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Parité : le HCP déplore un écart salarial de 30% en défaveur des femmes

L’égalité homme-femme en milieu professionnel est encore un vœu pieux. Les statistiques dévoilées par le Haut-Commissariat au plan jeudi dernier sur la situation de la femme dans plusieurs secteurs d’activité indiquent que les disparités entre les femmes et les hommes persistent encore sur le marché de l’emploi. Les données relèvent aussi que les femmes souffrent non seulement d’une sous valorisation de leur potentiel, mais également d’inégalités salariales.

Les disparités entre les femmes et les hommes persistent sur le marché de l’emploi et c’est le haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, qui le dit. Intervenant lors d’une rencontre organisée à Rabat, jeudi dernier par le Haut-Commissariat au Plan, sous le thème «L’égalité de genre, impératif du développement durable», M. Lahlimi a dressé un tableau général de la situation du «genre» dans les différents secteurs d’activité économique, en se basant sur les résultats des travaux statistiques et des études réalisés par le HCP. Et il en ressort que les femmes trouvent plus de difficultés à accéder au marché de l’emploi que les hommes. «Si les taux de chômage augmentent avec le niveau d’instruction, quel que soit le sexe, force est d’admettre que la situation des femmes est beaucoup plus problématique, notamment pour les diplômées du supérieur qui rencontrent de grandes difficultés à accéder à l’emploi», souligne le haut commissaire au Plan. Outre la sous-valorisation du potentiel féminin dans le marché du travail, la qualité de l’emploi de la femme reste faible.

Et quand elle accède à l’emploi, une grande partie de son effort reste non rémunérée. M. Lahlimi évoque par ailleurs l’existence de fortes inégalités salariales. La quasi-totalité des branches économique présente un écart salarial significatif de l’ordre de 30% en défaveur des femmes, sachant que cet écart est beaucoup plus important dans le secteur de l’industrie où l’indice de parité affiche 2,4. Les femmes restent en général occupées dans des secteurs à faible productivité. Ainsi, la productivité des femmes réalisée aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie, comme cela est révélé par le compte satellite de l’emploi, est inférieure à la productivité moyenne de ces branches respectivement de 75 et 45%. «La femme se trouve piégée par le poids historique des rapports sociaux. Elle y fait face avec beaucoup plus d’efforts que les hommes.

Elle doit ainsi affronter les mêmes contraintes du marché que les hommes, notamment l’absence d’opportunités d’emploi, encore moins de travail décent. Dès lors, la tendance baissière du taux d’activité des femmes est l’une des caractéristiques structurelles de la situation de la femme au Maroc. Ce taux qui s’élevait à 30% au début des années 2000 est estimé aujourd’hui à près de 21%, dénotant une faible valorisation du potentiel que constituent en particulier les femmes inactives», note M. Lahlimi. Le haut commissaire au Plan a ainsi salué le courage et la combativité de la gent féminine qui, malgré les défis et les contraintes, se bat pour valoriser les compétences qu’elle a acquises dans le système de formation et d’enseignement et s’affirmer sur le marché du travail. «Force est de constater qu’un leadership féminin est en train de se déployer progressivement, induisant ainsi des changements fondamentaux au niveau socioéconomique pouvant donner lieu demain à des changements politiques et institutionnels», estime le même responsable.

Rendant un hommage à toutes les femmes à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, M. Lahlimi a tenu par ailleurs à mettre en exergue le rôle que jouent les femmes, qu’elles soient actives, occupées ou femmes au foyer, pour l’accomplissement du bien-être social du foyer familial. «Huit femmes sur 10 restent en dehors du marché de travail. La plupart d’entre elles sont des femmes au foyer (73,7%) ou des élèves ou étudiantes (15,1%). Les femmes dans cette situation se consacrent essentiellement à la garde des enfants et aux tâches domestiques (54%). Elles consacrent ainsi au total 5 heures par jour au travail domestique, soit près de 7 fois plus que le temps consacré par les hommes, sachant que l’entrée de la femme dans la vie active ne l’a pas libérée de ses charges familiales. Et même en exerçant une activité professionnelle, la femme continue de consacrer 4 h aux travaux domestiques. Les femmes jouent un rôle de volant de stabilisation de la société en contribuant à la reproduction sociale de la force du travail», conclut-il. Organisée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi, et en partenariat avec ONU-Femmes et l’Union européenne, cette rencontre a connu le lancement officiel d’une plateforme numérique dédiée aux statistiques relatives au genre.

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