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La Mosquée Hassan II racontée par sa collection muséale

Inaugurée il y a 29 ans, jour pour jour, la Mosquée Hassan II est un chef d'œuvre de l’architecture arabo-musulmane, construite sous le règne et les directives de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Elle est le fruit d’un véritable travail d'orfèvre que l'on peut apprécier dans les moindres détails, grâce au Musée de la Fondation de la Mosquée Hassan II, abritant la collection d'échantillons proposés jadis à Feu Sa Majesté Hassan II par les maîtres artisans lors des travaux de construction de l'édifice. Une sélection chargée en histoire, désormais classée patrimoine national. Immersion dans le musée, le temps d’une visite guidée en compagnie de Widad Belkassmi, chef du département Prestation à la Fondation de la Mosquée Hassan II.

La genèse

Érigée sur l'eau, en référence au verset coranique «le trône de Dieu était sur l'eau», la Mosquée Hassan II cultive sa singularité de par son emplacement et en étant un complexe à la fois cultuel et culturel. Situé à quelques pas de l’édifice, le Musée de la Mosquée Hassan II a été inauguré en 2012 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Le Musée est une introduction à la visite de la Mosquée Hassan II. Il relate les étapes de la genèse de la Mosquée grâce aux échantillons qui y sont exposés», nous explique Widad Belkassmi. Préservées depuis les travaux de la mosquée qui ont démarré en 1986, les œuvres artisanales proposées à Feu Sa Majesté le Roi Hassan II à l’époque ornent les murs du musée pour faire voyager les visiteurs dans l’histoire et valoriser le savoir-faire séculaire des artisans. «La collection muséale est composée de 142 pièces réparties sur trois espaces distincts. Le zellige y est à l'honneur grâce aux œuvres de feu Moulay Hafid Mdaghri Alaoui, qui se distinguent par des motifs et des couleurs modernes, à l’instar des tons pastels choisis par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II lui-même», précise Widad Belkassmi. L'art du bois zouaké et sculpté est tout aussi bien représenté, entre frises, coupoles et toits. Les réalisations exposées permettent d'apprécier les détails minutieux des œuvres sublimant la salle de prière, toutes réalisées en bois, issu de la région du Moyen-Atlas et travaillé par des artisans, parmi lesquels le maâlem Bellamine, qui s'est vu confier la réalisation de près de 50% de l'ensemble des travaux en boiserie. L’usage du plâtre dans l’architecture marocaine date du XIIe siècle, comme peut en témoigner la mosquée Almohade de Tinmel. Pour mettre en lumière cette technique ancestrale omniprésente au sein de la Mosquée Hassan II, quelques sculptures ont été reproduites au sein du musée, permettant ainsi de visualiser les différentes étapes de fabrication. Chacune des pièces du musée est témoin d’un pan de l’histoire de la mosquée. Pour préserver la mémoire de cet héritage, «la collection muséale de la Mosquée Hassan II a été classée depuis peu patrimoine national. Cette décision est saluée par la Fondation de la Mosquée Hassan II, chargée de la conservation de ces articles. Elle est également valorisante pour l'artisanat marocain et ses maâlems, ainsi que pour tout le travail réalisé pendant toutes ces années» , note Widad Belkassmi.

