Le Matin : L’État et le secteur privé avaient défini une stratégie pour le développement de la compétitivité logistique du pays. Celle-ci ambitionnait de réduire les coûts logistiques de 20 à 15% du PIB et d'accélérer la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans par l’augmentation de la valeur ajoutée induite par la baisse de ces coûts et l’émergence d’un secteur compétitif. Ces objectifs ont-ils été atteints ?
Mohammed Yousfi : Proactive et basée sur un partenariat fort et efficace entre le gouvernement et le secteur privé, la stratégie logistique nationale s’est vue attribuer des objectifs ambitieux à l’horizon 2030 et un plan d’action à long terme couvrant de multiples chantiers et fixant les grandes lignes pour le développement de la compétitivité logistique.
Le déploiement de cette feuille de route a permis d’enregistrer un ensemble d’acquis dans plusieurs domaines notamment en ce qui concerne la planification et la structuration des projets de zones logistiques au niveau national et régional, la coordination des actions d’amélioration des différentes chaînes logistiques du pays et l’incitation à l’émergence d’opérateurs logistiques performants notamment via la contribution au développement des compétences dans les métiers de la logistique.
Agissant en tant que catalyseur, le déploiement de la stratégie logistique nationale a connu une réelle impulsion et d’importantes avancées ont été constatées en matière de développement d’offres de services logistiques, à savoir le transport routier national et international, le stockage, le freight-forwarding, le fret aérien ou encore les nouvelles technologies développées.
Cette évolution a été marquée par le développement significatif des opérateurs marocains et l’installation de nombreux groupes internationaux. À cet effet, le marché de la logistique au Maroc a connu une évolution qualitative des prestations proposées, marquée à la fois par la multiplication des opérateurs et la diversification de l’offre, allant de la simple prestation de transport jusqu’à la prise en charge totale de la fonction logistique et de la supply chain du client.
Des statistiques concrètes peuvent témoigner de l’évolution du secteur logistique au Maroc depuis le lancement de la stratégie nationale en 2010. En effet, le secteur du transport et de la logistique a contribué, en combinant à la fois les opérations réalisées par les prestataires logistiques et leurs effets indirects d’une part, et les opérations logistiques réalisées en interne par les chargeurs d’autre part, à hauteur de 5,48% au PIB national en 2019, soit une valeur ajoutée générée de l’ordre de 56 milliards de dirhams.
L’impulsion qu’a connue le secteur logistique a également engendré une réelle dynamique d’investissement. Les secteurs public et privé ont contribué avec environ 31 milliards de dirhams en 2019, soit 9,8% de la formation brute de capital fixe (FBCF), pour le développement des infrastructures et services logistiques.
Au niveau de l'emploi, les opérations de transport et de logistique englobent environ 472.000 postes, soit 4,3% de la population active occupée en 2019. Ce qui place la logistique et transport de marchandises parmi les premiers secteurs pourvoyeurs d'emplois. Le secteur a ainsi contribué directement avec la création de 37.000 emplois nets durant la période 2010-2019, soit une part de 8% de l’ensemble des créations d’emploi au niveau national. La contribution de ce secteur dans l’essor économique de notre pays est appelée à croître parallèlement aux efforts louables fournis par l’ensemble des parties prenantes publiques et privées, afin de faire face aux défis de la logistique future et s’adapter aux nouvelles tendances.
Les zones logistiques régionales multiflux figurent en bonne place parmi les priorités de la stratégie logistique. C’est un chantier qui semble tourner au ralenti. Où en est l’AMDL concrètement sur ce chantier ?Pour la mise en œuvre du chantier de développement des zones logistiques, l’AMDL procède de prime abord à la mise en place d’une planification territoriale appropriée de zones logistiques à travers l’élaboration de schémas logistiques régionaux réalisés en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes. Ces schémas ont pour but de planifier et structurer un ensemble de projets de zones logistiques adaptés aux besoins du marché et aux spécificités locales. Grâce à cette démarche, huit schémas directeurs actualisés, afférents aux régions de Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia Al Hamra, Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa, Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet et Fès-Meknès, ont pu être validés. Ces huit schémas ont permis de sécuriser une réserve foncière de l’ordre de 1.185 ha au niveau des documents d’urbanisme correspondant à 24 zones logistiques avec des plateformes spécialisées en distribution, conteneurs, produits agricoles, produits de matériaux de construction et produits céréaliers. L’AMDL s’est également attelée à la définition et l’amorçage, dans chaque Région, de premiers projets d’envergure à développer avec une analyse fine de la demande et ce, en adoptant une démarche participative et de concertations avec les différents intervenants publics et privés concernés. Ainsi, un portefeuille de premiers projets de zones logistiques dans différentes régions du Maroc a été défini avec une superficie globale de plus de 230 ha.
