Mansour ne peut pas s’inscrire en cycle de doctorat au Maroc, mais il décide de poursuivre ses ambitions en pays d’immigration. De la France aux États-Unis, Abdellatif Hissouf nous invite à un voyage personnel qui met en lumière les difficultés que vivent les immigrés. Loin d’un paradis terrestre où tout est accordé sans effort, Mansour ouvre la fenêtre sur les réalités vécues en expatriation. Mansour nous invite à un riche périple de Casablanca à Paris puis un retour via le sud de l’Espagne à Tanger, pour faire ses valises encore une fois à New York, Virginie et Californie aux États-Unis. Il nous transporte dans son exil physique, intellectuel et culturel choisi.
Dans son voyage, le personnage principal du roman se laissait guider par son amour pour l’aventure. Il partait à l’exploration du mystère et à la recherche de choses qu’il ne connaissait pas en amont. Selon l’auteur, tout commence pour Mansour avec un «voyage silencieux de souffrance» qui a duré plus de trente ans dans son pays. Il a d’abord testé l’amertume de l’expatriation dans son propre pays avant d’être confronté au racisme en France puis de ressentir l’exclusion du rêve américain. «Mansour parle de Casablanca, des restaurants qui ont gardé des noms français, de la statue de Lyautey… Il décrit également ses rencontres avec des femmes françaises âgées, dont Louise qui lui louait une chambre. Il raconte comment ces vieilles dames vivent la solitude et parle de leurs comportements racistes», nous explique Abdellatif Hissouf.
L'envers du décor
L’auteur n’omet pas dans son roman de parler de la France entre montée de l’extrême droite en France et de la victoire de Jacques Chirac. «Après avoir obtenu son doctorat, Mansour revient au Maroc pour trouver qu’il a été supprimé de la fonction publique. Il décide alors de replier bagage, mais cette fois vers les États-Unis où il a essayé de découvrir le monde et le rêve américains», détaille l’auteur. Dans le pays de l’Oncle Sam, notre personnage touche à un autre type de souffrances. Néanmoins, il arrive à trouver un emploi dans l’enseignement. Il a aussi travaillé pour le gouvernement américain. Outre les Américains, Mansour a rencontré des personnes de différentes nationalités : des Arabes, des Africains, des Iraniens… Il a eu l’occasion d’observer les «micro-mondes» dans une Amérique où les gens peuvent réaliser leurs rêves grâce au travail. Dans «Mansour : un immigré marocain», Abdellatif Hissouf dépeint une impitoyable bataille sans trêve pour survivre en terres étrangères. Il a vécu des expériences, des luttes, des déceptions et des humiliations qui étaient rarement des victoires et des joies accomplies. Malgré cela, il avait besoin de communiquer avec l’autre par peur de sombrer dans l’exclusion ou la monotonie. C’est ainsi qu’il a compris que tout est possible en immigration grâce à la persévération.
Qui est Abdellatif Hissouf ?
Abdellatif Hissouf est titulaire d’un doctorat en 2014 de l’Université Walden, Minneapolis/Minnesota aux États-Unis dans le domaine des politiques publiques et de l’administration. En janvier 2004, il a obtenu un doctorat de l’École supérieure des traducteurs et interprètes de l’Université de la Sorbonne à Paris, dans le domaine de la linguistique appliquée et de la traduction. Il a enseigné la langue arabe et la culture de l'Afrique du Nord aux États-Unis. Il a aussi enseigné la culture et la civilisation françaises dans plusieurs universités américaines.Abdellatif Hissouf Il a travaillé dans le secteur de la presse au Maroc. Ce chercheur et écrivain politique a fait plusieurs publications dans différents journaux marocains et étrangers. Il a publié en 2003 le livre «Jacques Brel : sa vie et sa philosophie», et en 2016 le livre «Amazigh : une histoire populaire». En 2022, il a publié les romans «Mansour : un immigré marocain», «Mansour : l'amertume de la politique... la douleur de l'écriture» ainsi que l'approche historique analytique «Dualité de la religion et du pouvoir».