Historique, légendaire, phénoménale, la campagne des Lions de l’Atlas au Qatar a déjoué tous les pronostics, en plus d’écoeurer plusieurs géants du football mondial. Après la Belgique et l’Espagne, les nationaux se sont offert le scalp d’un nouveau cador mondial : le Portugal. La bataille a démarré très tôt en ligne médiane, avec un promier accrochage entre Joao Felix et Amrabat dès la 2e minute. Contrairement à l’Espagne, qui a de facto envoyé huit de ses joueurs sur la moitié du terrain marocaine, le Portugal a pris ses précautions, s’avançant prudemment tout en gardant cinq joueurs derrière. La première tentative portait la signature de Felix à la 5e minute, une reprise de la tête brillamment repoussée par Yassine Bounou. Le Maroc répliquait immédiatement par une autre tête, celle d’Ennesyri sur corner, légèrement dévissée à la 6e minute.
La Masterclass signée Ounahi
Après le quart d’heure de jeu, Walid Regragui faisait monter son bloc vers la ligne médiane, s’offrant quelques attaques placées qui ont fait reculer les Lusitaniens d’un cran. L’incroyable aisance d’Ounahi balle au pied et la vista de Ziyech et ses passes millimétrées ont permis aux Lions d’imposer leur tempo, alors qu’Amrabat excellait encore une fois au niveau de la récupération et des deuxièmes ballons. Ennesyri, lui, s’imposait sur les ballons aériens mais ne parvenait toujours pas à ajuster ses reprises de la tête. A la 30e minute, Jaouad El Yamiq privait Joao Felix de l’ouverture du score, en contrant une dangereuse frappe en entrée de surface. Les Lions accéléraient encore une fois et enchaînaient les raids. Amallah ratait ainsi sa reprise du gauche à la 34e, tandis que Boufal testait Diogo Costa des 30 mètres, deux minutes plus tard. Le virtuose Azzedine Ounahi, lui, s’est littéralement baladé en ligne médiane, samedi. A la 42e minute, sur une autre action initiée par le milieu d’Angers, Yahya Attiat Allah adressait un centre parfait à Youssef Ennesyri, qui s’élevait dans les airs et fixait cette fois-ci le gardien portugais. La troisième était donc la bonne pour le fer de lance du FC Séville, qui donnait l’avantage aux Lions et récompensait l’incroyable première mi-temps réussie par la bande à Regragui. Bruno Fernandes touchait ensuite la transversale à la 45e minute, mais la première période se terminait quand même sur un score mérité de 1-0 en faveur du Maroc.
Les Guerriers bloquent toutes les issues
La seconde mi-temps a démarré sur une course folle d’Achraf Hakimi sur le couloir droit. Fauché, le défenseur du PSG permettait à Ziyech de s’illustrer sur coup-franc, mais le gardien portugais Costa repoussait avec difficulté des deux poings (50e). Après Ounahi et sa première mi-temps stratosphérique, Sofiane Boufal excellait à son tour en seconde mi-temps, se montrant ultra-efficace en récupération puis en relance. Il a d’ailleurs été à l’origine d’une tentative d’Ounahi à la 58e, avant d’écoeurer Cristiano Ronaldo (entré en cours de jeu) aux abords de la surface marocaine. Son travail permettait de compenser la baisse de régime de Sofyan Amrabat, visiblement amoindri sur le plan physique. Après la sortie de Romain Saïss sur blessure (remplacé par Achraf Dari), Walid Regragui rappelait Ennesyri et Amallah pour renforcer davantage son secteur défensif (entrées de Banoune et de Cheddira). Les Ibériques, de leur côté, mettaient le paquet sur les balles aériennes, pour exploiter la détente de Ronaldo. Le bloc défensif marocain battait en retraite face à la montée des Lusitaniens, en présence de trois défenseurs centraux marocains : Dari, Banoune et El Yamiq. Tout en assurant le travail derrière, les Lions se montraient ultra-agressifs en contres, avec des attaques à une touche de balle qui ont faille faire mouche. Ziyech et Boufal quittaient aussi la pelouse à la 82e minute, pour laisser place à Jabrane et à Aboukhlal. Bounou se montrait ensuite héroïque, une nouvelle fois, en privant Joao Felix d’un énième but, sortant une parade phénoménale à la 83e minute. Les guerriers marocains sortaient toute leur férocité pour bloquer les issues, face à des Portugais en proie à la nervosité. Bounou enfilait encore sa cape de super-héros à la 91e minute, s’imposant face à Ronaldo cette fois. Lors des prolongations, Aboukhlal se permettait de rater un deuxième but à sa portée, mais personnes ne semblait lui en vouloir, tellement l’extase était proche. Après 8 minutes de temps additionnel, l’arbitre argentin Facundo Tello sifflait le terme de la rencontre et l’hystérie s’emparait encore des gradins et du banc de touche marocain. Les Lions de l’Atlas devenaient la toute première sélection africaine et arabe à poser ses valises en demi-finale de la Coupe du Monde, portant ainsi les espoirs de centaines de millions de supporters à travers le Monde. L’épopée se poursuit donc au Qatar et les Lions, qui ont pourtant enfilé les proies, sont plus affamés que jamais.