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Ramadan : Ces petits métiers freinés par le pouvoir d’achat fragilisé des Marocains

Le mois du Ramadan est l'occasion rêvée pour bon nombre de personnes de se lancer dans une activité lucrative, notamment dans un contexte socio-économique difficile. Toutefois, ces vendeurs et commerçants saisonniers peinent à exercer leurs activités et trouvent des difficultés à vendre leurs produits, habituellement en forte demande pendant ce mois sacré, comme «chebbakia», «briouats», «msemens» et «feuilles de pastillas». D’une part, la situation financière des clients s’est dégradée et, d’autre part, les prix des matières premières flambent depuis plusieurs mois.

Les petits métiers du Ramadan refont surface cette année, mais avec quelques difficultés. Des hommes et des femmes travaillent d’arrache-pied pour préparer et vendre des produits dont la demande connaît habituellement une croissance pendant le Ramadan comme «chebbakia», «briouats», «msemens» et «feuilles de pastillas». Leur espoir est de générer des revenus considérables pour pouvoir compenser les pertes subies pendant les deux dernières années à cause de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Un espoir freiné par le contexte socio-économique actuel marqué, d’une part, par la flambée des prix des carburants et, d’autre part, les répercussions non négligeables de la crise sanitaire.

Ces difficultés sont également vécues par les commerçants qui décident de consacrer la totalité, ou une partie de leurs activités, aux produits du Ramadan. Les vendeurs approchés par «Le Matin» ne cachent pas leurs craintes : «L’activité commerciale pendant ce mois sacré est encore loin du niveau habituel», nous confie Ahmed, vendeur ambulant occasionnel, qui préfère, toutefois voire la moitié pleine du verre. Pour lui, «il faut tout de même avouer que la situation n’est pas si catastrophique, car contrairement aux deux années de la Covid-19 avec toutes les mesures restrictives y afférents, les gens sont demandeurs de ces produits et on espère bien que les choses s’améliorent avant l’Aïd».

Ce même avis a été partagé par Fatiha, propriétaire d’un magasin à Casablanca qui, à l’image d’autres commerçants, adapte son activité aux besoins des jeûneurs. «Comme chaque année, je me suis focalisée sur la préparation et la vente des produits du Ramadan, mais pour le moment l’activité n’est pas aussi bonne qu’on l’espérait», note-t-elle. Et d’ajouter que les consommateurs achètent les produits en petites quantités et qu’ils sont très sensibles aux prix. «C’est un grand problème, car les produits de base sont devenus chers, ce qui se répercute sur le prix de vente au client», réclame Fatiha, qui espère elle aussi pouvoir se rattraper dans les jours à venir.

Quid de la qualité ?
La qualité des produits exposés à la vente a toujours constitué une problématique, particulièrement pendant le mois du Ramadan. Elle se pose avec acuité pour les vendeurs ambulants qui échappent aux contrôles sanitaires. Contacté par «Le Matin», Abdelghni Azzi, directeur du contrôle des produits alimentaires à l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), conseille aux consommateurs de s’assurer des conditions d’exposition des produits alimentaires. Il recommande aussi de s’approvisionner des points de vente fixes et connus, notamment les épiceries de quartier, les petites, moyennes et grandes surfaces, les boucheries et les boulangeries. Interrogé sur les actions menées par l’ONSSA pour vérifier la qualité des produits au niveau des magasins, il indique que pendant ce mois sacré, «l’Office renforce le contrôle des points de vente et des lieux de restauration collective, et ce dans le cadre des commissions mixtes locales présidées par les autorités locales, à la demande desdites autorités locales».

En effet, ajoute-t-il, l’ONSSA renforce également la surveillance des établissements agroalimentaires autorisés pour s’assurer du respect des exigences requises en matière d’agrément/autorisation notamment par le contrôle des 5 M (Milieu, Matière, Moyen, Méthode, Main-d'œuvre). Et d’affirmer que toute non-conformité constatée est immédiatement sanctionnée par prise de mesures à l’encontre des contrevenants. Abdelghni Azzi révèle également que l’ONSSA procède au contrôle rigoureux des produits alimentaires d’importation au niveau des postes d’inspection frontaliers. «Seuls les produits conformes aux exigences réglementaires en vigueur peuvent être admis sur le territoire national», précise-t-il. Au côté des visites d’inspection, note l’expert, l'office mène des actions de sensibilisation auprès des consommateurs et des opérateurs durant le mois du Ramadan, notamment en matière d’entreposage des produits alimentaires, de respect des conditions d’hygiène, d’étiquetage et de présentations des produits alimentaires.

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