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Lundi 20 Mai 2024
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Le Maroc renforce ses exportations d’habillement vers l’UE

Malgré la très forte progression du coût des matières premières, les exportations d’habillement du Maroc vers l’Union européenne ont bondi de 31% au premier trimestre, en rythme annuel, pour atteindre environ 707 millions d’euros. À fin mars, le Royaume est ainsi classé huitième fournisseur de ce marché, avec une part de 3,3%. Ses prix moyens ont augmenté d’environ 17% sur un an.

Le Maroc renforce ses exportations d’habillement vers l’UE

En dépit d’une conjoncture mondiale et sectorielle difficile, le Maroc se maintient dans le top10 des principaux exportateurs d’habillement vers l’Union européenne (UE). Les livraisons vers ce marché ont même bondi de 31% au premier trimestre, en rythme annuel, pour atteindre environ 707 millions d’euros. À fin mars, le Royaume est ainsi classé huitième fournisseur d’habillement de l’UE, avec une part de marché qui remonte à 3,3% contre 3,2% un an plutôt, selon les dernières statistiques publiées par le Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith). Globalement, les importations européennes d’habillement ont progressé de 30% au premier trimestre 2022 à 16,6 milliards d’euros. «Tous les principaux fournisseurs de l’Union européenne enregistrent une forte augmentation, la palme revenant au Bangladesh (+51%)», souligne Jean-François Limantour, président du Cedith. Selon lui, la progression très rapide du Bangladesh (4,7 milliards d’euros d’exportations) concurrence de plus en plus directement la Chine, qui affiche, elle, une bonne résistance malgré sa politique «zéro Covid» (confinement) avec une progression de 29% à 6,2 milliards d’euros. Pour les fournisseurs asiatiques toujours, on notera aussi la remontée du Cambodge avec une augmentation de 36% à 727 millions d’euros. «Côté Méditerranée, la Turquie, le Maroc et, dans une moindre mesure, la Tunisie ont réalisé de bons scores sur le marché européen d’habillement», indique Jean-François Limantour. Ensemble, les 9 fournisseurs méditerranéens ont totalisé 4,2 milliards d’euros d’exportations, mais leur part dans les importations totales de l’UE a légèrement baissé à 19,4% contre 19,8% au premier trimestre 2021.

Le Maroc se positionne deuxième fournisseur méditerranéen de l’UE, derrière la Turquie (+27% à 2,8 milliards d’euros) et devant la Tunisie (+21,7% à 572 millions d’euros). «Toutefois, ces performances, optiquement excellentes, ne permettent en réalité aux fournisseurs que de revenir, peu ou prou, à leurs niveaux de 2019. Ajoutons que près d’un tiers de ce rebond (global) de 30% provient du renchérissement du prix des vêtements (+11,8%) provoqué par la très forte progression du coût des matières (coton et synthétiques)», précise le président du Cedith. Pour le Maroc, ses prix moyens ont augmenté d’environ 17% sur un an, soit la troisième plus forte hausse des prix après celle du Bangladesh (+20%) et de la Chine (+18,5%). Jean-François Limantour estime que les prix des vêtements vont certainement continuer à grimper en raison de la hausse du coût des matières. Or, l’inflation commence à ronger sérieusement le budget des consommateurs européens et impacte sévèrement leurs dépenses, notamment vestimentaires. Un vrai challenge pour les producteurs mondiaux et distributeurs.
 

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