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Moussem culturel international d’Assilah : la poésie en Afrique et Amérique latine en débat

Moussem culturel international d’Assilah : la poésie en Afrique et Amérique latine en débat

«Poésie arabe et poétiques du monde du Sud : Afrique et Amérique latine» est le thème de la troisième édition de la rencontre poétique organisée dans le cadre du 43 Moussem culturel international d’Assilah qui se poursuit jusqu’au 5 novembre. Un parterre d’intellectuels, de poètes et d’académiciens marocains et étrangers a assisté, les 30 et 31 octobre, à cet événement. ces derniers ont tenté de repenser les liens d’influence entrelacés entre la poésie arabe et les poétiques africaine et latino-américaine. Les participants ont abordé des questions liées à la pensée, à l’identité, à l’histoire et à l’existence. Selon le coordinateur de la rencontre, Charafdine Majdouline, le choix de ce thème est motivé par une volonté critique d’inscrire aujourd’hui la poésie arabe dans l’un de ses cercles fondamentaux d’appartenance, et de s’arrêter de plus près sur ce qui a été réalisé à travers les efforts déployés en matière de traduction et d’études critiques comparatives.

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Déclaration de Charafdine Majdouline, critique et professeur de l’enseignement supérieur

L’académicien marocain Charafdine Majdouline rappelle que la poésie arabe contemporaine peut être considérée comme faisant partie de la géographie intellectuelle et culturelle du «Monde du Sud» émergeant, depuis le milieu du siècle dernier, des plis du colonialisme, et constituant dès lors des noyaux culturels multilingues. Selon son analyse, les thèmes d’expressions dans cette géographie sont liés, d’une part, aux racines locales et, d’autre part, aux enjeux des discours post-coloniaux. «Certes, les langues de la poésie africaine et latino-américaine comprennent des expressions orales et autres locutions transcrites dans d’innombrables langues indigènes, bien supérieures à celles universellement en vogue aujourd’hui, écrites pour la plupart en espagnol, anglais, français et portugais. Il n’en demeure pas moins vrai que ces langues poétiques, issues de la langue même du colonisateur, ont fini par produire des poétiques singulières fortement marquées par des sonorités centrales très influentes, allant de “P. Neruda” à “L. S. Senghor”, et d’“Octavio Paz” à “Tchicaya U Tam’si”, et autres poètes, qui ont eu en commun le même facteur culturel et esthétique, de même qu’un impact sur un nombre important d’expériences poétiques arabes depuis les années soixante du siècle dernier jusqu’à nos jours».

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Intervention de Subhi Hadidi, critique et chercheur syrien

Subhi Hadidi a rappelé le contexte idéologique et politique de l’évolution de la poésie en Afrique et en Amérique latine et a évoqué l’influence de la modernité sur cette poésie. Pour lui, le mouvement de la modernité culturelle et intellectuelle dans le monde du Sud est lié au colonialisme et les projets de libération. Il a rappelé la non-reconnaissance de la poésie africaine en Europe ainsi que «la négritude» et les étapes de ce mouvement littéraire. Subhi Hadidi a rappelé aussi l’influence de l’espagnol, comme langue dominante en Amérique latine, sur les échanges entre poètes de la région. Les Latino-Américains ont utilisé cette langue pour échanger dans les deux sens et enrichir leurs écrits.

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Mohamed Benaïssa : «Nous voulons repenser les liens d'influence entre la poésie arabe et les poétiques africaine et latino-américaine»

«Les rencontres poétiques organisées lors du Moussem culturel reflètent des niveaux d'expression et des horizons d'expérimentation. Nous cherchons à célébrer l'entité du poète et à réhabiliter le dire poétique, étant donné que le Moussem culturel s’est toujours préoccupé de consolider les rapports entre la poésie et son public. Le choix de l’axe “Poésie arabe et Poétiques du Monde du Sud : l’Afrique et l’Amérique Latine” est une réponse à un désir ancré dans l'âme des poètes et de leurs lecteurs. L’objectif est de repenser encore les liens d'influence se tissant entre la poésie arabe qui renouvelle constamment sa langue, ses modes d’expressions et ses relations sémantiques et des poétiques africaine et latino-américaine, qui approfondissent leurs modes dialectiques avec l'histoire, les réalités quotidiennes et les questions relatives à la pensée, l'identité et l'existence.»

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Trino Cruz, poète et traducteur de Gibraltar : «Il faut briser la centralité»

«La poésie est au-dessus de toutes les géographies. Elle a besoin de liberté. Il faut dépasser tout ce sur quoi achoppe la communication culturelle et dépasser les problèmes sociétaux et politiques». Pour ce poète, il faut briser la centralité et encourager la culture de voyage et de découverte des autres cultures.

 

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