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Mondial 2022: Comment les Marocains ont vécu le premier match des Lions de l'Atlas

Terrasses de café ultra-peuplées, des écrans dans les classes, des bureaux désertés l’espace d’une matinée… Le premier match du Maroc en Coupe du monde Qatar 2022 face à la Croatie a paralysé la circulation à Mohammedia, sauf les cafés qui ont dû gérer une affluence extraordinaire. Des familles, des groupes de collègues, des étudiants ou des couples, tous les âges et les couches sociales étaient représentés mercredi, pour supporter les Lions de l’Atlas.

Il est 9 h à Mohammedia, mais les artères de la ville sont beaucoup moins animées en cette matinée du mercredi 23 novembre. La majorité des commerces enregistrent une très faible activité, sauf les cafés. Toutes les terrasses sont déjà bondées, à pratiquement deux heures du coup d’envoi du premier match de la sélection nationale marocaine au Qatar, à l’occasion de la première journée du groupe F de la Coupe du monde 2022. Dans les rangs, les clients représentent tous les âges et toutes les couches sociales. Des mères sont même allées récupérer leurs enfants à 10 heures à l’école pour ne pas rater ce rendez-vous crucial. C'est le cas d'Amira : «Mon enfant de 8 ans m’a juré qu’il allait sécher le cours et partir seul au café si je ne le récupère pas ! Je n’avais pas trop le choix», a confié cette jeune mère de deux enfants, qui a dû également amener son bébé d’un an et demi au café.

Les premières lignes étaient occupées par les habitués, un mélange de retraités et de jeunes hommes qui ont tout fait pour décrocher les meilleures places. «J’ai dû laisser 20 dirhams de pourboire au serveur la veille pour qu’il me réserve une table en face du téléviseur, moi et mes deux compagnons. Nous sommes pourtant des habitués de ce café, mais l’affluence aujourd’hui est vraiment exceptionnelle», nous raconte Abdessalam, un employé de 45 ans qui a également dû tourner le dos à son travail ce mercredi matin. Au Parc de Mohammedia, les places étaient encore plus chères, avec des terrasses ultra-peuplées et une clientèle beaucoup plus jeune que d’habitude. Même le stationnement est devenu impossible à trois quarts d’heure du début du match : «j’ai dû prendre un taxi pour un trajet de 400 mètres, puisque j’ai dû m’éloigner un peu pour stationner. Si j’avais tardé, il n’est pas sûr que j’aurais trouvé ma place au milieu de cette foule», explique Amal, qui a également quitté son bureau plus tôt que prévu en compagnie d’une collègue.

Sitôt le coup d’envoi du match donné, l’excitation a laissé place à l’appréhension, d'autant plus que la Croatie avait rapidement remporté la bataille pour la possession du ballon. Les commentaires sur les prestations des joueurs commençaient alors à fuser, avec des critiques très sévères à l’encontre de Azzeddine Ounahi. «Il n’est pas habilité à disputer une rencontre pareille, les milieux adverses sont clairement plus costaud et il n’arrivera jamais à s’imposer dans les duels» lance Abderrazak, un jeune étudiant qui en était déjà à sa deuxième cigarette en l’espace de 20 minutes. Plus les minutes passaient, plus les téléspectateurs devenaient crispés. La première mi-temps se terminait finalement sur un score de parité (0-0). Les quinze minutes de la trêve ont donné lieu à une dense activité au niveau de la circulation, mais les rues étaient de nouveau désertées après la reprise de la rencontre.



L’entrée en jeu de Hamdallah et le coup franc de Hakimi déchaînent la foule

«Si le coach procède rapidement aux changements, on aura peut-être une chance de bousculer la défense croate, surtout avec Hamdallah et Ezzalzouli, puisque Boufal semble perdu aujourd’hui», prévoit Marouane, venu supporter les Lions avec son père mercredi. Après un quart d’heure de jeu, la terrasse s’enflammait pour la première fois à la 65e minute, à l’occasion d’un boulet de canon lancé par Hakimi sur coup franc. «Il est le meilleur aujourd’hui. Sa capacité à alterner les tâches défensives et offensives est vraiment remarquable», crie à tue-tête un supporter excité par cette tentative. Les minutes passaient et les cris réclamant des changements au niveau du secteur offensif s’amplifiaient. Si l’entrée en jeu de Abdessamad Ezzalzouli a calmé les ardeurs de la foule, celle de Abderrazak Hamdallah a provoqué une grande joie, certains même jubilaient, comme Rachid et son ami Zakaria : «On a attendu des années pour assister à ce moment. J’espère qu’il sera servi en surface».
Malheureusement, le goleador d’Al Ittihad n’a profité d’aucun service digne de ce nom et la rencontre se terminait sur un 0-0 qui a provoqué des réactions variées. La plus comique aura été : «Au moins, on n’aura pas vécu le sombre scénario Bouhaddouz cette fois-ci», lance un sexagénaire en quittant sa place au café, tout en poussant un ouf de soulagement en pensant au premier match du Maroc au Mondial 2018 (but contre son camp de Bouhaddouz face à l’Iran lors du premier match). La vie reprenait ensuite, petit-à-petit, son cours normal, même si les discussions au sujet du prochain match contre la Belgique étaient déjà lancées. Les élèves du primaire, eux, n’ont finalement quitté leurs classes qu’à partir de 13 h, au lieu de midi, eux qui ont insisté pour suivre la rencontre en groupe dans leurs classes. L’espoir est donc entretenu en vue de la qualification au second tour à Doha, avec ce précieux point engrangé face à l’une des plus redoutables sélections européennes. Reste à confirmer dimanche prochain face aux Diables Rouges.

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