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Oracle Lab de Casablanca ouvre ses portes au journal Le Matin

«Les vrais défis appellent de vraies solutions». Telle est la devise prévalant dans les laboratoires du géant de la technologie Oracle, où des intelligences inventives sont rassemblées pour développer des solutions inédites aux grands enjeux de notre monde. «Le Matin», en exclusivité, est allé visiter l’«Oracle Lab» de Casablanca, nouvellement inauguré, et rencontrer les responsables et l’équipe de ce sanctuaire de la R&D implanté au Maroc. Une fois le dispositif de sécurité des portes d’accès déverrouillé, vous entrez de plain-pied dans un monde tourné vers le futur où des énergies sont libérées pour donner corps aux idées les plus inventives.

Des solutions Java à l'Internet des objets et à la blockchain, en passant par les solutions sectorielles intégrées répondant aux processus opérationnels les plus complexes dans un large éventail de secteurs, Oracle est partout ! Banque et assurance, communication, ingénierie et construction, santé, sciences de la vie, services publics, etc. Il n'y a pas de secteur où Oracle ne soit présente. Par le biais de sa puissante dynamique d'innovation induite par ses neuf «Labs» répartis dans le monde, dont fait partie désormais le site de Casablanca, ce champion du logiciel à la demande se positionne comme une référence absolue en matière de recherche industrielle visant à créer des technologies susceptibles de changer radicalement les paradigmes informatiques existants.

Oracle au Maroc depuis 1998

La présence d'Oracle au Maroc remonte à 1998, nous dit El Houssine Oucouc, directeur général d’Oracle pour l'Afrique du Nord. Cette présence a porté sur l’activité commerciale et l'accompagnement des partenaires locaux d'Oracle, qu'il s'agisse de banques, d'opérateurs de télécommunications ou de services gouvernementaux. Mais depuis des années, de par les capacités dont font preuve ses ressortissants en matière de recherche avancée, le Royaume suscite l'intérêt de cette super firme de la Silicon Valley. Les orientations stratégiques adoptées par le Maroc, notamment en matière de développement durable, de transition industrielle et numérique et de soutien à l'investissement, ont joué en faveur de l’implantation d’Oracle au Maroc.

On n'est pas dans une logique d’outsourcing

L'Oracle Lab de Casablanca Nearshore est loin de s'inscrire dans une logique de sous-traitance, même de première gamme. «Le pôle marocain s'implique au même titre que le autres pôles dans la recherche avancée, en se saisissant de projets à haut risque, incertains, ou difficiles à aborder au sein d'une organisation de développement produit», explique Hassan Chafi, vice-président en charge de la division «Advanced research & development». Ce natif des États-Unis, ayant grandi au Maroc entre Casablanca et Marrakech, nous raconte que durant ses années d'école au Maroc, il s'est aperçu combien ses collègues étaient particulièrement ingénieux. Et c'est justement cette abondance de talents au Maroc qui a incité les responsables d’Oracle à envisager sérieusement d'installer une division R&D dans le Royaume. «Ces dernières années, nous nous sommes employés à étudier le potentiel du pays, à nous procurer des compétences et à examiner si ces celles-ci étaient suffisamment qualifiées pour répondre à nos besoins en matière de R&D», explique-t-il. «Notre PDG s'est rendue au Maroc les 16 et 17 mai, son premier déplacement en Afrique, et a été impressionnée, pour reprendre ses propres termes, par ce qu'elle a vu», dit M. Chafi, précisant que Mme Safra Ada Catz avait un double objectif : celui de faire état avec les responsables marocains de l'énorme bénéfice qui ressort de la coopération entre États, surtout après la signature des accords d'Abraham, et celui de voir par elle-même toute la propension à collaborer, l'énergie et les talents en abondance qu’il y a dans ce pays.

Le Lab de Casablanca engagé dans tous les projets Oracle

L'équipe marocaine est amenée à travailler sur l'ensemble des projets d'Oracle, notamment ceux impliquant l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique (Machine Learning). Elle travaillera sur des projets visant à augmenter la précision des solutions destinées aux gouvernements et aux entreprises pour gérer par exemple leurs flux de trésorerie, détecter tous les types de fraude, notamment la fraude liée à la publicité en ligne, indique M. Chafi. Récemment, dit-il, cette équipe a contribué à la détection du programme malveillant d’usurpation de contexte «KissFraud», lequel fait appel à la technique du «ghost site» (ou «site fantôme», site malveillant avec un contenu contrefait créé spécifiquement à des fins de fraude publicitaire).
Cette équipe travaille également à la conception de nouveaux services de cloud, en particulier une solution permettant de corriger de manière autonome les problèmes de sécurité dans les applications. De même, poursuit M. Chafi, cette team contribue au système de gestion de base de données relationnelle «Oracle Database» qui est le produit phare d’Oracle. «Donc le message que je veux donner est que cette équipe est impliquée dans tous les aspects et toutes les technologies et il n'y a pas de limite à ce qu'elle peut accomplir», affirme le responsable d’Oracle.

