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Maryam Bigdeli : La régulation est nécessaire pour réussir le partenariat public-privé dans le secteur de la santé

Pour la représentante de l’OMS au Maroc, Maryam Bigdeli, la situation épidémiologique actuelle est rassurante, mais «tant que la fin de la pandémie n’est pas déclarée, nous devons savoir qu’elle n’est pas derrière nous et nous devons continuer la lutte avec l’usage des armes que nous maîtrisons». Interpellée sur sa vision du chantier de réforme du système de santé national, la responsable estime que le nerf de la guerre de cette réforme est le financement pour relever les défis colossaux du secteur.

Maryam Bigdeli : La régulation est nécessaire pour réussir le partenariat public-privé dans le secteur de la santé
Maryam Bigdeli

I nvitée de «L’Info en Face», Maryam Bigdeli s’est arrêtée notamment sur la vaccination qui joue un rôle vecteur dans le processus de la lutte contre la Covid-19 et qui est fortement recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «D’abord, nous recommandons un schéma complet de primo-vaccination, cela dit, nous recommandons l’injection au minimum des deux doses de vaccin.» Pour les personnes vulnérables, il est très recommandé d’effectuer un boost vaccinal tous les 6 mois, a-t-elle clarifié, en ajoutant que «depuis la nuit des temps, la vaccination a réussi à éradiquer plusieurs maladies dans le monde, elle est aujourd’hui encore l’outil qui pourra aider à garder la situation sous-contrôle et l’empêcher d’affecter notre quotidien.»

Revenant sur la question des restrictions sanitaires, la représentante de l’OMS au Maroc, Maryam Bigdeli, a insisté sur les mesures de distanciation physique, en indiquant que les rassemblements représentent la voie qui facilite la transmission de l’infection, «les grandes manifestations ouvrent les portes de la transmission et la contamination, il faut donc les éviter dans les zones endémiques.» Toujours dans cette optique et dans un contexte ramadanesque, l’invitée de l’émission a été interrogée sur la réouverture des mosquées et la reprise des prières de Tarawih, et si cette reprise peut constituer un foyer de contamination. Maryam Bigdeli a répondu que «la reprise de la vie normale est nécessaire pour notre santé mentale, surtout après ces années de confinement qui ont affecté nos esprits, mais il faut reprendre avec prudence et un strict respect des mesures barrières.» Et de poursuivre, «l’humanité a sa façon de gérer les crises, après la fin de chaque crise, nous reprenons le chemin de l’insouciance, on se mobilise au début et après on oublie. Aujourd’hui, le retour vers l’insouciance n’est plus tolérable, parce que nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle pandémie planétaire, et donc il faut se préparer pour les prochaines crises.» Sur sa lecture de la nouvelle réforme du secteur de la santé, Maryam Bigdeli considère que le financement de la santé est prioritaire en indiquant que l’OMS plaide pour qu’un budget suffisant soit attribué dans toutes les régions du monde. «Il est impératif de consacrer un budget correct pour la santé», plaide-t-elle. Il existe d’autres considérations prioritaires, à savoir le renforcement des ressources humaines, le renforcement des infrastructures et des équipements, la répartition territoriale… ces points sont liés et complémentaires, selon l’invitée.

Concernant la durée de la formation des médecins et à propos de la dernière décision du ministère de l’Enseignement supérieur portant sur la réduction des années d’études, l’invitée a exprimé son optimisme par rapport à cette décision en soulignant que «c’est un choix stratégique qui peut donner ses fruits.» Maryam Bigdeli a également appelé à la valorisation de toutes les parties constituantes de l’écosystème de santé. Le partenariat public-privé comme levier de la réforme des systèmes de santé est également un axe soulevé par la responsable qui rappelle les belles leçons à tirer de la pandémie dans ce sens. «Nous avons eu de belles expériences de partenariat public-privé durant la pandémie et j’en déduis qu’il est possible d’offrir un service à la population sur la base d’un partenariat public-privé. Mais un tel partenariat fait appel à un niveau avancé de régulation pour garantir l’efficacité de cette démarche au service bien évidemment des citoyens», note l’invitée. Elle signale aussi que la médecine privée est engagée dans cette approche puisqu’elle délivre déjà des services publics, comme la vaccination par exemple. Évoquant le côté financement de la réforme du système de santé, et en particulier le chantier important de la généralisation de la couverture sociale, la responsable estime que c’est le nerf de la guerre et que c’est une étape à laquelle il faudra longuement réfléchir, car elle conditionnera la réussite de tout projet de réforme. 
Le 7 avril, Journée mondiale de la santé

L’OMS célèbre ce jeudi 7 avril la Journée mondiale de la Santé sur le thème «Notre planète, notre santé». Sur le choix de ce thème, la responsable explique que l’idée est d’attirer l’attention sur l’urgence de sauver la planète. «Le monde doit se rendre compte qu’il est urgent de tenir les engagements pris pour protéger l’environnement. D’énormes crises et catastrophes nous attendent si l’on ne réagit pas rapidement», alerte la responsable.

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