Pour sa 60e rencontre, après la rupture forcée des deux années due à la Covid, le Salon Al Raboua a accueilli l’écrivaine Latifa Labsir pour discuter de son nouveau livre «Covid Assaghir». «Très fidèle à ce Salon depuis sa première rencontre, en 2013, Latifa Labsir a pu avec ce nouveau-né illustrer des situations humaines émotionnelles vécues pendant la période pandémique. Sa créativité lui a insufflé l'idée de peindre des toiles pleines de vie où la réalité et l’imaginaire se retrouvent côte à côte, notamment l’espoir et le désespoir, la vie et la mort… Elle a immortalisé une période qui a été empreinte de confusion et d’errance. Ainsi, “Covid Assaghir” est le titre de sa lutte vaillante, brisant des chaînes et ouvrant de nouveaux horizons, donnant lieu à un ouvrage qui pousse à la réflexion et la méditation», indique Khadija Chakir en présentation de cet ouvrage, suivie d’une lecture bien approfondie par la professeure et chercheuse académique Fatema Houssaini. Pour sa part, l’écrivaine célébrée, a salué ce Salon et sa fondatrice, vu l’importance qu’il joue pour l’auteur. «La vision du lecteur est une valeur ajoutée pour l’écrivain. Pour ce recueil d’histoires, vous remarquez sur la couverture la plante du pissenlit qui ressemble au coronavirus qui est avec nous et peut voyager facilement sous d’autres cieux. D’où l’importance de l’écriture de ces histoires en pleine Covid où les détails du moment ne peuvent plus être racontés plus tard».
Éditée par le Centre culturel du livre à Beyrouth, cette publication, selon l’auteure, représente à travers les 15 nouvelles une méditation sur la pandémie. Rappelons que ce Salon a été lancé, en 2012, par la Fondation Al Raboua pour la culture et la pensée. Mais, il faut dire que ses premières prémices ont vu le jour fin 2009. «L’idée qui m’a motivé à ouvrir ce Salon est venue surtout de l’envie de partager avec les autres ce que je lis. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai fait appel à quelques amies pour leur exposer mon idée qu’elles ont toutes applaudie. Notre premier livre que nous avons débattu était celui de l’écrivain syrien Khalid Khalifa “Madih Al Karahiya”, alors qu’on n’était que cinq membres ; puis le nombre a commencé à augmenter. Ce qui a suscité un grand écho chez beaucoup de femmes, qu’elles soient écrivaines, intellectuelles ou autres. L’objectif est d’accueillir le maximum de femmes et les aider à reprendre la passion de la lecture et la rencontre directe avec l’écrivain», souligne la présidente de la Fondation, Khadija Chakir, dont le concept a pris une plus grande dimension et a pu drainer des femmes écrivaines, des professeurs, des médecins, des ingénieurs et même des femmes au foyer. «Notre devise dans ce Salon est qu’il n’y ait aucun engagement de la part des femmes, pour que tout le monde soit à l’aise. Toutefois, les invités, dont le livre est présenté, peuvent être des femmes ou des hommes. Comme on peut aussi faire des rencontres dans des lieux publics. Nous avons déjà organisé une présentation au Centre culturel de l’Agdal et d’autres à la Bibliothèque nationale», précise Khadija Chakir.
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Biographie de l’auteure
Native de Casablanca, Latifa Labsir est une écrivaine en langue arabe et chercheuse en lettres et en sciences humaines. Elle est, aussi, enseignant à la Faculté des lettres et sciences humaines de Ben M'sik (Université Hassan II, Casablanca), où elle parraine, depuis des années, des ateliers littéraires d’écriture, ou dans divers établissements et associations au Maroc. Entre 2010 et 2011, elle a co-animé l’émission «Salon culturel» à la chaîne de télévision allemande «Dutch Weil», en collaboration avec la chaîne marocaine «Al Maghribya» et elle est l’auteure de plusieurs articles dans des revues marocaines et du Moyen-Orient. Comme elle publie la chronique «Littérature et pensée» sur les colonnes de la version arabophone de «Femmes du Maroc». À son actif plusieurs recueils de nouvelles et des essais, ainsi que des conférences qu’elle anime au Maroc et à l’étranger. Ce qui lui a valu des prix et des distinctions très prestigieux.