Des profils divers et variés

En termes de profils, indique M. Chafi, l'intention est de faire appel à toute personne en mesure de prendre part à un des projets d'Oracle ayant trait à l'intelligence artificielle, à l'apprentissage automatique, aux systèmes de base de données, aux systèmes d'exploitation (nous avons ici des personnes qui travaillent sur Oracle Linux), à Java et à la prochaine génération de langage Java, ainsi qu'aux services de cloud. Oracle est l'une des rares entreprises à offrir une gamme complète de produits et de services couvrant tous les niveaux. «C'est pourquoi on recherche des spécialistes en informatique, des ingénieurs en informatique, mais aussi des profils atypiques comme ceux n'ayant pas de diplôme et qui suivent actuellement une formation à l'école 1337», explique M. Chafi, faisant remarquer que la qualité de la formation dispensée par cette école les a agréablement surpris et ils se sont engagés à y collaborer étroitement afin d'aligner les aptitudes de ses lauréats sur les besoins d'Oracle. Il en va de même pour le vice-président de la division «Advanced research & Development», Pascal Sero, qui confirme qu'en matière de recherche et de développement, il faut avoir recours à plusieurs types de profils : des titulaires de doctorats et de masters aux lauréats de 1337 qui n'ont aucun diplôme à la base.

Un partenariat de première classe avec l’UM6P

Le partenariat avec l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) relève de l'évidence au vu des moyens que cet établissement met à la disposition des chercheurs. «De par sa vocation, ses moyens et ses partenariats, l'UM6P fait office de fleuron national et l'implantation d'un Oracle Lab au Maroc prend sa pleine envergure grâce à un partenariat de ce niveau», souligne M. Oucouc. Aussi, fait observer le directeur général d’Oracle pour l’Afrique du Nord, cette institution tout comme le Groupe OCP ont une vision qui rejoint celle d'Oracle : détecter les compétences au-delà de l'axe Rabat-Casablanca. La stratégie du Groupe d'ouvrir des écoles de codage un peu partout dans le Royaume va de pair avec les objectifs d'Oracle de repérer les talents là où ils se trouvent. Ce point de vue est partagé par M. Sero qui trouve que ce qui caractérise l'UM6P et que ses dirigeants ont une vision claire de ce qu'ils veulent faire et les moyens employés pour atteindre leurs objectifs sont très importants. Pour sa part, M. Chafi souligne que des profils tels que celui de Rachid Guerraoui, professeur à l'UM6P, et collaborateur du Lab d’Oracle à Zurich, attestent le caractère stratégique de ce type de partenariat avec l'UM6P. Grâce à ce professeur, plusieurs collaborateurs marocains, dont certains provenant de l'UM6P, ont rejoint le Lab d’Oracle à Zurich, indique M. Chafi.

Une collaboration envisagée avec toutes les universités et instituts supérieurs marocains

En plus de ce partenariat stratégique avec l'UM6P, Oracle Maroc entend collaborer avec toutes les écoles et universités marocaines. «Nous collaborons avec l’École Mohammedia d'ingénieurs et nous prévoyons d'étendre cette collaboration à d'autres écoles et universités», dit M. Chafi. Oracle Maroc entend également accompagner les universités dans la création et le développement de leurs filières informatiques en fournissant les curricula, d'après M. Sero, et les ressources, selon M. Chafi. «Il est dans notre intérêt que le nombre de talents émanant de ces universités augmente et nous nous considérons comme directement impliqués dans le développement de ces domaines et donc comme des partenaires pour soutenir ces écoles et universités en leur procurant des crédits cloud gratuits afin qu'elles puissent dispenser des formations à leurs étudiants en se servant des dernières technologies.

Des visées aussi pour l’Afrique

En s'implantant au Maroc, Oracle se tourne également vers l'Afrique. Ce géant de l'informatique veut profiter de la position du Maroc comme portail de l'Afrique et de son rayonnement sur le continent grâce à l'action soutenue de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, précurseur de la coopération Sud-Sud. Reprenant les propos de Mostafa Terrab, Pascal Sero souligne qu'il faut voir en Afrique la solution et non le problème et qu'Oracle, à l'instar de ce qui peut être fait dans les régions du Royaume, entend également s'investir en Afrique en quête de talents.

De la lutte contre la Covid à la préservation des abeilles, Oracle est là où il faut

Pour illustrer l'omniprésence d'Oracle, Hassan Chafi n'hésite pas à faire usage de cette formule : «Si Oracle était amenée à disparaître un jour, c’est comme si vous vous retrouviez soudainement plongé dans l'obscurité après avoir connu la lumière !» Oracle est un acteur clé et ses solutions sont omniprésentes, affirme M. Chafi, soulignant que dans le cadre de la lutte contre la Covid, c'est une technologie Oracle qui a été utilisée lors des essais cliniques des vaccins anti-Covid. «Voilà pourquoi je suis tellement fier de faire partie de cette structure», se réjouit-il. Étayant les propos de M. Chafi, M. Oucouc soutient qu'Oracle est un pionnier qui agit pour trouver des solutions aux problèmes majeurs dans le monde. Actuellement, et face au problème de l'effondrement des colonies d'abeilles, Oracle a développé une solution qui est en phase d'expérimentation pour pallier cette situation préoccupante d’envergure mondiale.

Ghita Mezzour : un symbole

Lors de la visite de la PDG d'Oracle dans les locaux de l'UM6P à Benguérir, l'exemple de la jeune ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a été particulièrement évoqué pour souligner à quel point le Maroc regorge de compétences en ingénierie informatique. «Je crois que la prochaine génération de talents en informatique viendra des pays du Sud, de l'Afrique en particulier, et plus précisément du Maroc. Si vous allez dans les meilleures écoles d'ingénieurs en informatique en France, les Marocains constituent la deuxième communauté après les Français. Si vous allez en Suisse, les Marocains forment la troisième communauté après les Suisses et les Français, et Ghita Mezzour était l'une d'entre eux !» avait déclaré le professeur Rachid Guerraoui, lors de son intervention.
 

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