Dans ce cadre, les travaux d’aménagement in-site et hors site d’une première tranche de la zone logistique au sud d’Aït-Melloul dans la région de Souss-Massa ont été lancés en mai 2021. Cette première tranche s’étend sur une superficie de 45 ha pour un investissement global de 350 millions de DH. Le montage financier de développement de ce projet se répartit entre la région de Souss-Massa avec une contribution financière s’élevant à 100 millions de DH et l’État à travers les ministères de l’Économie et du Transport et de la logistique, représentés par l’AMDL avec une contribution de 250 millions de DH. L’avancement global des travaux physiques de cette zone est d’environ 25%.
Par ailleurs, pour la région de Fès-Meknès, une première tranche de la zone logistique de Ras El Ma, d’une superficie de 32 ha pour un montant d’investissement de 300 millions de DH, a fait l’objet d’une convention spécifique qui a été conclue avec la Région en vue de financer son aménagement et son premier développement.
Ceci dit, le déploiement de ce chantier demeure un vrai challenge. En effet, en plus des aspects liés à l’ingénierie et à la conception de ces projets spécifiques techniquement et différents des autres zones d’activités économiques, il faut faire face à nombreuses problématiques. Il s’agit notamment de sécuriser et apurer le foncier nécessaire à la réalisation des projets de zones logistiques, fédérer les acteurs territoriaux autour du projet et définir le montage de financement garantissant la viabilité et la faisabilité des investissements.
Il est à noter, dans ce sens, qu’à lui seul, le travail de planification des zones logistiques régionales et l’aboutissement de son processus de validation avec les différents acteurs publics et privés concernés nécessitent beaucoup de temps. En outre, le développement ambitieux, cohérent et structuré des zones logistiques définies par la stratégie est tributaire de grandes décisions à prendre, notamment liées à la mobilisation des ressources financières qui n’a pas suivi la cadence souhaitée pour la mise en œuvre des différents projets. D’ailleurs, c’est l'un des points relevés par le rapport de la Cour des comptes réalisé dans le cadre de sa mission d’évaluation de la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique.
Il sied également de rappeler que, pour le cas d’un marché immobilier ouvert tel que le Maroc, l’implantation des zones logistiques dans des localisations attractives et adaptées est contrainte par la concurrence d’autres opportunités d’investissements ayant un caractère plus rentable. Le concept des zones logistiques ne peut pas rivaliser avec d’autres investissements sans une intervention effective de l’État pour sécuriser le foncier et amorcer leur aménagement, notamment en hors-site.
La plateforme logistique de Zenata constituait le projet pilote pour la prise de décision quant à l’aménagement d’autres zones. Quelle évaluation faites-vous du fonctionnement de cette plateforme ?La plateforme logistique de Zenata s’étend sur une superficie globale de 323 ha répartie comme suit : 200 ha appartenant à l’Agence nationale des ports, 109 ha à la Société nationale du transport et de la logistique et 14 ha à l’Office national des chemins de fer. Dans ce sens, il y a lieu de souligner que la plateforme logistique de Zenata est considérée comme une zone multiflux à portée nationale, englobant plusieurs zones logistiques dont tout particulièrement un port sec, des plateformes de distribution et d’entreposage, un parc d’activités logistiques, des zones aménagées à l’air libre, des terminaux spécialisés, des entrepôts de messagerie, en plus d’un centre routier englobant tous les services nécessaires aux camions de transport de marchandises et aux conducteurs.
