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Mondial 2022 : À l'école, à l'université, au travail... on s'organise !

Que ce soit dans les écoles, les universités, les entreprises ou encore les administrations, l'attention est exclusivement portée sur la Coupe du monde et sur les matchs des grands du football et tout particulièrement ceux du Maroc. Pour permettre de suivre cet événement sportif mondial, certains établissements et entreprises n'ont pas hésité à adapter les horaires de travail ou d'études. Mais si les seniors sont ravis de ces changements, les parents craignent un impact sur le niveau scolaire des enfants.

Le monde vit au rythme de la Coupe du monde de football. Au Maroc, tous les regards sont tournés vers le Qatar avec l’espoir que les Lions de l’Atlas brillent en se qualifiant au moins pour la demi-finale. Cette situation alimente des sentiments de peur et d’angoisse chez certains parents qui craignent toute perturbation de la scolarité de leurs enfants. C’est le cas de Fatima, maman de deux garçons qui suivent leurs études dans un lycée à Casablanca. «Mes deux enfants sont concentrés ces derniers jours sur le Mondial. J’ai appris qu’ils commencent à s’absenter pour ne rater aucun match, ce qui pourrait avoir des répercussions néfastes sur leur niveau scolaire», s’inquiète-t-elle. Ce même problème est partagé par Amina, maman de trois enfants au primaire. Celle-ci indique avoir des problèmes sérieux à la maison et que ses enfants refusent de réviser leurs leçons, sachant qu’ils sont en pleine période d’examens. «Cette situation est très difficile à gérer surtout si le papa est lui-même quasi absent ou n'assume pas ses obligations envers ses enfants à cause des matchs», crie-t-elle.

Ce problème ne se pose pas uniquement chez les garçons, mais aussi et surtout chez les filles. En témoigne Aziza qui est une maman de deux filles âgées de 9 et 12 ans. «J’ai remarqué que mes filles se concentrent moins sur leurs études et accordent beaucoup d’attention aux matchs de football qui se déroulent au Qatar», souligne la maman. Mais ce qui est alarmant dans la situation, ajoute-t-elle, c’est qu’elles ne se contentent pas de regarder les matchs, mais elles essayent de suivre tout ce qui passe actuellement au Qatar comme si elles y étaient. «Elles passent leur journée à suivre les publications Instagram des influenceurs présents sur place», regrette la maman.

Leila Naïm, experte en sociologie du comportement, contactée par «Le Matin», estime que c’est tout à fait légitime que les enfants, comme leurs parents, soient trop intéressés par les matchs de football. «C’est ce qui fait l’actualité en ce moment d’autant plus que l’équipe nationale participe à cet événement», explique-t-elle. Et d’ajouter que le problème se pose lorsque les enfants commencent à abandonner leurs cours pour suivre les matchs ou encore qu’ils deviennent obsédés par l’événement. Pis encore, alerte-t-elle, la situation pourrait être qualifiée de critique dès lors que les jeunes passent leur temps à suivre les publications sur les réseaux sociaux pour ne rien rater. Pour Leila Naïm, la problématique n’est pas l’apanage des jeunes et moins jeunes puisqu’on a constaté que même les adultes adoptent ce type de comportement au détriment du rendement en entreprise.

Coupe du monde et devoirs scolaires : comment s'organiser ?

 

Pour Leila Naïm, tout est question de communication et d’organisation ! «Inutile de chercher à interdire aux enfants de suivre les matchs ou d’être à jour par rapport aux actualités du Mondial, car de toute façon, ils finiront par le faire en cachette», souligne l’experte. Et d’ajouter qu’il vaut mieux expliquer à l’enfant l’importance de faire la part des choses et de ne pas négliger les études, d’autant plus que c’est la période des examens. «On peut, par exemple, définir avec l’enfant les matchs et les émissions foot qu’il peut suivre selon leur degré d’importance tout en identifiant les plages horaires pour les révisions quotidiennes», recommande l’experte. À propos des absences, Leila Naïm est quasi convaincue que des efforts doivent être menés par les parents, en collaboration avec l’établissement scolaire, pour pallier cette situation. «Des sanctions doivent être appliquées pour interdire ce type de comportement qui ne peut qu’être nuisible pour la scolarité des enfants», conseille l’experte. En revanche, Leila Naïm estime que les établissements doivent aussi faire preuve de compréhension lorsqu’il s’agit de matchs disputés par les Lions de l’Atlas. À ce titre, il convient de souligner que des établissements scolaires ont annoncé un arrêt des cours pour la matinée du mercredi 23 novembre pour permettre aux élèves de suivre le match disputé entre le Maroc et la Croatie. Une démarche qui, de l’avis de Leila Naïm, montre que l’établissement et les parents nourrissent des sentiments de patriotisme et d’appartenance chez les enfants, ce qui est tout aussi important pour leur développement.

L’experte met l’accent sur une notion d’une grande importance qui est celle de la «responsabilisation de l’enfant». «Les enfants sont intelligents et il faut apprendre à les responsabiliser sur leurs actes», note-t-elle. Et d’ajouter qu’on peut, à titre d’exemple, pousser l’enfant à définir lui-même son planning du jour et son mode d’organisation, sans que l’on intervienne, avec obligation de résultat. «L’enfant se sentira ainsi responsable de ses choix et fournira des efforts pour ne pas décevoir ses parents qui lui ont fait confiance», explique l’experte. Celle-ci estime aussi que les parents doivent donner l’exemple, car in fine, leurs enfants ne font que reprendre leurs comportements. Pour Leila Naïm, la Coupe du monde prendra fin le 18 décembre, mais le chemin de l’éducation se poursuivra pendant des années. Et dans chaque étape, il vaut mieux rester positif, optimiste, confiant et surtout compréhensif. Ce n’est pas évident certes, mais il vaut mieux tenir le bâton par le milieu.


Les entreprises s'adaptent aussi au Mondial 2022

Des entreprises ont adapté leurs horaires de travail pour permettre à leurs employés de suivre le match Maroc-Croatie disputé,  mercredi 23 novembre à 11 h heure marocaine au stade Al-Bayt. Certaines ont plutôt aménagé des coins au sein de l’entreprise pour que les employés puissent voir ensemble le match. Ceci renforce sans nul doute la communication et le sentiment d’appartenance à l’entreprise chez les collaborateurs, autorisés à voir le match sans pour autant être obligés de le faire en cachette. Ce type d’initiatives alimente aussi les sentiments de confiance et de partage chez les collaborateurs. Des sentiments dont on a réellement besoin en cette période marquée par des crises et des incertitudes. Ceci les pousse aussi à exprimer leurs émotions sans pour autant tenir compte de la hiérarchie. In fine, lorsque les employés regardent ensemble un match de football, ils hurlent, crient et pleurent… Bref, ils expriment des sentiments qu’ils imprègnent une fois qu’ils ont du poil aux pattes, ce qui ne peut être que bénéfique pour le rendement en entreprise.

Lire aussi: Coupe du monde 2022 : Calendrier des matchs, horaires, équipes … ce qu'il faut savoir

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