La comédie féministe «Ninjababy» de la réalisatrice norvégienne Yngvild Sve Flikke a remporté le grand Prix du 15e Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) organisé du 26 septembre au 1er octobre. Ce long métrage, distingué dans plusieurs événements internationaux, met en question l'instinct maternel en utilisant l'incrustation animée. Le film met en scène Ninjababy, personnage animé sorti du carnet à dessins de Rakel (23 ans) qui découvre qu’elle est enceinte de six mois après une aventure pas très romantique d’une nuit. L’avortement n’étant plus une option, l’adoption est la seule solution. C’est alors que débarque Ninjababy, ce fœtus non désiré au bandeau noir troué sur les yeux, qui s’obstine à faire de la vie quotidienne de Rakel un véritable enfer. Le film traite les tabous sur les obligations de maternité imposées à certaines femmes, et le refus d'être mère. D’une manière rafraichissante, il pousse à réfléchir sur le sujet et surtout à en discuter. Le trophée de la première œuvre a été décerné à la réalisatrice slovéno-australienne Sara Kern pour son film «Moja Vesna». Ce long métrage raconte l’histoire d’une famille d’immigrés selon la perspective d’une fillette de dix ans. Après la mort soudaine de sa mère, Moja devient de façon inattendue l’adulte de sa famille fragmentée, essayant de réunir Vesna, sa sœur aînée troublée, et son père distant. Pour sa part, le film «El Agua» de Elena López Riera a reçu le Prix spécial du jury.
Il s’agit d’une histoire de communication entre femmes de différentes générations. C’est l’été dans un petit village du sud-est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont «l’eau en elles». Une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d’amour, jusqu’à ce que la tempête éclate.Le jury du FIFFS a attribué le Prix d’interprétation masculine à Cristian Jensen pour son rôle dans «Nuestros dias mas félices» (Nos plus beaux jours) de de la réalisatrice argentine Sol Berruezo. Le Prix de l’interprétation féminine est allé à Ahmad Bassant et Basmala Elghaeish pour leurs rôles dans le film «Souad» de la réalisatrice égyptienne Ayten Amin. Le drame nous plonge dans la vie de deux sœurs vivant à Zagazig, une petite ville sur le Delta du Nil en Égypte. Souad, une jeune de 19 ans, mène une double vie, conservatrice et voilée, obsédée par son image sur les réseaux sociaux, ses ambitions se heurtent à la réalité, contrairement au destin de Rabab, sa petite sœur de 13 ans.
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Nouvelle consécration
La 15e édition du FIFFS a été marqué par une nouvelle consécration en rapport avec la parité. Cette année, elle a été octroyée au producteur et réalisateur Driss Mrini pour son film «Jbal Moussa». La sélection pour cette consécration est basée sur la parité dans la production de films qui ont fait appel à la créativité féminine dans des postes clés.
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Prix Jeune public
six du court métrage
• «Et si jamais je m’en vais» de Kaoutar Benjelloun.Prix du long métrage• «Les porte du ciel» de Mourad Khaoudi.***********
Compétition films documentaires
Le FIFFS a attribué le grand Prix du film documentaire à «Among Us Women». Ce documentaire compatissant et féministe est réalisé par Sarah Noa Bozenhardt (Allemagne) et Daniel Abate Tilahun (Éthiopie). Il se rend dans l'Éthiopie rurale au village de Megendi et suit le personnel d'un centre de santé local luttant contre la mortalité maternelle et apportant des services obstétricaux aux femmes qui en ont besoin. «Among Us Women» met la voix des femmes au premier plan. Une communauté de femmes s’interroge sur leur relation avec elles-mêmes, leur corps et les autres. Une mention spéciale a été accordée au documentaire «No simple way» de Akuol De Mabior (Sud-Soudan, Kenya). Alors que le Sud-Soudan est en proie à un accord de paix fragile, une mère et ses deux filles rentrent d’exil, pour sauvegarder la vision de son défunt mari pour leur peuple, leur famille et leur pays. Ses filles s’efforcent de comprendre ce que cela signifie d’être chez soi au Sud-Soudan.