamment les enfants et les jeunes, face aux multiples défis du digital, surtout avec la conjoncture liée à la pandémie Covid-19», a indiqué Youssef Belqasmi, secrétaire général du ministère de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, lors de la conférence nationale Safer Internet Day qui s’est tenue hier mardi à Rabat.
Le responsable a rappelé à cette occasion que le ministère a intégré la sensibilisation au bon usage d’internet dans les modules de formation en TICE des enseignants depuis 2006. Belqasmi a également souligné qu’en décembre 2017, son département a organisé une caravane-modèle de sensibilisation aux risques de la cybercriminalité, en partenariat avec le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI). «Après le succès de la caravane modèle dans les 7 Académies Régionales d’Education et de formation, le MENPS a décidé de généraliser la campagne nationale de sensibilisation au bon usage d’Internet pour les années 2019, 2020 et 2021 dans tous les établissements scolaires via une note circulaire. Plus de 186.000 élèves ont d’ailleurs été sensibilisés en 2021», a ajouté le secrétaire général du ministère. Il a également fait savoir que le ministère, le CMRPI et le Centre RESIS (Centre de Ressources et d’Études systémiques contre les intimidations scolaires) ont entrepris en janvier 2022 le projet-pilote qui vise l’implantation d’équipes ressources dédiées au traitement du harcèlement scolaire et du cyber harcèlement au niveau de 3 lycées de l’AREF de Rabat-Salé-Kénitra (RSK) en vue de le généraliser progressivement à l’ensemble des 12 AREF.
Un internet de confiance
De son côté, Youssef Bentaleb, président du CMRPI, a souligné qu’Internet présente un vrai danger, surtout pour les enfants et les jeunes. Les risques sont multiples à commencer par le cyber-harcèlement, lacyberintimidation, l'exploitation sexuelle, l'addiction aux jeux en ligne, l'échec scolaire, et bien d’autres délinquances et facettes de cybercriminalité enfantine. «Nous sommes tous concernés institutions, organisations, fournisseurs d’accès à internet, industriel du numérique et citoyens, puisque l’objectif dans ce cas est commun : lutter pour un internet meilleur pour l’avenir de nos enfants, un internet de respect des valeurs universelles, de responsabilité, de tolérance, sans violence, et surtout un internet de confiance», a indiqué Bentaleb. «Au CMRPI, nous sommes conscients de la complexité du sujet, et de l’ampleur de la responsabilité de sensibiliser aux bonnes et meilleures pratiques d’internet, puisque ceci nécessite beaucoup d’expertise dans les domaines technique, juridique, et organisationnel mais également pédagogique», a affirmé le président du CMRPI. Ce dernier assure qu’après 10 ans d’expertise concentrée autour de la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité, on peut être sûr que pour avoir une meilleure protection sur internet, il est impératif de développer l’éducation au numérique, en particulier l’éducation des enfants à l’usage responsable d’internet. Bentaleb a, en outre, souligné que les statistiques sur les signalements confirment à la fois la croissance des cas de cyberviolence, mais aussi le besoin des internautes marocains d’un accompagnement. «Il faut agir rapidement et travailler en synergies, pour une protection efficace des enfants et des jeunes contre les risques d’internet, mais également pour aider les parents et tuteurs à assumer leur responsabilité vis-à-vis de leurs enfants sur internet», a-t-il insisté.
E-Himaya
Lors de cette rencontre, des représentants de l’Agence de développement du digital (ADD) ont passé en revue les objectifs de la nouvelle plateforme nationale d’information et de sensibilisation en matière de culture digitale et protection des enfants en ligne E-Himaya. Lancée en décembre dernier, cette plateforme vise à inculquer les bonnes pratiques et les techniques d’usage sécurisé du digital auprès des enfants, informer et sensibiliser les cibles concernées, et proposer aux parents et aux et enseignants des solutions et des outils pratiques à même d’éduquer et protéger les enfants des risques et menaces liées au digital.