Une symbiose entre savoir-faire artisanal et prouesses techniques

La mosquée Hassan II est née de la Volonté Royale de doter la capitale économique du Royaume d’un édifice majeur, s’inscrivant dans un vaste plan de développement et de restructuration du Grand Casablanca. Le cabinet d'architecte français Michel Pinceau s'est vu confier la concrétisation du projet, mené à bien en collaboration avec les artisans et ouvriers marocains ainsi que la société française Bouygues, sous les directives et les orientations de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Les ressources humaines et techniques mobilisées sont à l’échelle de ce grand édifice architectural qui a nécessité 50 millions d’heures de travail, le savoir-faire de plus de 11.000 cadres permanents et a permis la création de près de 80.000 emplois indirects. Widad Belkassmi souligne également l’ingéniosité des solutions à l’époque, puisque «la construction de la Mosquée Hassan II par rapport au siècle dernier est une véritable prouesse technique. Son emplacement en bord de mer et les conditions climatiques étaient les premiers défis à relever à l'époque. Il fallait ainsi utiliser des matériaux très résistants, tels que le revêtement en travertin, l'utilisation du titane pour les portes et l'usage du tadelakt en intérieur pour contrer l'humidité». La chef du département Prestation à la Fondation de la Mosquée Hassan II conclut avec l’anecdote suivante : «Feu Sa Majesté le Roi Hassan II a jugé, lors d'une visite sur le chantier, que la taille du minaret n'était pas proportionnelle au reste de l'édifice. Il a ainsi demandé à la société chargée des travaux de rehausser le minaret de 25 mètres. Par conséquent, une formule spécifique de béton hautes performances a été spécialement développée pour pouvoir supporter le poids additionnel en raison de cette rectification».

La collection muséale classée patrimoine national

La collection muséale de la Mosquée Hassan II est désormais classée patrimoine national. Composée d'échantillons en zellige, bois, cuivre et marbre, la sélection datant des années 1980 regroupe les matériaux qui ont servi à édifier la mosquée. Le décret annonçant cette classification a été publié dans le Bulletin officiel du 4 juillet 2022. Se référant à la loi n°22.80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d’art et d'antiquité, ce décret stipule la classification d’objets de la collection du musée de la Mosquée Hassan II et souligne, par la même occasion, l'interdiction de toutes modifications ou restaurations qui ne feraient pas l'objet d'une autorisation obtenue auprès du ministère. Plusieurs objets en zellige, pierre, marbre, cuivre, bois… seront ainsi classés comme patrimoine national protégé. «Cette classification est le fruit d'une collaboration entre la Fondation de la Mosquée Hassan II, le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville et l’Association des lauréats de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine» (ALINSAP), ajoute Widad Belkassmi.

      

 

La technologie au service de l'histoire

Le Musée de la Mosquée Hassan II se dotera de dalles tactiles multilingues pour une immersion totale. Les visiteurs pourront ainsi écouter les interviews des maâlems et visionner des images d’archives d’artisans ayant travaillé à la construction de la Mosquée. Située au cœur de la salle principale du musée, la maquette interactive retrace l'impact de la Mosquée Hassan II sur le schéma urbanistique de la ville de Casablanca. L’espace d’exposition accueillera des projections immersives dans un avenir proche. La projection sphérique diffusera un documentaire retraçant les différentes phases du chantier de construction de la Mosquée, tandis que la projection 360° transportera le visiteur dans un voyage inédit dans la Mosquée et ses différentes composantes avec des vues panoramiques.

L'édification de la Mosquée Hassan II

L’édification de la mosquée Hassan II à Casablanca avait une portée beaucoup plus large et plus significative, car elle s’intégrait dans un vaste plan de développement et de restructuration du Grand Casablanca, traduisant la Volonté Royale de doter la capitale économique du Royaume d’un édifice majeur lui assurant un développement urbanistique harmonieux et lui permettant aussi un rayonnement spirituel mondial fondé sur la foi et la tolérance, à l’instar des autres villes impériales marocaines (Fès avec al Karaouyine, Rabat avec la tour Hassan et Marrakech avec la Koutoubia). L’idée se concrétisa le 5 Dou al kiida de l’an 1406 de l’Hégire, soit le 11 juillet 1986, avec la pose de la première pierre pour l’édification de la Mosquée Hassan II par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Elle fut inaugurée le 11 Rabii I de l’an 1414 de l’Hégire, soit le 30 août 1993. Cette date a coïncidé avec la commémoration de la naissance du prophète Mohammed, bénédiction et salut soient sur lui, que les musulmans célèbrent dans les maisons de Dieu à travers le monde. La conception de cette œuvre fut le fruit d’une collaboration entre le cabinet d’architecte français Michel Pinceau et différents corps artisanaux marocains ainsi que la société française Bouygues, sous les directives et les orientations de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II.

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