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Hausse du dollar face à l'euro : impact négatif sur le Maroc (Economistes)

L’euro chute face au dollar américain qui prend de l’ampleur, comme le symbolise la parité atteinte entre les deux monnaies mardi dernier, et ce pour la première fois en près de 20 ans. Une situation porteuse de sérieux risques pour le Maroc, préviennent des économistes qui tirent la sonnette d’alarme sur ses conséquences pour les semaines et les mois à venir. Éclairage.

Hausse du dollar face à l'euro : impact négatif sur le Maroc (Economistes)
La menace pour le Maroc vient d’abord du fait que la dégradation de l’euro signifie la faiblesse de l’Europe, premier partenaire du Royaume avec plus de 70% de ses relations commerciales.

L’euro s’affaiblit face au dollar américain qui se renforce, comme le symbolise la parité atteinte entre les deux monnaies mardi dernier, et ce pour la première fois en près de 20 ans. Un revirement qui a de quoi inquiéter le Maroc, préviennent des économistes qui tirent la sonnette d’alarme sur ses conséquences pour les semaines et les mois à venir. La menace pour le Maroc vient d’abord du fait que la dégradation de l’euro signifie la faiblesse de l’Europe, premier partenaire du Royaume avec plus de 70% de ses relations commerciales, nous explique Taib Aisse. Pour cet expert financier et économiste, la mauvaise posture de l’Europe se répercutera forcément sur ces échanges commerciaux avec le Royaume. Il estime, en fait, que l’euro devra continuer à se dégrader face au dollar à cause de la guerre en Ukraine qui risque de perdurer jusqu’au début 2023 et les sanctions européennes contre la Russie.

En fait, souligne-t-il, paradoxalement, le vieux continent est la première victime de ses propres sanctions contre la Russie, notamment en boycottant son gaz. Un produit bon marché par rapport au gaz américain plus cher, puisqu’il est expédié vers l’Europe par bateau et transformé de l’état liquide vers l’état gazeux, explique-t-il. Taib Aisse donne l’exemple de l’Allemagne qui dépend à 40% du gaz russe. «L’Europe s’est tiré une balle dans les pieds», estime-t-il, prévenant que le plus dur est à venir, en automne et hiver prochains. L’Europe sera aussi davantage affaiblie par le relèvement des taux par la banque centrale américaine, Réserve fédérale (Fed), ce qui provoque une fuite des capitaux, notamment de l’Europe, vers les États-Unis. Autant dire que «la crise en Europe ne fait que commencer», martèle notre interlocuteur, appelant les responsables marocains à réagir d’urgence pour prévenir l’impact négatif que cette crise produira sur l’économie marocaine qui dépend en grande partie de l’Europe. «Ils doivent prendre des décisions aujourd’hui et ne pas attendre que la crise s’installe davantage en Europe», prévient-il.

Le Maroc sera également impacté négativement par la montée du dollar, avec le renchérissement des importations qui sont libellées en billet vert, notamment le gaz, le pétrole et le blé, ajoute Taib Aisse. Cette situation aggravera le déséquilibre de la balance commerciale et exacerbera l’inflation importée, note-t-il. Cet impact devra toucher aussi bien l’État que le secteur privé, nous explique, de son côté, Omar Bakkou, économiste et spécialiste de la politique de change. L’État subira le coût qui proviendra du renchérissement des prix des produits subventionnés à savoir notamment le gaz et l’électricité et le privé pâtira de l’augmentation des prix des produits libéralisés, précise-t-il. Par ailleurs, relève Omar Bakkou, certes cette situation profitera aux exportations marocaines. Toutefois, nuance-t-il, globalement, l’impact sera négatif pour les revenus des Marocains.
 

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