À ce titre, seuls 28 ha ont été aménagés au niveau de la parcelle de la SNTL, alors que les autres parties prenantes n’ont pas initié l’aménagement ou le développement d’au moins une partie du foncier qui leur revient. Ce qui représente un véritable frein au développement de cette zone ô combien importante pour la chaîne logistique de la région de Casablanca-Settat, voire au niveau national, tant sur le plan stratégique de la distribution que sur le plan du stockage et de l’entreposage. Pour permettre à la zone logistique de Zenata de jouer pleinement son rôle dans la chaîne logistique nationale, trois conditions nécessaires devraient être satisfaites. D’abord, relier le port de Casablanca à partir de la porte 6 à ladite zone sur 17 km. Ensuite, réaliser la trémie de connexion entre la partie maritime réalisée sur 4,5 km avec la RR322. Enfin, le profil devant être adopté devrait comporter une route centrale de deux fois deux voies réservées aux poids lourds à partir de la porte 6 du port à la zone logistique de Zenata, et deux fois deux voies latérales pour les véhicules légers et autres véhicules ne chevauchant pas avec les deux fois deux voies réservées aux poids lourds.
La stratégie logistique avait également prévu le renforcement de la formation dans le secteur. Concrètement, quelles sont les avancées sur ce chantier, sachant que plusieurs opérateurs économiques reprochent à l’État d’avoir beaucoup misé sur l’ingénierie, laissant de côté la formation des opérationnels, pourtant très stratégiques dans la chaîne logistique ?Le développement des compétences des opérateurs logistiques a fait l’objet d’un contrat d’application dédié, signé en 2014 devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette convention, l’AMDL a fait converger l’ensemble des parties prenantes autour d’un plan national de formation pour la période 2020-2024 répondant aux besoins identifiés par une étude sectorielle spécifique au secteur logistique pour la première fois au Maroc.
Cette étude a permis d’identifier 21 métiers regroupés en 9 fonctions de travail propres au secteur de la logistique. Elle a aussi permis l’élaboration des analyses de situation de travail (AST) nécessaires au développement des programmes de formation et de 31 fiches Emplois/Métiers et Emplois/Compétences (REM/REC) propres au secteur logistique et de trois guides RH. L’étude a également donné lieu au plan national de formation, qui dresse l’évolution prévisionnelle des besoins pour la période 2020-2024, et qui a conclu que 86% de ces besoins prévisionnels relèvent de la formation professionnelle.
En outre et pour assurer une adéquation dynamique entre la demande et l'offre de formation dans le secteur de la logistique, un Board de coordination de la formation en logistique a été institué en 2015. Ce Board a pour mission de veiller à l’adéquation quantitative et qualitative entre l’offre de formation en logistique et la demande du marché de l’emploi à travers, notamment, la coordination de la mise en œuvre du plan national de formation en logistique et la proposition de nouvelles mesures visant le développement et l’amélioration de l’offre de formation et des compétences en logistique. À ce titre, et outre les formations initiales de types Ingénieur, Master, Licence et Technicien supérieur, des programmes types ont été définis pour certaines fonctions de travail arrêtées par l’étude sectorielle réalisée par l’AMDL, notamment pour la formation «Supply Chain Manager» et la formation «Ingénierie logistique» en plus de la revue des programmes de formation pour deux filières de formation professionnelle qui concernent les fonctions «Opérateur logistique» et «Agent d’exploitation logistique». Par ailleurs, il a été procédé à la conception d’un système de labellisation des formations en transport et logistique, permettant l’amélioration de la qualité des formations, de l’adéquation avec les besoins en compétences du secteur et de la lisibilité de l’offre de formation au profit des employeurs et des étudiants.
À l’heure où la chaîne logistique mondiale connaît actuellement une réorganisation substantielle, comment le Maroc entend-il se positionner ?Les nouvelles mutations que connaît la chaîne logistique mondiale représentent d’énormes opportunités pour notre Royaume, compte tenu de son emplacement géostratégique. En effet, grâce aux réformes entreprises et aux efforts déployés pour l’adoption de stratégies de diversification de l’économie ainsi que l’assouplissement des cadres réglementaire, institutionnel et administratif, le Maroc dispose des fondamentaux qui lui permettent de développer une vocation logistique intercontinentale.
