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Des pistes pour préparer les villes marocaines aux changements climatiques

Dans la continuité de la réflexion qu’il mène sur les enjeux liés au développement des villes et des territoires, l’Institut Groupe CDG a organisé, en fin de semaine dernière, un webinaire sur le thème « Préparer les villes marocaines aux changements climatiques». Cette rencontre a permis de dégager des constats et d’émettre des recommandations.

Des pistes pour préparer les villes marocaines aux changements climatiques
L’accès aux lignes de financement peut s’avérer compliqué à cause du manque d’expérience des collectivités territoriales.

Le changement climatique est l’un des plus grands défis du 21e siècle. Les effets induits par celui-ci se font ressentir à l’échelle locale et exigent donc des réponses locales. Afin de préparer les villes et les localités à ces enjeux, l’Institut Groupe CDG a organisé, en fin de semaine dernière, un webinaire sur le thème «Préparer les villes marocaines aux changements climatiques». Et pour questionner la résilience des villes marocaines et l’intégration de la dimension climatique dans leurs programmes de développement, l’Institut a convié Mounia Diaa Lahlou, directrice Développement de la Société d'aménagement et de développement vert (SADV) – OCP, Nour El Houda El Hamoumi, directrice du Département Développement durable, Société d’aménagement Zenata (SAZ) – Groupe CDG, Carlos de Freitas, conseiller Stratégie pour le Fonds mondial pour le développement des villes (FMDV), et Abderrahim Ksiri, président de l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la Terre (AESVT) & membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Les enjeux climatiques, les PDR et le montage financier

Lors de cette rencontre virtuelle, les intervenants ont constaté qu’il y a une réelle prise de conscience des enjeux climatiques au sein de la classe politique, ce qui a facilité l’intégration des actions d’adaptation et d’atténuation aux programmes d’actions locaux : 70 à 75% des projets prévus dans le cadre des nouveaux plans de développement régionaux (PDR) intègrent la dimension climatique. Au niveau financier, les experts ont estimé que les collectivités territoriales et les gouvernements locaux sont les grands favoris, du fait de leur proximité avec les populations et leur sensibilité aux réalités et aux besoins locaux.

Toutefois, l’accès aux lignes de financement peut s’avérer compliqué à cause du manque d’expérience des collectivités territoriales dans le montage économique et financier des projets climatiques et des difficultés qu’elles peuvent rencontrer pour assurer les reportings exigés par les bailleurs de fonds. C’est dans ce cadre que le SISTIF (Programme de soutien institutionnel, stratégique et technique à l’intégration, à la préparation et au financement de projets locaux et régionaux adaptés aux changements climatiques) a été lancé. Objectif : Mettre en place une équipe d’expertise financière au niveau domestique capable d’accompagner les régions et les collectivités territoriales du Royaume dans le montage des projets à teneur climatique. Le but est d’accompagner les pouvoirs locaux à monter des projets attrayants pour les investisseurs, qu’ils soient bailleurs de fonds étrangers ou nationaux.

Les recommandations de CDG pour préparer les villes aux changements climatiques 

• Il ne faut pas commettre l’erreur de considérer que toutes les actions de développement durable sont coûteuses, car plusieurs relèvent uniquement du bon sens et leur mise en place ne nécessite pas des fonds supplémentaires (orientation des bâtiments, espaces verts avec des plantes adaptées au territoire en question, etc.).

• Les collectivités territoriales doivent être en mesure de monter des projets d’adaptation et d’atténuation qui soient techniquement viables, c’est ce qui leur permettra de créer de la mobilisation autour de ces projets et d’attirer les financements nécessaires.

• Il faut encourager le développement d’organismes d’intermédiation (comme la CDG ou le FEC) capables de capter les financements climatiques internationaux, grâce notamment à la confiance dont ils jouissent auprès des bailleurs de fonds étrangers et à leur capacité à produire des reportings financiers conformes aux normes internationales.

• Il faut également solliciter les financements privés : les collectivités territoriales développent plusieurs projets «bancables» dans des secteurs d’activités attrayants (transport, traitement des déchets, production d’énergies renouvelables, efficience énergétique, etc.) qui peuvent attirer des fonds privés.

• Il faut veiller à installer une coalition d’intérêts entre les différentes parties prenantes. Les collectivités territoriales peuvent planifier les actions et animer le débat et le dialogue. Mais elles ne peuvent pas agir seules, elles doivent pouvoir compter sur l’apport des acteurs organisés au niveau local (coopératives, entreprises, etc.) pour les alimenter en projets qui s’inscrivent dans leurs stratégies de développement local. Les collectivités territoriales doivent être le point de jonction entre ces acteurs locaux et les bailleurs de fonds.

• Aujourd’hui, avec l’incertitude qui plane sur les effets du changement climatique que les villes vont devoir affronter, il est temps de mettre l’Université et la recherche au centre de l’action locale. L’environnement d’innovation qu’elles hébergent doit être mis au service du développement des territoires. Il faut également impliquer l’écosystème de startups pour la recherche et le développement de solutions innovantes aux problèmes urbains.

• Il n’y a pas de solution miracle pour garantir la résilience d’un territoire. Mais une approche urbaine structurée, intégrée, holistique et inclusive permet de traiter de manière efficace les défis d’aujourd’hui et de gagner en résilience pour pouvoir approcher les défis de demain !

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