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L'opposition renforce sa coordination, mais pas de front commun pour le moment

Alors que l’on s’attendait à une grande annonce à l’issue de la série de réunions tenues jeudi et vendredi derniers par les présidents des groupes et groupements parlementaires de l’opposition, le communiqué publié samedi s’est limité à ressasser la même rhétorique : l’engagement des quatre groupes à poursuivre leur coordination au sein de la Chambre des représentants et leur condamnation de la mainmise du gouvernement sur l’action législative.

L'opposition renforce sa coordination, mais pas de front commun pour le moment

Décidément, c’est la montagne qui accouche d’une souris. Au moment où l’on s’attendait à la naissance d’un nouveau bloc parlementaire unifié des 4 groupes et groupements parlementaires des partis de l’opposition pour faire face à «l’hégémonie» des partis de la majorité au Parlement, la série de rencontres ayant réuni tout au long des journées de jeudi et vendredi les présidents des groupes de l’opposition avec les chefs de file des mêmes partis s’est finalement soldée par un communiqué somme toute ordinaire.

Le document publié samedi dernier ne faisait que reprendre les positions déjà exprimées à plusieurs reprises par les présidents des groupes parlementaires de façon individuelle. Il s’agit notamment de réitérer l’engagement des quatre partis à continuer d'exercer une opposition nationale, forte, responsable et constructive, et à renforcer la coordination étroite et efficace dans le but de franchir une étape plus forte dans l’action commune au niveau du Parlement. Les quatre forces de l’opposition ont, comme à l’accoutumée, dénoncé la «mainmise de la majorité sur l’action législative, mettant en garde le gouvernement contre le danger de cette «tendance excessive à l'hégémonie» qui privilégie la «supériorité numérique», négligeant la logique démocratique et consensuelle.

Mais contre toute attente, le communiqué ne fait à aucun moment allusion à une coordination étroite en matière d’action législative. Les chefs des quatre partis de l’opposition aux référentiels politiques différents (à savoir Driss Lachgar, de l'Union socialiste des forces populaires, Mohand Laenser, du parti du Mouvement populaire, Nabil Benabdallah, chef de file du Parti du progrès et du socialisme, et Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement) ayant rencontré les présidents des groupes parlementaires ont campé sur les mêmes positions, refusant ainsi d’accorder leurs violons pour jouer la même partition. Visiblement, les divergences des points de vue sont telles qu’aucune mesure de ce genre ne pourra être envisagée. «Le but de cette réunion n’est pas d’unifier nos positions. C’est la première fois que les présidents des groupes de l’opposition se réunissent avec les secrétaires généraux.

Cette étape ne pourra que renforcer la coordination spontanée entre les groupes parlementaires. Mais il ne faudra pas s’attendre à ce que cette coordination aille plus loin, car il ne faut pas oublier que chaque parti dispose d’un référentiel politique différent. Par conséquent, nous ne pouvons pas avoir la même position par rapport à certaines questions comme la polygamie ou encore le mariage des mineures, donc chaque groupe parlementaire présentera de manière individuelle les amendements aux textes de loi examinés.

Le même scénario est valable pour les propositions de loi. Les seules situations où les partis de l’opposition peuvent présenter des amendements communs sont celles où il s'agit de textes d’intérêt national et ne touchant pas le référentiel de chaque parti, comme le projet de loi sur les droits d’auteurs», souligne Rachid Hammouni, président du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) dans une déclaration accordée au «Matin». Selon le même interlocuteur, c’est aux secrétaires généraux des partis de l’opposition de surmonter leurs différends et de décider d’une coordination politique plus étroite. S’agissant des présidents des trois autres groupes et groupements parlementaires des partis de l’opposition, à savoir Abdellah Bouanou du Parti de la justice et du développement, Abderrahim Chahid du groupe socialiste et Driss Sentissi, président du groupe Haraki, ils ont été contactés par le «Matin», mais sont restés injoignables.
 

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