En outre, différents chantiers sont initiés pour doter le Maroc de chaînes logistiques plus résilientes face aux aléas des chaînes d'approvisionnement mondiales, notamment pour les produits de première nécessité (céréales, pétrole, médicaments, etc.) et accompagner les acteurs logistiques installés au Maroc afin de leur permettre d’être plus agiles et flexibles face aux mutations des marchés national et international.
Cette agilité sera grandement facilitée en s’appuyant sur des mécanismes déjà mis en place tels que le programme PME Logis qui est un programme d’appui dédié aux PME opérant dans le secteur et qui offre plusieurs types de produits pouvant répondre aux problématiques et aux défis que rencontrent les PME dans la conjoncture actuelle.
Quelles actions ont été entreprises pour renforcer le volet normatif en logistique et promouvoir l’excellence logistique ?Sur le volet normatif, je dois rappeler que l’AMDL a créé en 2014 la Commission de normalisation de la logistique (CNL) qui contribue à l’identification des besoins et attentes des acteurs du secteur de la logistique en termes de documents à caractère normatif. L’objectif étant d’aligner les entreprises marocaines avec les standards internationaux et de rehausser la qualité de leur service. Les travaux de cette commission ont permis d’homologuer, à ce jour, 32 normes couvrant plusieurs domaines relevant du secteur de la logistique, notamment l’aménagement des zones logistiques, la construction des bâtiments logistiques, l’emballage, la traçabilité des flux et les TIC appliquées au secteur de la logistique, les activités de stockage et de manutention, les relations entre chargeurs et prestataires logistiques, etc.
Par ailleurs, et dans le cadre de la promotion et de l’encouragement des bonnes pratiques logistiques, l’AMDL a procédé à l’élaboration et à la promotion de plusieurs guides concernant notamment l’externalisation des activités logistiques, la logistique urbaine et les bonnes pratiques d’exploitation des entrepôts logistiques.
Dans le même contexte, l’AMDL a également amorcé un projet de labellisation des opérateurs logistiques à travers le label «Logistics Performance Label (LPL)». Ce label, dont l’objectif est d’attester la performance logistique des opérateurs logistiques nationaux, vise à donner de la visibilité au niveau des pratiques logistiques de ces opérateurs en s’alignant sur les meilleurs standards et normes internationaux.
Ainsi, le LPL représente un gage de qualité pour les opérateurs logistiques labellisés leur permettant de valoriser leur offre de services logistiques et de développer un avantage concurrentiel pour gagner en crédibilité et conquérir la confiance des chargeurs. Il permettra également d’apporter des garanties en matière de qualité en engageant une démarche d’amélioration progressive tirant le secteur vers la maturité recherchée. Enfin, et dans le but de promouvoir l’excellence logistique des acteurs du secteur, l’AMDL organise chaque année depuis 2016, les Moroccan Logistics Awards (MLA). Ce concours récompense les meilleurs projets et solutions portés par les entreprises marocaines et les professionnels dans le domaine de la logistique et de la Supply Chain et qui ont contribué, par leur quête d’excellence, au développement de l’efficacité, de l’innovation et de la durabilité dans le secteur de la logistique au Maroc. La 6e édition de ce concours vient d’ailleurs d’être lancée.
Quel est le plan d’action de l’AMDL pour le développement des opérateurs logistiques cette année ?Dans le cadre de la poursuite des efforts pour le développement des acteurs logistiques, un plan d’action est engagé à travers le lancement de plusieurs actions. Dans ce cadre, et suite à la réussite de la première édition du programme PME Logis, une deuxième édition sera lancée pour la période 2022-2027 qui prend en considération les besoins évolutifs des PME, avec un élargissement de l’enveloppe budgétaire afin de parvenir à appuyer un plus grand nombre de PME bénéficiaires et à intégrer de nouveaux produits pour répondre à des besoins potentiels des opérateurs logistiques. Dès lors, la deuxième édition du programme proposera toute une palette de produits. Il s’agit du diagnostic et des certifications/labellisation permettant aux PME de réorganiser leurs activités et se repositionner sur le marché, d’un produit d’intégration des systèmes d’information logistiques qui a pour objectif de digitaliser l’ensemble des processus de la Supply Chain, indispensable à la PME pour rester compétitive dans un contexte d’accélération de la transformation digitale et d’un produit de formation des opérationnels et de sensibilisation des cadres logisticiens aux bonnes pratiques logistiques. Par ailleurs, il sera procédé à la mise en place d’un système de labellisation des opérateurs logistiques et d’un programme de normalisation adapté au secteur en partenariat avec les différentes parties prenantes.
Et pour encourager l’excellence dans le secteur logistique, l’année 2022 connaîtra le déroulement et la remise des trophées de la sixième édition des Moroccan Logistics Awrads 2022. Quant au développement de la formation et des compétences dans le secteur, l’AMDL impulsera la mise en œuvre du plan national de formation en logistique pour la période 2020-2024 et le déploiement d’un système de labellisation des formations marocaines en transport et logistique. Ceci dit, et étant donné l’envergure des enjeux et la multiplicité des actions à entreprendre, il est impératif de mobiliser tous les moyens pour assurer valablement le portage des différents chantiers du secteur.
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PME Logis 2017-2021 : 270 projets de mise à niveau logistique financés par l’État
Pour rehausser le niveau des pratiques logistiques des opérateurs marocains, l’AMDL, en partenariat avec le secteur privé et avec l’appui des départements de la Logistique et de l’Économie, avait mis sur les rails en 2017 le programme «PME Logis». Son objectif, apporter un appui technique et financier aux PME. La première édition du programme qui s’est étalée sur la période 2017-2021 a proposé un accompagnement personnalisé à travers des prestataires qualifiés et une prise en charge partielle du coût de la prestation qui peut aller de 70 à 100%. Cet accompagnement concerne le financement des assistances techniques ou études permettant aux PME de diagnostiquer leurs activités logistiques et de définir une nouvelle stratégie de développement. Le financement porte également sur l’intégration des systèmes d’information logistiques afin de permettre aux PME de rester compétitives dans un contexte d’accélération de la transformation digitale. De même, l’appui financier va également aux formations des professionnels en exercice sur les bonnes pratiques logistiques. À en croire Mohamed Yousfi, la première édition de PME Logis a connu un «franc succès» auprès de la communauté logistique. En effet, à fin 2021, le programme a financé plus de 270 projets de mise à niveau logistique et former sur les bonnes pratiques logistiques plus de 1.400 personnes travaillant au sein des PME. Le montant global investi lors de cette première édition dépasse les 60 millions de DH, avec un taux de satisfaction des PME bénéficiaires de 96% selon l’étude d’impact réalisée dans le cadre de l’audit opérationnel du programme.
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Logistique et transport : ce que propose la CGEM pour écraser les coûtsLe secteur logistique constitue un enjeu majeur du développement socio-économique du pays. Comme le souligne le nouveau modèle de développement (NMD), «l’activité représente un facteur majeur de compétitivité et d’attractivité économique et une condition nécessaire à la réalisation des plans de développement sectoriels». Dans son dernier Livre blanc, la CGEM propose plusieurs mesures pour atteindre l’objectif du NMD de diminuer le coût du transport et de la logistique à 12% du PIB en 2035. Parmi les enjeux clés du secteur figure sa structuration. En effet, la fragmentation et le manque d’optimisation du secteur entraînent un renchérissement des prix et découragent les initiatives d’externalisation. Dans ce sens, la CGEM recommande d’implémenter rapidement une mesure encourageant l’agrégation des acteurs logistiques, soit en proposant des incitations à l’investissement, soit en orientant les marchés publics vers des achats auprès d’agrégateurs logistiques structurés. Le patronat préconise, à court terme, une mesure «forte et coercitive» visant à stimuler la valorisation du foncier existant. Il s’agit, en effet, d’une injonction légale qui donnerait un an, à partir du 1er janvier prochain, aux détenteurs de foncier industriel inexploité pour démarrer les investissements promis, sous peine d’être contraints de le remettre sur le marché au prix initial d’achat. Pour la CGEM, l’accès au foncier industriel reste entravé par plusieurs barrières, dont l’étroitesse de la réserve foncière. Or, l’amélioration de cette accessibilité représente un enjeu majeur pour le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale, tant pour améliorer la compétitivité individuelle des entreprises, notamment face aux concurrents étrangers, que pour susciter d’avantages d’investissements productifs, créateurs d’emplois durables.